Calligraphe franco-marocaine, Faouzia Hilmy, connue pour son tracé sobre et coloré, exposera ses travaux à Dubaï en septembre prochain. El Watan Week-end explore l'univers, tout en courbes, de l'une des rares femmes calligraphes. -Vous voilà dans une nouvelle expérience artistique à Dubaï. Qu'est-ce qui a motivé votre départ ? Je suis d'abord venue à Dubaï juste pour y passer quelques semaines, puis j'ai eu un coup de cœur pour cet endroit ! L'architecture, l'ambiance, la modernité, des gens du monde entier avec des cultures différentes qui se côtoient en toute harmonie. Je trouve la vie très agréable ici, sans parler du dynamisme économique et culturel. J'y trouve aussi beaucoup d'inspiration. Actuellement, je partage ma vie entre la France et Dubaï, et je pense que c'est bien parti pour durer. -Aujourd'hui, la calligraphie sort des sentiers battus, devient fonctionnelle. Une évolution positive de cet art ? Si on regarde l'histoire de la calligraphie, on remarque qu'elle a toujours été très présente, que ce soit dans l'ornementation architecturale ou dans les mosquées. Et depuis plusieurs décennies dans la publicité. Cependant, il est vrai qu'il y a, depuis quelques années, un fort engouement pour cet art de la part des Orientaux mais aussi des Occidentaux. Ceci me réjouit. La calligraphie arabe est un art ancestral qui, pourtant, possède une grande modernité dans son graphisme, c'est un art intemporel. Pour ma part, j'ai une approche assez libre de la calligraphie arabe. Après avoir étudié différents styles avec un calligraphe syrien, je me suis affranchie des «codes» et je me permets de styliser les lettres selon mon inspiration. Les lettres arabes m'ont toujours fascinée. -Depuis les révolutions arabes, l'art se fait de plus en plus contestataire. En tant que femme calligraphe, êtes-vous dans cette démarche ? Je pense que l'art est le meilleur moyen d'expression qui soit et que c'est très bien que des artistes arabes expriment leur ressenti à travers leur art, de plus cela peut et doit aider à faire avancer l'opinion. Pour ma part, je ne suis pas dans une démarche contestataire, je suis plus dans la volonté de montrer aux gens, notamment ceux qui ne connaissent pas ou qui en ont une vision péjorative, la beauté de la culture arabe et de sa calligraphie. Cette culture est souvent malmenée par certains médias, si je peux contribuer, à mon petit niveau, à faire prendre conscience que de belles choses sont à découvrir dans l'art arabe, j'en serai ravie. -Quelle réalisation vous a apporté le plus de satisfaction ? Si je devais retenir un projet, je dirais une calligraphie publicitaire pour le magasin le Printemps, à Paris, à destination de leur clientèle du Moyen-Orient. Un autre projet que j'ai également beaucoup apprécié, une belle série d'expos dans les Sofitel au Caire, île Maurice et Marrakech en 2012. C'était un vrai bonheur de réunir mes deux passions : mon travail et les voyages. A ce propos, je serais très heureuse d'exposer en Algérie un jour.