Les grands pays exportateurs de gaz naturel ne sont pas les seuls à pâtir de la révolution des hydrocarbures de schiste. Les résultats du 1er trimestre 2013 du groupe pétrolier Total ont connu une baisse dont la principale cause serait l'essor du pétrole de schiste en Amérique du Nord. Le groupe a annoncé, à l'occasion de la présentation de ses résultats, une baisse de plus de la moitié de son bénéfice net : 1,537 milliard d'euros contre 3,668 milliards d'euros par rapport à la même période de 2012. Le chiffre d'affaires est aussi en recul à 48,130 milliards d'euros au 1er trimestre 2013 contre 51,168 milliards d'euros au 1er trimestre 2012. Le bénéfice net ajusté a quant à lui reculé de 7% à 2,863 milliards d'euros, pâtissant d'un prix du baril moins élevé qu'au premier trimestre de 2012. Ainsi, selon Total, au premier trimestre 2013, le prix moyen du brent s'est établi à 112,6 dollars le baril, en baisse de 5% par rapport au 1er trimestre 2012. Le développement du pétrole de schiste en Amérique du Nord, notamment dans l'Etat du Dakota du Nord, et l'absence de gazoduc qui aurait permis l'exportation du produit des sables bitumeux du Canada ont fait chuter les prix et ont rendu certains projets non rentables. Total, qui a beaucoup investi dans les sables bitumineux de l'Alberta, au Canada, a enregistré des pertes qui l'ont amené à se retirer de certains projets, dont celui d'une usine de conversion du bitume à partir de deux gisements pour être transformé en hydrocarbures conventionnels d'une capacité de 200 000 barils par jour. D'ailleurs, le groupe a annoncé la vente de la participation de 49% dans le projet Voyageur au Canada en estimant que «l'attachement du groupe à une discipline d'investissement stricte s'est notamment manifesté, après une évaluation approfondie des options stratégiques ouvertes, par la cession au Canada de la participation détenue dans l'upgrader Voyageur». L'arrêt de la production dans le gisement gazier Elgin, en mer du Nord, depuis presque un an est l'autre facteur qui a affecté les résultats de Total. Toutefois, la production dans la zone d'Elgin/Franklin en mer du Nord britannique a redémarré, selon le rapport. La production du groupe a reculé de 2% à 2,323 millions de barils par jour, selon le rapport de Total.
