Le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre, israélien Benjamin Netanyahu, ont récemment été invités par Pékin à se rendre en Chine. Ghaza. De notre correspondant Hasard du calendrier (?), les deux dirigeants y seront probablement en même temps. En tout cas, Mahmoud Abbas, qui avait déjà exprimé son souhait de voir la Chine jouer un rôle plus important dans le processus de paix, a répondu favorablement à l'invitation du président Xi Ping. Le chef de l'Etat palestinien se trouve d'ailleurs dans la capitale chinoise depuis hier. Dans une déclaration faite à l'agence de presse chinoise Xinhua, vendredi à Ramallah, le président Abbas a ainsi fait savoir qu'il informera les dirigeants chinois des obstacles qui empêchent l'avancée des pourparlers de paix entre Palestiniens et Israéliens. A l'occasion, il a appelé la Chine à contribuer à remettre du mouvement dans le processus de paix palestino-israélien. Processus qui se trouve au point mort depuis plusieurs mois. Netanyahu a aussi accepté l'invitation de son homologue chinois. Il sera également en Chine du 6 au 10 mai. Evoquant ce déplacement, la radio israélienne n'a par contre pas été très loquace. Elle s'est contentée d'indiquer qu'il est prévu que Netanyahu rencontre de hauts dirigeants chinois et discute avec eux de «plusieurs questions stratégiques». Il faut rappeler que ce n'est qu'en 1992 que la Chine et l'Etat hébreu ont normalisé leurs relations diplomatiques. La Chine, qui désire visiblement jouer un rôle plus important au Proche-Orient, veut ainsi parvenir à convaincre les deux dirigeants de reprendre les négociations à Pékin même. En clair, Pékin veut devenir le nouveau parrain du processus de paix israélo-palestinien. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré, vendredi, que la Chine est prête à offrir l'assistance nécessaire, si les dirigeants de la Palestine et d'Israël ont la volonté de se réunir en Chine. S'ils réussissent à débloquer la situation, il est clair que les Chinois seront davantage plus influents dans cette région qu'ils connaissent déjà très bien. Il faut dire que les ambitions chinoises arrangent les affaires de Mahmoud Abbas. Celui-ci comptait effectivement mettre à profit sa visite à Pékin et son amitié de longue date avec les dirigeants chinois pour les convaincre de faire pression sur l'Etat hébreu. Son souhait est que le président XI Ping obtienne par exemple des Israéliens le gel de la colonisation, principale cause du refus palestinien de reprendre les négociations. Le tout est de savoir maintenant si la Chine dispose de suffisamment d'atouts pour obtenir de Tel-Aviv un changement de politique et réussir là où Américains et Européens ont échoué. Les rapports privilégiés que la Chine entretient avec l'Iran et la Syrie pèseront en tout cas dans la balance. Tout le monde sait qu'Israël considère actuellement l'Iran comme son principal ennemi dans la région. Et cela, la Chine le sait très bien. A ce propos, le quotidien israélien Haaretz a révélé que le chef des services de renseignement de l'armée israélienne Aviv Kochavi a effectué une visite secrète en Chine, depuis dix jours environ, au cours de laquelle il s'est entretenu avec des responsables militaires chinois sur les dossiers iranien et syrien. Abbas et Netanyahu se verront-ils en Chine ? Pour l'instant, aucun des deux responsables n'a évoqué la probabilité d'une rencontre sous les auspices de la direction chinoise. Mais comme le hasard n'existe pas à un tel niveau, on peut penser que les Chinois ont quand même réussi à obtenir quelques concessions de la part des deux parties. Des concessions susceptibles d'autoriser, dans un proche avenir, une percée dans le dossier du conflit israélo-palestinien.
