Le collectif des rappelés du service national de la wilaya de Béjaïa s'impatiente et crie à la marginalisation de la part des hautes autorités qu'ils ont saisies à maintes reprises afin de voir leurs revendications satisfaites, en vain. Après plusieurs rassemblements devant le siège de la wilaya, de nombreuses lettres adressées aux responsables, cette frange de la société ne voit toujours pas le bout du tunnel. «Les ennemis de l'Algérie ont pu profiter des lois de la réconciliation nationale alors que ceux qui ont combattu quatre années durant (les rappelés, ndlr) pour sauvegarder le pays sont mis à l'écart» constate Nassim, l'un des délégués du collectif au niveau de la wilaya. Notre interlocuteur fait appel à tous ses camarades pour qu'ils demeurent vigilants et unis dans le but d'arracher leurs droits qu'ils disent légitimes et ce pacifiquement. «Nous demandons aux responsables de se pencher sérieusement sur notre cas dans les plus brefs délais», nous déclare d'une seule voix des rappelés que nous avons rencontrés. Ils parlent du calvaire qu'ils ont vécu durant les années du sang alors qu'ils servaient sous le drapeau de 1995 à 1999. Certains parmi eux ont été blessés, voire perdu la vie alors que d'autres sont atteints de maladies psychiatriques. Depuis, personne n'a été pris en charge comme il se doit, nous dit-on. Pour rappel, le collectif exige essentiellement une reconnaissance officielle, une régularisation vis-à-vis de la sécurité sociale, accès avantagé aux soins pour les blessés et les malades et le droit à la retraite à base d'une cotisation à partir de juin 1995. Entre promesses et négligences, les rappelés ne savent plus vers qui se tourner. Cependant, cela ne semble pas les décourager pour autant. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre requête jusqu'au bout» lancent-ils.