Le piéton : il s'agit d'une personne qui marche à pied ! Le trottoir : désigne un espace plus élevé que la chaussée, généralement bitumé ou dallé, aménagé sur les côtés d'une rue, pour la circulation des piétons, selon le décret 88-06 du 9 janvier 1988, fixant les règles de la circulation. Que doit faire le piéton en ville ? Il est concerné par le point 4 des contraventions du 1er degré, du 1er groupe de l'ordonnance n°09-03 du 22 juillet 2009, modifiant et complétant la loi n°01-14 du 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière et qui menace de sanction, (amende) le piéton qui ne se conformerait pas aux règles qui régissent sa circulation en milieu urbain, notamment, ce que nous citons : «les contraventions du 1er degré sont punies d'une amende forfaitaire de 2000 à 2500 DA». Le décor réglementaire étant planté, en ce qui concerne le piéton, entrons dans le vif du sujet : Avez-vous remarqué que ces derniers temps, les gens ne marchent plus sur les trottoirs ? A ce jour, rares, sinon personne, n'a été verbalisé pour ne pas avoir emprunté les passages qui lui sont réservés, tels que les trottoirs, les passerelles, les passages souterrains, les passages piétons matérialisés. Et pour cause : d'abord, les citoyens pour certains ne «portent plus» leur pièce d'identité que lorsqu'ils vont à la poste pour encaisser leur salaire, d'où la difficulté matérielle de verbaliser. Pour ce faire, il faudrait procéder au transfert du contrevenant et à la vérification de son identité. Ce qui est trop pour une petite amende. Mais là n'est pas le problème. Essayons de comprendre pourquoi n'utilise-t-on pas le trottoir ? Pour, par exemple, ne pas recevoir sur la tête des pots de fleurs qui «tombent» du balcon, si ce n'est le balcon lui-même. A titre de rappel, dans le quartier des Trois Horloges, à Bab El Oued, combien de fois des balcons ont chuté, créant la panique parmi les piétons. Même si (pour la plaisanterie) les collectivités locales doteraient les piétons d'un casque de chantier pour leur protection et encore, il n'est pas évident que cela les protégerait efficacement. En effet, de graves accidents même mortels, ou occasionnant des blessures graves ont eu lieu dans le pays, dont ont été victimes les malheureux piétons qui vaquaient à leurs occupations en marchant sagement sur le trottoir. A Bouira, un balcon est tombé emportant dans sa chute une dame qui se trouvait dessous. Que se passe-t-il ? Eh bien tout simplement, des corniches, des rotondes, des balcons tombent, sans crier gare, sur les piétons. C'est ainsi que récemment à Bab El Oued, rue colonel Lotfi, un balcon a atterri sur une voiture en stationnement, qui a été bien évidemment abîmée, mais blessant aussi une dame, qui a été évacuée pour des soins. La chute de pans de murs ou de balcons est devenue fréquente dans les quartiers du centre de la capitale. Trois personnes ont été gravement blessées par la chute d'un auvent rue Didouche Mourad. Au coin de la rue Dr. Saâdane, le balcon du 5e étage d'un immeuble s'est effondré, heureusement sans faire de victimes dans cette rue très fréquentée. Et avec tout cela, les collectivités locales continuent à badigeonner les façades. Ce qui nous laisse penser à une personne aux ongles sales et crasseux et qui met dessus du vernis à ongles. Nous rappelons les textes qui imputent la responsabilité des élus locaux et qui stipulent : Art. 89 du code communal publié dans le Journal officiel n° 37 du 3 juillet 2011 «Le président de l'assemblée populaire communale prend, dans le cadre des lois et règlements en vigueur, toutes les précautions nécessaires et toutes les mesures préventives pour assurer la sécurité et la protection des personnes et des biens dans les lieux publics, où peut se produire tout sinistre ou accident». Sauf que l'élu en question vient de tirer la sonnette d'alarme en prévenant que 1800 immeubles à Alger-Centre sont en état de vétusté avancé et qu'il faudrait les démolir, faute d'entreprises sérieuses et compétentes de rénovation et de réhabilitation. Donc, à qui revient la faute ? Dans ce cas, n'y a-t-il pas non-assistance à piétons en danger ?