Cour constitutionnelle: le nouveau Secrétaire général prête serment devant la présidente de la Cour    Le Conseil de la nation condamne fermement l'agression sioniste perfide contre le Qatar    Ghaza: les négociations en vue d'un cessez-le-feu suspendues après l'attaque sioniste au Qatar    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'élève à 64.656 martyrs    IATF 2025: une édition historique qui dépasse toutes les prévisions    Gastech 2025: Hachichi souligne le rôle du gaz dans le maintien de l'équilibre des marchés de l'énergie    Des pluies orageuses sur plusieurs wilayas de l'Est du pays    Visite en Algérie d'une délégation chinoise du ministère de la Gestion des urgences    IATF 2025: méga concert de musique à Alger, dédié aux invités africains    Festival ''DZ Fest'': hommage prévu à la ''rockeuse du désert'' Hasna El Becharia    Que pèse l'Otan face à une alliance Russie-Chine-RPDC ?    La flottille pour Gaza dit avoir été « frappée » par un drone    La « rhétorique génocidaire » de responsables sionistes dénoncée    Eliminatoires du Mondial-2026 : Guinée 0-Algérie 0 Et le football dans tout ça ?    Deux médailles supplémentaires pour l'Algérie    L'Espagne se balade en Turquie    Des nouveautés à la rentrée et réaffirmation de ses engagements pour la santé en Algérie    Hamlaoui préside une rencontre interactive à Aïn Defla    « Une importante quantité de produits pyrotechniques saisie »    Si El Hachemi Assad souligne l'engagement et les efforts déployés    Ooredoo et IQRAA marquent la Journée internationale de l'alphabétisation    Ouverture du Salon international de l'agriculture et de la production végétale    Situation socio-économique de l'Algérie en 2024 et axes de redressement national 2025/2030    Un trésor numismatique hors-norme découvert à Kaboul    Lancement du 2e prix «Mon Premier Livre» dédié aux jeunes    Lancement des travaux de restauration de Bordj Moussa    IATF 2025: la société AQS signe un contrat de plus de 1,2 milliard de dollars avec la Banque de développement Shelter Afrique    Réorganisation des matières et horaires de la 3e année primaire à partir de cette année    Un tournoi vendredi en mémoire d'Abderrahmane Mehdaoui au stade Chahid "Mouloud Zerrouki'' des Eucalyptus    Décès du chanteur Hamid Meddour à l'âge de 50 ans    Boughali plaide depuis le Caire pour une Union interparlementaire arabe plus solidaire et proactive    Boughali préside au Caire les travaux de la 39e session du Comité exécutif de l'UIPA    Gymnastique : l'Algérienne Nemour engagée dans trois grandes compétitions en cette fin d'année    Inhumation des moudjahidine Youcefi Mohamed Bencheikh et Telli Hamza    Qualifs Mondial 2026: l'Algérie et la Guinée se neutralisent (0-0)    La présidente accueille une délégation de la communauté algérienne établie à l'étranger    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abdelfattah Al Sissi : le coup de Jarnac d'un général pieux
Portrait
Publié dans El Watan le 07 - 07 - 2013

Ni son nom ni sa bouille ne lui promettaient un destin aussi fulgurant.
Et pourtant, avec le soulèvement du 30 juin qui l'a porté aux nues, le général Abdelfattah Al Sissi a complètement changé de dimension. Lui qui manque cruellement de charisme, qui n'a pas l'aura de Abdenasser, ni la poigne d'Anouar Es Sadate, ni la carrure de Moubarak, ni le background du maréchal Tantaoui, le voici devenu un véritable héros populaire au pays du Nil. D'ailleurs, son portrait, en uniforme d'apparat, brandi par une forêt de bras, a de loin surclassé ceux d'El Baradei et de Hamdine Sabbahi lors des manifs gigantesques du mouvement Tamarod, c'est dire…
Hasard du calendrier : le général Al Sissi est né peu après le déclenchement de la guerre de Libération nationale, lui qui a vu le jour le 19 novembre 1954. C'est en Egypte même qu'il reçoit l'essentiel de sa formation militaire, d'abord à l'Académie militaire du Caire en 1977 (celle-là même qui a formé Gamal Abdenasser et Anouar Es Sadate), ensuite à l'Ecole d'état-major et de commandement du Caire (1987). Il poursuit sa formation en Angleterre (1992) avant de parfaire son pedigree en leadership et stratégie au prestigieux US Army War College de Pennsylvanie. Le général Al Sissi gravit très vite les échelons de la hiérarchie militaire. Il est chef de bataillon d'infanterie mécanisée, puis attaché militaire en Arabie Saoudite avant d'être nommé chef de la Direction des renseignements militaires (DRM). Il devient, à ce titre, un membre influent du Conseil supérieur des forces armées (CSFA) qui va déposer Moubarak. Le 12 août 2012, cet officier supérieur habituellement discret est brusquement mis sous les projecteurs en se voyant promu, par le président Morsi, ministre de la Défense et de la Production militaire et nouveau chef du CSFA en remplacement du maréchal Tantaoui, considéré comme un «vestige» du régime de Moubarak. D'aucuns voyaient dans cette nomination une manœuvre de la part du président Morsi en vue de s'assurer un chef d'état-major loyal et docile.
Et pour cause : Al Sissi a la réputation d'un homme conservateur et profondément croyant, à tel point qu'on lui prêtait des sympathies «FM». «Il est très pieux, il a une vision du monde qui est celle d'un musulman très conservateur, sa femme est voilée et son oncle, Abbas Al Sissi, était une figure de la confrérie (des Frères musulmans, ndlr)». Tel est le portrait que brosse de lui le chercheur d'origine égyptienne Tewfiq Aclimandos, interrogé par Jeune Afrique. A mesure qu'il s'installait dans sa fonction de nouveau patron de l'institution la plus puissante du pays, Al Sissi n'hésitait pas à taper du poing sur la table en faisant valoir ses galons. Lors de la crise de novembre-décembre 2012, il était apparu plusieurs fois pour rappeler tout le monde à l'ordre. Jusque-là, il se cantonnait dans le rôle d'arbitre. Avec la montée de la contestation anti-Morsi sous la poussée du mouvement Tamarod, il prend carrément fait et cause pour les insurgés. Il ne veut pas que l'armée soit en retard sur la Révolution.
Le 1er juillet 2013, il fait une allocution télévisée où il donne un ultimatum de 48 heures au président barbu pour satisfaire les exigences de la place Tahrir : «Si les revendications du peuple ne sont pas satisfaites durant ces 48 heures, martèle-t-il, les forces armées annonceront une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en œuvre.» La suite, on la connaît…
Interviewé jeudi dernier par la chaîne égyptienne CBC, l'éditorialiste Mohamed Hassanein Heikal n'a pas manqué de lui rendre hommage en louant ses qualités rhétoriques : «C'est lui-même qui a rédigé le communiqué annonçant l'ultimatum. Il a de hautes qualités littéraires, de quoi nous concurrencer», s'est félicité l'ancien conseiller de Nasser. Mais c'est surtout à l'aune de ses compétences en gestion des crises qu'il sera jugé. Après avoir réussi à bouter les «Ikhwan» hors du palais de «l'Itihadiyah», le plus dur reste à faire pour le patron de l'armée : éviter au pays un bain de sang.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.