Depuis une semaine, une douzaine de demandeurs de logements sociaux campent littéralement, jour et nuit, devant le siège de la daïra de Biskra pour dénoncer le fait d'avoir été, selon eux, «biffés injustement» d'une liste de bénéficiaires, affichés avant le Ramadhan, d'un quota de 522 appartements. Au paroxysme de la colère, ils arborent d'immenses banderoles exprimant leur dépit de vivre dans une région «sans hommes et sans loi» ; ils en appellent au chef du gouvernement Abdelmalek Sellal pour ouvrir une enquête approfondie sur les modalités de cette opération de distribution de logements et les rétablir dans ce qu'ils considèrent comme étant «leurs droits bafoués à un habitat décent». Déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à la fin de cette période de jeûne, ces gens visiblement extenués par la canicule de ce mois de Ramadhan, jurent par tous les saints qu'ils entameront dès le 3e jour de l'Aïd El fitr, une grève de la faim collective. A noter que le chef de la daïra de Biskra et le chef du cabinet du wali ont reçu des représentants de ces protestataires pour leur expliquer que le dossier de ces 522 logements sociaux était définitivement clos et qu'ils seront attributaires au titre de la prochaine distribution de logements de ce type. Une alternative qui n'a pas recueilli l'assentiment de ces pères de famille qui préfèrent passer leurs nuits à la belle étoile et leurs journées sous un soleil de plomb, que de rentrer dans leurs habitations actuelles qui sont, toujours d'après leurs dires, soit précaires, soit loués à prix d'or ou bien mis à leur disposition par un proche parent et qui ne répondent pas aux conditions d'une vie familiale digne et honorable vu que leurs revenus sont insignifiants.