Des tas de gravats gisent encore sur le trottoir obligeant les piétons à emprunter la chaussée. La cité Ecotec située au centre-ville de Batna n'arrête pas d'endurer les méandres des entrepreneurs et le silence, parfois complice, des autorités en charge d'améliorer le cadre de vie. Voyant leur cité transformée en parking où venaient se garer tout genre de véhicules, les habitants se sont plaints aux autorités et ont plusieurs fois saisi la presse dont El Watan qui a publié plusieurs articles sur leur problème. La décision prise par l'APC d'entamer les travaux a fait la joie des riverains.Des tas de pavés de différentes couleurs (rouge, bleu et vert) destinés à recouvrir les trottoirs étaient entassés ça et là dans la cité et le chantier tant attendu se mit en branle. Des engins ont entamé les travaux de terrassement pour transformer un grand espace (l'équivalent d'un stade), qui faisait office de parking, en aires de jeux. Des carreleurs venaient dès les premières heures de la journée poser les pavés, d'autres s'occupaient de l'éclairage public, et les habitants tous détendus et souriants assistaient à la transformation de leur cité en osant même, parfois, quelques conseils aux travailleurs chargés de l'ouvrage. La tâche allait bon train lorsque subitement le chantier s'est arrêté. Tout est bien sûr resté en l'état: les tas de pavés gisent encore sur les trottoirs obligeant les piétons à emprunter la chaussée, les mottes de sable laissées telles quelles, des débris de pierres et autres déchets durs parsèment la route. Une situation qui inspire à certains locataires du quartier des remords : «Nous aurions dû nous taire. Nous pensions que notre cité allait être embellie, mais l'entrepreneur chargé de la tâche en plus des désagréments qu'il nous a causés pendant plus d'un mois, le voilà qui arrête le travail en laissant derrière lui des tonnes de poussière et des débris de tout genre !». Ce qui a le plus poussé les riverains à montrer l'entrepreneur en question du doigt est l'écroulement d'un portail qui pèse des centaines de kilos et qui aurait pu entraîner un accident grave si des enfants étaient dans la proximité. Le portail à deux battants en question a été installé à l'entrée du terrain de jeux, mais simplement posé sans scellement! Il a suffi d'un petit souffle de vent pour l'étaler à terre. Ceux parmi les habitants qui nous ont interpellé, nous ont expliqué que l'entrepreneur chargé du projet utilisait son matériel et son personnel dans deux chantiers différents. Or, ce type de situation ne doit pas avoir lieu d'autant plus que le wali a rappelé à plusieurs occasions qu'il fallait faire attention aux entrepreneurs qui prennent plusieurs chantiers à la fois et qui ne possèdent pas assez de moyens et de personnel pour assurer les réalisations convenues. Dans ce cas de figure, c'est-à-dire un petit projet, les travaux devaient être octroyés à une petite entreprise selon l'instruction du wali aux président des APC, disant : «Les petits projets doivent revenir aux petites entreprises». Ces dernières n'ont eu de cesse de se plaindre justement de l'offre des marchés dont s'accaparent généralement des entrepreneurs connus pour leur voracité.