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Affaire Dieudonné : leçons et limites d'une interdiction
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Publié dans El Watan le 14 - 01 - 2014

Il y aura un avant et un après «affaire Dieudonné». D'abord, en allant jusqu'au bout de sa volonté d'interdire par tous les moyens les représentations du dernier spectacle de l'humoriste, le ministre de l'Intérieur français a créé un précédent qui fait craindre
des empêchements à la création. L'histoire dira si cette crainte a lieu d'être.
Lyon
De notre correspondant
Malgré toutes les justifications concernant le bien-fondé d'empêcher un discours raciste et antisémite du comédien Dieudonné, le gouvernement français sait qu'il sera attendu au tournant après avoir fait interdire par la justice son spectacle Le Mur. Devant des journalistes, dans sa mairie d'Evry, Manuel Valls a affirmé, péremptoire : «Moi, comme ministre de l'Intérieur en charge de l'application des lois républicaines et de l'ordre public, je ne laisserai jamais plus rien passer des mots qui divisent les Français.» «La République adossée pleinement à la démocratie doit être forte, extrêmement déterminée, ne doit rien laisser passer», a-t-il insisté, comme s'il se lançait déjà dans l'ébauche de ce qui ressemble à un programme électoral pour appâter les futurs électeurs de la présidentielle de 2017, ligne qu'il se fixe.
Sera-t-il aussi inflexible si demain un spectacle infamant vis-à-vis des musulmans ou de toute autre religion remportait un succès comparable à ceux de Dieudonné et qu'il faille interdire pour éviter les «troubles à l'ordre public» ? C'est la question que beaucoup se posent à présent. Il y a quelques mois, nous avions rendu compte ici même d'une pièce de théâtre que les catholiques ne goûtaient pas du tout au théâtre du Rond-Point, à Paris. La pièce avait dû se jouer sous protection policière pour empêcher les manifestants d'approcher. L'ordre public, c'est pourtant l'un des arguments avancés par le pouvoir exécutif devant la justice contre Dieudonné.
Du côté du Conseil d'Etat, on estime que la situation qui l'a amené à se prononcer, à la demande du ministre de l'Intérieur, était inédite : «Le Conseil d'Etat n'a jamais été confronté à des dossiers dont les caractéristiques étaient analogues à celles du spectacle qui a justifié les mesures d'interdiction. En particulier, c'est la première fois que se pose la question de savoir comment prévenir des provocations répétées à la haine et à la discrimination raciale et des propos portant atteinte à la dignité humaine», explique le juge Bernard Stirn dans un entretien au Monde.
«Dignité humaine»
Des analystes ont estimé que c'est une notion morale que la justice a du mal à trancher. Le Conseil d'Etat l'a fait cependant. Quant à la jurisprudence créée, le magistrat qui a prononcé son référé-liberté pense qu'il aura un effet limité : «Pour autant que les circonstances soumises à ces juges soient identiques ou très semblables, elles concernent un spectacle, tel qu'il a été conçu et précédemment interprété, ainsi que des circonstances locales déterminées.»
En tout cas, dans le microcosme de la culture, cette affaire inquiète. Dans l'histoire française, les censures de ce type, comme celle qui a visé l'humoriste, ont été relativement rares et souvent pratiquées dans des situations délicates, par exemple pendant la guerre d'Algérie où des œuvres écrites, des films ou encore des chansons ont été interdites de publication ou de diffusion, ce qui fait dire à Dieudonné : «Je pense avoir poussé le débat jusqu'aux limites du rire.» «Il faut se conformer à la loi et aux règles qui gèrent cette démocratie.» On appréciera ce terme «cette» démocratie !
Abandonnant son spectacle Le Mur auquel il renonce sous la force de la coercition judiciaire, l'artiste a annoncé qu'il a écrit un nouveau one man show intitulé Asu Zoa. Il évoquera, selon lui, l'histoire africaine, l'«histoire des ancêtres». Loin des thèmes qu'on lui reproche autour notamment de la question juive et de l'assassinat massif de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale qui sont prétexte pour lui notamment de relever l'injustice palestinienne et l'impossibilité en France de faire le moindre reproche, non pas aux juifs, mais à Israël. Alors, parfois sa langue a fourché, et il s'est laissé aller à des saillies au bord du racisme antisémite. C'est ce que les pouvoirs publics et la justice lui ont reproché. Sanctionné par là où il a péché contre un système trop fort pour lui, malgré ses milliers d'admirateurs, il change de registre, mais pas de tempérament. Là, dans son nouveau spectacle, il va peut-être parler d'une autre déportation à grande échelle, celle des Noirs, mais aussi de la colonisation destructrice… Ce serait bien le diable si on voulait là aussi l'interdire…


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