Nasserdine Aït Ouali, Docteur en littérature française, Université Paris 8, vient de coordonner et présenter un ouvrage paru aux Editions L'Odyssée sous le titre «De la pédagogie de projet et de l'enseignement de la langue amazighe en Kabylie». Des participants venant de cycles d'enseignement primaire, secondaire et supérieur ont contribué en français ou en tamazight dans la rédaction de ce recueil avec leurs expériences issues de leur pratique d'une pédagogie active. La pédagogie de projet consiste en une stratégie d'enseignement devant permettre à l'apprenant d'acquérir des savoirs à travers la réalisation d'une œuvre qu'il créée seul ou en collaboration avec d'autres. Les élèves réalisent leurs projets de façon autonome en cherchant eux-mêmes les informations requises. En terminant leur travail, ils auront à faire le bilan de leurs réussites et de leurs échecs. Le but étant de leur permettre de vivre une expérience étape par étape et d'en tirer les enseignements. Dans la première partie de ce livre, il est question de contextes : Yahia Bellil, enseignant de tamazight, dresse un état des lieux de l'enseignement de tamazight en Algérie et Annie Couëdel, Maître de Conférences en sciences de l'éducation, expose ses recherches en pédagogie de projet et acquisition des langues qui se sont déroulées sur plus de trente années à l'université Paris 8. Dans la deuxième partie, l'auteur parle de la transposition du dispositif d'Annie Couëdel pour l'enseignement de tamazight en Kabylie et Sahra Idoughi, Doctorante en sciences du langage, traite de la filiation et de la «migration» de ce même dispositif vers d'autres cieux. Ali Bekhti, enseignant de tamazight, Djamal Arezki, inspecteur de l'enseignement du français, Noura Aït Amraoui, enseignante, et Yahia Bellil abordent, respectivement, dans la troisième partie, la question de la formation d'enseignants de tamazight, du conflit que génère la pédagogie de projet comme innovation dans le système éducatif, de l'impact de la pratique et de la relation pédagogiques sur l'évolution des représentations de cette langue maternelle chez des élèves et leurs parents et de l'émancipation du sujet formé avec cette stratégie didactique. Djamila Mimeche traite, pour sa part, un sujet particulier : l'enseignement de tamazight pour un public hétérogène (kabylophone-arabophone). Des exemples concrets de projets d'élèves portant sur les TIC à l'école, une sortie pédagogique de collégiens, une collecte de poèmes, le conte, l'activité théâtrale, un parc animalier, l'écologie, un journal de bord et, enfin, des processus d'apprentissage, aussi bien formels qu'informels, qui se déroulent en pédagogie de projet sont rapportés dans la dernière partie de cet ouvrage, respectivement, par les enseignants de tamazight Hocine Moula, Ibrahim Benhamouche, Ramdane Lasheb, Ferroudja Hannat, Nadia Zebboudj, Soraya Iskounen, Tahar Aïssi, Samia Belaïd et Ali Bekhti.