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Une vague d'attentats ébranle le Caire
Troisième anniversaire de la révolution Egyptienne
Publié dans El Watan le 25 - 01 - 2014

A la veille du troisième anniversaire de la révolution égyptienne, une vague d'attentats a fait au moins 5 morts et 83 blessés au Caire. Chaque force a appelé à descendre dans la rue pour commémorer le début du soulèvement populaire de 2011. Mais tous n'auront pas le droit de rejoindre la place Tahrir.
Ce troisième anniversaire de la révolution pourrait paraître une paisible kermesse. Avec ses ballons aux couleurs de l'Egypte, des chants à la gloire du peuple et de l'armée, peut-être quelques pas de danse improvisés.Mais les jours qui ont précédé annoncent une toute autre ambiance : des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre et des attentats aveugles. Moins de 24 heures avant le début des festivités, quatre attentats ont eu lieu au Caire, faisant 5 morts et 83 blessés, selon le dernier bilan officiel. Dans les trois attaques, la police était visée. La première voiture piégée a volé en éclats à quelques encablures de la direction de la police. Quelques heures plus tard, c'est au passage d'une voiture de police que la deuxième bombe, de plus faible intensité, a explosé dans le quartier Dokki.
Les attaques contre les forces de l'ordre se sont multipliées depuis que l'armée a destitué, le 3 juillet 2013, le président islamiste Mohamed Morsi et qu'elle réprime violemment toutes les manifestations de ses partisans. La plus importante avait fait 15 morts le 24 décembre dernier à Mansoura ; elle avait été revendiquée par le groupe djihadiste Ansar Beït Al Maqdis (les Partisans de la Ville sainte), établi dans le Sinaï.
«Ces trois derniers attentats font monter la tension d'un cran», confie Issam, les yeux dans le vide. Il travaille dans un café de Dokki, le quartier secoué par la seconde explosion. «Tout à l'heure, je me suis dit que mon café pourrait être aussi la cible d'attentat. Je suis allé vérifier plusieurs fois si aucun paquet suspect n'avait été déposé dans les toilettes», raconte-t-il, la voix troublée par l'émotion. Issam ne sait pas qui seront les prochaines victimes, peut-être lui, pense-t-il.
Avant même ces derniers attentats, l'inquiétude était palpable. Avec la fermeture de la place Tahrir quatre jours avant le début des commémorations, la nouvelle coalition pilotée par l'armée envoyait un message clair : elle revendique la paternité de cette révolution et refuse que d'autres voix se fassent entendre. Lors d'une cérémonie, le ministre égyptien de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, a demandé aux citoyens de fêter en masse l'anniversaire de la révolution, avant de détailler les mesures sécuritaires mises en œuvre pour «détecter les éléments terroristes».
La déclaration du ministre fait office d'avertissement à ceux qui appellent à manifester contre le pouvoir militaire. C'est le cas de l'Alliance anti-coup, emmenée par la confrérie des Frères musulmans, qui encourage ses partisans à descendre dans la rue «pour récupérer la révolution du 25 janvier» qu'elle dit avoir perdue le 3 juillet dernier avec la destitution de son président, Mohamed Morsi. Dans un récent communiqué, les Frères musulmans enjoignent à tous ceux qui les soutiennent à poursuivre «l'escalade révolutionnaire» avec toujours plus de «créativité, dévouement, ingéniosité».
Un front réunissant plusieurs mouvements révolutionnaires a également déclaré qu'il organiserait deux marches convergentes vers la place Tahrir. Pour ces groupes, l'actuelle coalition reproduit une politique qu'elle avait combattue en 2011 et maintient les mêmes mots d'ordre : le pain, la liberté, la justice sociale et la dignité. A ceux-là s'ajoutent le refus de la candidature à la Présidentielle du général Abdelfattah Al Sissi, l'abrogation de la loi sur les manifestations jugée liberticide, la libération des nombreux activistes arrêtés ces dernières semaines.
La guerre des mémoires
Ce troisième anniversaire de la révolution convie une Egypte divisée : le soulèvement du 25 janvier se raconte différemment d'un bord à l'autre de la scène politique égyptienne. Souvent, les mémoires s'entrechoquent, car l'enjeu est de taille : un pouvoir légitimé par une révolution populaire.«La révolution a-t-elle commencé le 25 ou le 28 janvier 2011 ? C'est un débat, parmi les révolutionnaires, qui n'est pas clos, soutient Youssef Al Chazli, doctorant en Sciences politiques à l'université de Lausanne.
Pour les chaînes de télévision et le régime, le 25 janvier est une manifestation légitime de jeunes Egyptiens opposés au ministre de l'Intérieur Habib Al Adli et à sa politique répressive, alors que le 28 intervenaient les Frères musulmans ; c'est ce jour-là que des commissariats ont été brûlés et des prisonniers libérés. Mais de ces débats mémoriaux naît une histoire officielle retenue par le pouvoir en exercice. Plus la campagne de répression s'intensifie à l'encontre des Frères musulmans et des activistes révolutionnaires, plus une mémoire l'emporte sur les autres.
C'est celle qui est largement diffusée sur les chaînes de télévision et par les journaux acquis à la cause des militaires : «Depuis plusieurs mois, le discours contre-révolutionnaire est complètement assumé, une nouvelle chaîne s'est même appelée Feloul, du nom donné aux résidus du régime Moubarak. Certains considèrent même que la vraie révolution a eu lieu le 30 juin 2013 et que le 25 janvier 2011 n'était qu'une intifadha.»
Où sont les révolutionnaires ?
Les contours de la révolution comme les périmètres de la place Tahrir sont bien gardés. «Le pouvoir a réussi à faire taire les voix contestataires en divisant les révolutionnaires et en diabolisant les Frères musulmans, poursuit Youssef Al Chazli. A l'occasion de ce troisième anniversaire, les révolutionnaires ont l'impression d'avoir tout le monde contre eux. A cela s'ajoute une fermeture de l'espace politique à travers des lois liberticides, des arrestations massives et des écoutes téléphoniques.»
Dans un café du centre-ville, Nader regarde ces festivités avec distance. Converti au graphisme après le soulèvement de 2011, il ne voit pas l'intérêt de descendre manifester. «Pour fêter quoi ? La mort de la révolution du 25 janvier ?», lance-t-il, désabusé. Comme beaucoup de jeunes Egyptiens, Nader a commencé à s'intéresser à la politique à partir de 2011. Mais aujourd'hui, il préfère en rire avec ses amis sans y accorder trop d'importance. Pour lui, s'il fallait retenir un acquis de cette révolution, ce serait ses bienfaits dans les trajectoires personnelles. Il remarque que ce soulèvement a donné aux jeunes l'envie de concrétiser leur passion dans un métier. Avant la révolution, Nader étudiait le business alors que son intérêt était ailleurs. Le soulèvement lui a insufflé le courage nécessaire pour devenir graphiste. Lorsqu'on aborde les revendications des révolutionnaires, Nader esquive, une nouvelle fois : «Je ne parle plus de politique.»


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