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«Je ne suis pas venu en commissionnaire, mais je peux être un relais»
Mohamed Seghir Babès, président du CNES
Publié dans El Watan le 04 - 02 - 2014

La «mission de proximité» du président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir Babès, en France (du 17 janvier au 4 février 2014), relève-t-elle d'un intérêt réel de l'Etat algérien pour sa diaspora ou d'un agenda politique ? L'interrogation a été formulée explicitement. Ni l'une ni l'autre, répond le président du CNES. Il s'en explique.
Paris
De notre correspondante
Le Centre culturel algérien de Paris a abrité, dimanche, des échanges sous les formats d'une conférence-débat et d'ateliers de travail entre le président du CNES, les membres de la délégation qui l'accompagne, et près de 200 membres de la communauté algérienne et/ou algéro-française composés d'universitaires, de scientifiques, d'hommes d'affaires, d'intellectuels hautement qualifiés et reconnus. L'objet affiché de cette initiative est d'insérer et d'associer les compétences algériennes à l'étranger au développement socio-économique du pays. L'exercice n'est pas inédit, n'ont pas manqué de relever nombre de participants, désabusés, mais non moins concernés. Qu'est-ce qui fait la spécificité de cette initiative ? Cette mission traduit-elle un réel intérêt pour la diaspora algérienne, ou relève-t-elle d'un simple effet d'annonce ? ont-ils demandé. «Nous sommes comptables de l'état de déliquescence de l'Algérie, de la crétinisation des consciences par une religiosité aliénante, ce n'est pas normal que cinquante ans après l'indépendance nous soyons dans cette ornière, on n'a pas envie d'abdiquer, de démissionner».
Ce «cri de colère» de l'islamologue Ghaleb Bencheikh résume l'état d'esprit des participants qui n'ont épargné ni leurs critiques ni leurs désillusions, mais qui se sont montrés constructifs et coopératifs. «Ce n'est pas la première fois qu'on sollicite la diaspora. La diaspora est prête», a signifié un autre intervenant au président du CNES. Et celui-ci de répondre : «Il y a une exaspération, je peux l'entendre. Quand on fait appel à la diaspora et qu'on l'ignore ensuite, c'est inadmissible. Je ne suis pas venu comme commissionnaire, mais je peux être un relais.» «Comment institutionnaliser, normaliser, standardiser la relation entre vous et le pays d'origine ? Pour sortir de tout cela, il faut qu'on aille à des initiatives construites, des stratégies.»Et aussi : «Je ne suis pas garant des résultats» de cette initiative, «mais je pense qu'il faut agir». Le CNES se propose d'être un «espace de médiation opérationnel. C'est une tâche délicate mais nous sommes prêts.»
Gouvernance et démocratisation de l'état, des préalables
De son périple à Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lyon, Lille et Paris — du 17 janvier au 3 février 2014 —, le président du CNES, Mohamed Seghir Babès, retient une «appétence» des membres de la communauté nationale en France, au-delà de «la colère et du mécontentement quelquefois exprimés pour le pays». «Je crois avoir perçu au-delà de ce lien avec leur pays d'origine un intérêt très fort à ce qui leur est proposé», a-t-il déclaré à la faveur d'une rencontre avec les correspondants de la presse nationale. Ce sont des «acteurs-clés d'un partage», a-t-il ajouté et de relever que leur capacité de proposition est «très élevée», que ce soit dans le domaine du savoir académique, de la recherche universitaire et scientifique qu'en matière économique ou de coopération décentralisée.
«C'est l'Algérie de demain qui est en cause». «Il faut aller à un construit partenarial et coopératif qui s'ancre dans la durabilité, porté par les deux parties», précise Mohamed Seghir Babès. Et de dire aussi qu'il s'agit de «se donner les moyens de construire une stratégie issue des travaux des ateliers, des recommandations qui en découlent», d'«installer des relais, des témoins de type institutionnel pour suivre, évaluer ce partenariat». «Il faut briser les tabous, dont le premier est de s'adresser à notre population où qu'elle soit.» Il a aussi souligné que le pays d'accueil est concerné. «J'ai rencontré les présidents des Conseils généraux et régionaux pour leur dire que rien ne doit se faire entre l'Algérie et la France sans la diaspora et que notre partenariat passe par elle. C'est un langage nouveau.»
Concernant la coopération décentralisée, Mohamed Seguir Babès a indiqué que pour qu'elle soit efficiente, il faut réduire les asymétries qui existent entre les collectivités en matière de prérogatives, de responsabilité, de pouvoirs de décision. Autrement dit, pour l'Algérie «il s'agit de remettre de l'ordre dans le système de gouvernance à l'échelle locale et régionale. Le ministre de l'Intérieur est prêt à ce que les choses bougent à ce niveau», a-t-il affirmé. Il a, par ailleurs, fait appel aux Français d'origine algérienne qui sont dans les instances élues, dans les administrations, les collectivités territoriales pour amplifier la coopération décentralisée. «L'ensemble des ministères algériens sont concernés et intéressés» par cette coopération. M. Babès a précisé qu'avant d'entamer sa mission en France, il s'est entretenu avec les différents membres de l'Exécutif national.
Interrogé par la presse sur le timing de cette initiative — à trois mois de la présidentielle —, le président du CNES se défend de toute préméditation ou arrière-pensée électoraliste en avançant que «cette initiative transcende» les échéances d'avril prochain, «elle va nous amener à travailler au-delà» et «cela fait un an que nous travaillons au CNES à cette démarche et à son articulation.» Et de rappeler que le CNES est une «institution transpartisane».
Reste une question fondamentale, celle de la restauration de la confiance entre la communauté vivant à l'étranger et les pouvoirs publics, question qui est revenue lors du débat général. Autre question fondamentale, celle de la gouvernance à tous les échelons de l'Etat algérien et de la démocratisation des institutions algériennes. Associer les compétences algériennes à la gouvernance est une revendication centrale.
Au final, des recommandations
Lors de son exposé à l'adresse des membres de la communauté nationale en France, le président du CNES a évoqué la mise en place de l'Institut du développement durable dépendant des Nations unies à Alger. D'ici fin mars sera créée, avec l'aide de l'Académie des sciences française dont le président du CNES a rencontré lundi matin le président, l'académie des sciences et des technologies d'Algérie. C'est un espace qui inclura les compétences algériennes à l'étranger, a-t-il avancé. Un jury international (Académie des sciences de France, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de Suède) sélectionnera l'équipe algérienne pionnière d'académiciens. «L'Algérie sera ainsi le premier pays du sud de la Méditerranée à se doter d'une telle institution».
Concernant la deuxième strate de compétence sollicitée, M. Babès considère le facteur compétitivité en matière économique comme décisif. «Toute économie qui tend à s'inscrire dans ce nouvel espacement ne peut le faire si elle ne se diversifie pas, si elle ne s'ouvre pas aux autres et surtout en allant chercher la valeur ajoutée là où elle se trouve au plus vite», a-t-il rappelé. Une des recommandations issues des ateliers a été centrée sur un nouveau régime de croissance.
Un document sera produit pour rendre lisible et explicite l'ensemble de ces échanges. Il reprendra les recommandations et les propositions des trois ateliers (interaction de l'élite algérienne avec le pays d'origine ; problématique du modèle de croissance économique ; renforcement de la dynamique de la coopération décentralisée) que le président du CNES remettra au gouvernement et qui sera consultable sur le site du CNES.
Parmi les recommandations formulées figurent celles de la création de traits d'union avec les compétences en Algérie, la mutualisation des compétences et l'organisation de la communauté en France par compétences et secteur d'activité.


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