Les spécialistes en vaccinologie recommandent l'introduction de l'antipneumococcique dans le calendrier vaccinal. La vaccination contre le pneumocoque est aujourd'hui incontournable. Les résultats des études effectuées à travers le monde ont montré son efficacité, surtout dans la réduction de la mortalité, a indiqué le Dr François Angoulvant, pédiatre à l'hôpital Necker, lors du symposium organisé par le laboratoire Pfizer, en marge des travaux des 18es rencontres de pédiatrie pratique à Paris. Il a signalé que cette vaccination permet une réduction significative des cas de pneumonie chez les nourrissons. «Nous avons constaté une réduction de 30% de cas de pneumonie chez les enfants de moins de deux ans entre mai 2009 et mai 2010, ce qui est très important», a-t-il indiqué. Une vaccination par le vaccin antipneumococcique est recommandée à l'ensemble des enfants de moins de deux ans selon le schéma vaccinal comportant deux injections à deux mois d'intervalle (la première injection dès l'âge de deux mois) et un rappel désormais à l'âge de 11 mois, selon le nouveau calendrier vaccinal 2013 du nourrisson. Elle est aussi fortement recommandée, a-t-il ajouté chez les sujets à risque, tels que les prématurés et les nourrissons à risque élevé de contracter une infection invasive à pneumocoque (IIP). Des études en France et dans d'autres pays, comme l'Amérique du Nord, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont démontré l'intérêt du vaccin dans la diminution des infections à pneumocoque, a-t-il rappelé. Il signale que les résultats de l'étude menée par 100 pédiatres de 2011 à 2013 sur les infections à pneumocoque (infections ORL, méningites, otites et pneumonie bactériémie) chez les enfants fébriles et douteux a porté sur la surveillance des sérotypes dont certains ont baissé depuis l'introduction du vaccin Prevenar 13, notamment les sérotypes 19 et 3, d'où l'efficacité de la vaccination. «La vaccination est un moyen efficace de prévention qui diminue les affections à pneumocoque et des études ont montré que des souches très sévères sévissent dans le monde, en particulier en Afrique. L'introduction de ce vaccin dans le calendrier vaccinal algérien protégera sûrement les enfants de ces IIP», a-t-il recommandé. Le Pr Gaudelus Jôel, pédiatre, estime de son côté que l'efficacité du vaccin est importante lorsque celui-ci est fait à deux mois de la naissance. «Il protège efficacement de la méningite à méningocoque qui touche 50% des enfants non vaccinés, la méningite à pneumocoque se traite par antibiotiques. Mais on constate des résistances de plus en plus fortes de la bactérie. Une raison supplémentaire pour vacciner les enfants précocement». En France, depuis l'arrivée du vaccin, le nombre de méningites à pneumocoque a diminué de 30%. «Ce qui pourrait atteindre les 70% avec une couverture vaccinale plus importante», a-t-il signalé. En effet, actuellement, les méningites à pneumocoque viennent, dans notre pays, au premier rang des méningites purulentes de l'enfant et les affections respiratoires à pneumocoque constituent une cause importante de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
