La vaccination contre le pneumocoque est encore non inscrite au programme national de prévention contre les maladies infectieuses. L'introduction du vaccin antipneumococcique est à l'étude au sein du Comité technique de vaccination. En attendant, des milliers d'enfants décèdent suite à des pneumonies et autres infections invasives à pneumocoque considérées par l'OMS comme premières causes de mortalité et de morbidité chez l'enfant de moins de cinq ans. «Le vaccin est aujourd'hui indispensable en Algérie. De nombreux enfants sont exposés à ces infections évitables par la vaccination. Le problème est doublement posé chez les enfants souffrant d'autres pathologies et les immunodéprimés. Il est admis aujourd'hui que le meilleur traitement de ces pathologies causées par le pneumocoque, telles que la méningite, l'otite, la septicémie, etc. est la vaccination. Il y a aussi un effort à faire en termes de prescription d'antibiotiques qui sont à l'origine des fortes résistances des bactéries. Ce qui constitue un obstacle pour la lutte contre ces infections invasives à pneumocoque», nous a confié le Pr Benhalla de l'hôpital de Baïnem, avant de rappeler que le rôle du médecin est primordial dans la prévention et la lutte contre ces maladies. Le Pr Benhalla plaide aussi pour la réalisation d'études des sérotypes en cause de ces maladies en Algérie une fois la vaccination introduite et assurer une évaluation et une surveillance. «Mis à part quelques enquêtes menées par certains services de pédiatrie, nous n'avons aucune donnée précise sur la nature des sérotypes. La seule chose dont nous sommes sûrs est que sur les 90 sérotypes existants, 13 sont les plus méchants et ils sont la cause de ces infections. Lesquelles sont observés fréquemment chez les nourrissons de moins de six mois», a-t-elle signalé. A noter que la communauté des pédiatres est, dans sa grande majorité, favorable à l'introduction de la vaccination antipneumococcique, à sa tête la société algérienne de pédiatrie. Lors de l'une de ses réunions tenue en mai 2011, la Société algérienne de pédiatrie a adopté des recommandations dans ce sens et elles ont été transmises à la direction de la prévention au ministère de la Santé. (*) Professeur à l'hôpital de Baïnem
