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Nous avons réussi à ramener le système à la confrontation avec son propre peuple
Sidali Kouidri Filali. Militant du mouvement Barakat
Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2014

Sidali Kouidri Filali, 35 ans, fonctionnaire et blogueur, a choisi de militer avec Barakat, pour «défendre son pays». Il estime que cette fois-ci, le système, enfermé dans son «cocon», va être dépassé par la contestation.
-Age et profil des militants, nature de la revendication, absence de leader(s) emblématique(s)… Le mouvement d'opposition au 4e mandat, qui est en train de se structurer dans la société civile, ne ressemble pas à tous ceux qui ont précédé. Vrai ?
Oui, il est fondamentalement différent. En 2011, les manifestations ont d'abord été d'ordre social. Aujourd'hui, elles sont d'ordre politique. Derrière le refus du 4e mandat, nous manifestons pour notre dignité. Le système nous impose un candidat, diminué physiquement, qui ne s'est pas exprimé depuis deux ans, soutenu par une mafia politico-financière. Nous n'avions pas d'autre choix que d'entrer en confit avec ce système qui méprise son peuple et dilapide notre pétrole.
-Barakat donne l'impression de s'être formé soudainement, est-ce le cas ?
On voyait bien ce qui allait se passer. On voyait bien les ministres utiliser l'argent de la République comme si c'était l'argent du roi pour le distribuer dans des circuits huilés depuis quinze ans. Abdelmalek Sellal est allé dans plus de 40 wilayas ! Du jamais vu depuis l'indépendance ! Nous pensions que la classe politique, les intellectuels allaient réagir. Et puis, il ne s'est rien passé. Alors on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose. C'est là que tout a commencé. A la première manifestation, nous étions à peine cinq. Aujourd'hui, on est complètement dépassés par les demandes de l'intérieur du pays, d'Algériens qui nous demandent comment faire pour s'organiser. Les gens se sont dit : «Mais mince, nous aussi on pense la même chose.» Seulement, ils n'ont pas de canaux où s'exprimer puisque les médias sont à la solde du système en place. Nous avons réussi à faire tomber le mur de la peur, à faire renaître l'espoir, à ramener le système à la confrontation avec son propre peuple.
-Mais on l'a vu avec la CNDDC en 2011, ou encore avec le mouvement des chômeurs, le pouvoir a l'habitude de désamorcer la protestation, soit en la réprimant, soit en la faisant imploser…
On sait que le système a ses méthodes, celle d'une dictature des plus vicieuses et des plus expérimentées au monde. Mais cette fois-ci, les réponses classiques du pouvoir n'auront aucun effet. Il va être dépassé. Quand nous avons été embarqués par la police, samedi 1er mars, lors de la manifestation devant la Fac centrale, nous avons été surpris par l'accueil dans les commissariats. Tous les policiers, quelle que soit leur fonction, sont venus nous voir pour nous féliciter. Alors qu'en 2011, ils nous disaient : «Qu'est-ce que tu crois ? L'Algérie n'est pas l'Egypte ni la Tunisie», aujourd'hui, ils nous soutiennent. Certains nous ont dit : «Moi, je ne tirerai jamais sur mon peuple !» Ces derniers jours, fait complètement nouveau en Algérie, on a vu aussi des militaires arracher leur grade et nous envoyer des messages de solidarité.
-L'autre différence avec les précédentes mobilisations, c'est l'absence de «figure» charismatique et politisée à la tête du mouvement.
Bien sûr, nous avons reçu des appels de citoyens et de figures politiques connus, qui nous ont proposé leur aide. Mais malgré notre inexpérience, quitte à faire des erreurs ou même à échouer, nous voulons nous débrouiller tout seuls. Tenter de nous structurer par nous-mêmes. Parce que nous considérons que les partis politiques ont échoué. En 2011, on a vu la contestation sociale reprise par des personnes qui ont toujours fait de la politique. Avec un passif qui explique d'ailleurs, en partie, l'échec du mouvement. La politique est une activité gérontocrate et même l'opposition reproduit les schémas du pouvoir qu'elle prétend combattre. Les gens ne croient plus aux partis politiques. En revanche, s'ils sont à nos côtés en tant que citoyens, comme le fait Soufiane Djilali, qui s'est proposé en tant que tel sans nous parler de Jil Jadid, là, nous sommes d'accord.
-Ne pensez-vous pas que si les partis politiques qui appellent au boycott se joignaient à vous, votre potentiel pour fédérer les gens serait décuplé ?
Le boycott est une option que nous respectons mais c'est une solution politique. Même si 99% des Algériens boycottaient, Abdelaziz Bouteflika passerait quand même. Le boycott passif ne lui fera aucun mal. A ce stade-là, nous ne voulons rien d'autre que dire stop à cette mascarade, pour défendre l'Algérie d'abord. Nous ne voulons pas d'un 4e mandat, qui se serait le mandat de la mort pour l'Algérie. Nous recevons de nombreux soutiens de gens qui n'ont jamais fait de politique mais qui se sont reconnus dans le slogan «Non au mandat de la honte». C'est un smig de revendication.
-Vous n'échappez pourtant pas aux accusations de manipulations…
Je voudrais aussi insister sur le caractère autonome et citoyen du mouvement, sans casquette partisane ou allégeance officielle ou officieuse à des candidats prétendus. Nos revendications sont claires et sans équivoque, comme nos aspirations. Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est justement pour que ce pays ne bascule pas dans l'inconnu ou la dérive, ce qui risque fort d'arriver si un système aussi pourri continue à gouverner.
-Si à chaque manifestation, les militants se font interpeller, ne craignez-vous pas l'usure ? Jusqu'où êtes-vous prêt à aller ?
Jusqu'au bout pour défendre nos droits. Mais j'insiste : pacifiquement. Nous savons que les Algériens sont traumatisés. On nous accuse de vouloir déstabiliser le pays, mais je réponds que nous sommes des patriotes. On ne fait que défendre l'Algérie. Ce sont eux, en face, qui usent de violence. Mardi, au Conseil constitutionnel, alors que nous voulions déposer une simple lettre, les militants se sont fait tabasser, humilier. On voit bien que le système se recroqueville sur lui-même. Et cette mobilisation compte d'autant plus que nous avons un empêchement de taille : notre histoire récente. Il n'est pas facile pour nous de faire bouger les Algériens, entrés dans la léthargie parce qu'achetés par la paix sociale. Mais le peuple d'aujourd'hui ne serait-il pas le même peuple que celui de 1954 ? Celui qui a vaincu le terrorisme ? Le pouvoir sait qu'il a tout à craindre de lui. Et je vous le dis, ce peuple va se réveiller. La fracture est verticale : il y a des Algériens, au cœur même du système, qui ne veulent plus continuer ainsi. Le pouvoir ne veut rien voir parce qu'il vit dans son cocon. Mais la réalité va vite le rattraper.


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