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«La présidentielle accentue la fuite de capitaux»
Mohamed Achir. Enseignant-chercheur à l'université de Tizi Ouzou
Publié dans El Watan le 11 - 03 - 2014

-Décidément, le climat politique d'un pays détermine fortement le comportement des agents économiques et des ménages. Preuve en est, l'euro enregistre un nouveau record sur le marché parallèle, à la veille d'une élection présidentielle décisive…
Le risque pays, notamment l'instabilité politique, constitue l'un des facteurs prépondérants susceptibles d'enclencher ou de stimuler une panique auprès des opérateurs économiques et des ménages. La panique peut être même très importante dans les pays développés ou émergents lorsque les signaux rouges commencent à clignoter et affectent directement les anticipations des agents économiques.
Mais il est nécessaire de souligner que la panique peut être sciemment organisée ou fomentée par des spéculateurs en vue d'en profiter dans des tendances haussières ou baissières, notamment sur les marges liées aux liquidations des actifs corporels ou financiers.
A titre d'exemple, la fuite des capitaux qu'enregistrent ces derniers mois les pays émergents, comme la Turquie et le Brésil, est programmée par des investisseurs institutionnels (fonds de pensions, fonds d'investissement, sociétés d'assurance). Elle est stimulée par les émeutes des chômeurs et l'instabilité politique. Les bailleurs de fonds internationaux ont fortement investi dans ces pays, surtout lors de la crise de 2008, et commencent depuis la deuxième moitié de l'année 2013 à retirer et replacer leurs capitaux dans les marchés financiers européens et aux USA, suite à l'appréciation du dollar américain et à l'augmentation des intérêts de placement décidée par la Fédérale réserve américaine. Une tendance qui pourrait conduire aux causes ayant provoqué la crise des pays du Sud asiatique de 1997.
-La forte demande semble propulser l'euro vers de nouveaux records. Comment expliquez-vous le rebond de la demande ? Y a-t-il une corrélation avec le climat politique qui prévaut ?
En Algérie, le marché de change flexible n'existe pas, mais il existe un marché de change informel tacitement autorisé par les pouvoirs publics. Ce marché réagit instantanément aux anticipations des opérateurs économiques et des personnes physiques qui interviennent dans les opérations d'achat et de vente de la devise, en l'occurrence la monnaie unique européenne, l'euro. Les principaux intervenants sont les importateurs et les investisseurs dans l'immobilier à l'étranger.
Un récent rapport a classé les investisseurs algériens en 5e position dans l'achat des biens immobiliers à Paris (l'une des plus chères capitales au monde). Il est aussi fort probable que ces opérateurs décrocheront une place sur le podium en Espagne. Donc, il y a une fuite de capitaux très importante et cette fuite ne peut être qu'accentuée à la veille de l'élection présidentielle qui annonce déjà un climat d'incertitude politique susceptible de provoquer une panique auprès des investisseurs ayant amassé des fortunes dans des conditions douteuses, pour ne pas dire dans la corruption. Le phénomène de fuite des capitaux a pris de l'ampleur depuis le déclanchement des révolutions arabes, et le blanchiment d'argent s'est orienté vers l'achat de l'immobilier, surtout les hôtels.
Mais il ne faut pas perdre de vue les placements énormes dans les paradis fiscaux comme Dubaï et les sociétés-crans localisées dans des places réputées, Hong Kong par exemple. L'augmentation vertigineuse des importations de l'Algérie (54,84 milliards de dollars en 2013) explique la faiblesse de l'Etat face à la bourgeoisie compradore de l'importation, qui est liée à des réseaux internationaux, organisant la fuite des capitaux par des opérations de surfacturation et de création de sociétés-crans permettant le blanchiment d'argent.
La réhabilitation de la remise documentaire par la loi de finances de 2014, uniquement pour l'importation des biens finis, est révélatrice du poids des lobbies de l'importation dans les décisions économiques. L'exportation peut être aussi un moyen pour constituer des placements en devises à l'étranger. Les deux opérateurs (importateurs et exportateurs) s'entendent sur des fausses factures pour verser une partie dans des banques étrangères. Le crédit documentaire n'a pas d'ailleurs réglé la question de la traçabilité des opérations du commerce extérieur.
-Les lobbies de l'importation sont-ils les seuls à favoriser la hausse de la demande de l'euro et, par là même, le transfert illicite des capitaux vers l'étranger ?
Le décalage enregistré entre le taux de change officiel du dinar algérien par rapport à l'euro, soit une différence moyenne de 40%, est lié à l'absence d'une politique de change de la Banque d'Algérie et au montant important des fonds envoyés par les émigrés et qui transitent en dehors des circuits bancaires. Les opérateurs économiques algériens, notamment les importateurs et les opérateurs du BTPH trouvent l'opportunité dans ce marché de change parallèle à même de liquider les dinars en contrepartie des monnaies étrangères.
Ce qui confirme non seulement l'absence de la confiance en la monnaie locale mais aussi en les institutions juridique, politique et en l'avenir de l'économie algérienne.
Les révélations sur la corruption à grande échelle, médiatisées par la presse écrite algérienne, confirment une fragilité institutionnelle qui annonce malheureusement un chemin vers le délitement de l'Etat. Cette situation incite non seulement les lobbies ayant mal acquis leurs fortunes à les blanchir mais aussi les opérateurs économiques qui travaillent dans la légalité à organiser progressivement les transferts de fonds vers des pays étrangers. Enfin, force est de constater que l'Algérie est en train de vivre un moment plus que jamais dangereux sur le plan politique et économique. C'est une faillite politique et institutionnelle qui expose l'Algérie à des pouvoirs économiques privés mafieux qui imposent des choix politiques désastreux.


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