Les attaques de Amara Benyounès contre les opposants au 4e mandat passent mal. Les propos, considérés comme insultants, tenus par le président du Mouvement populaire algérien (MPA) lors d'un meeting de soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika, sont mal accueillis. Alors que des représentants de partis politiques se déchaînent sur les plateaux des chaînes de télévision privées et les internautes répliquent sur les réseaux sociaux, le chef du groupe parlementaire du Front pour la justice et le développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf, réclame un débat parlementaire sur le sujet. «Nous refusons de rester en spectateurs face aux attaques d'un membre du gouvernement du 4e mandat qui n'a pas hésité à piétiner les principes et les valeurs des citoyens», écrit le représentant du parti de Abdallah Djaballah qui estime qu'en déclarant «Inaal bou li mayhabnach», Amara Benyounès a «tenu des propos indécents à l'égard des Algériens, leurs aïeux ainsi que les martyrs du pays». La réaction à ces propos, pourtant habituels chez Benyounès, a suscité des réactions d'autres composantes de la société. C'est le cas de la fédération UGTA des conducteurs de train. «Nous ne t'aimons pas et nous n'allons jamais t'aimer», écrivent ces syndicalistes. «Si ce n'est l'ambiance générale dans le pays, nous allons organiser une grève jusqu'à la présentation d'excuses», précise également le communiqué de la fédération, pourtant rattachée à la centrale syndicale qui, elle, a déclaré sa flamme au président-candidat. Face à l'ampleur de la polémique, le ministre de l'Industrie a tenté de répondre. «Je ne suis pas malade pour insulter le peuple algérien et l'Algérie à qui je dois tout», a-t-il déclaré au site TSA. «Je termine souvent (mes meetings) en disant : Allah yarham echouhada et je dis Inaal bou li mayhabnach, nous les Algériens, en tant que peuple algérien et pas en tant que partisans de M. Bouteflika», a-t-il expliqué. Ce n'est pas la première fois que les propos du président du MPA suscitent la polémique. Lors d'une interview, Amara Benyounès avait indiqué, parlant de la fin de l'islamisme, que «la période kala Allah, wa qala Rassoul est révolue». Cela avait suscité l'ire des partis islamistes qui y ont vu des propos attentatoires à la religion musulmane. Ce que le concerné a nié en bloc.
