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«Les dépenses répondent à des impératifs conjoncturels»
Mohamed Achir. Enseignant chercheur à l'université de Tizi Ouzou
Publié dans El Watan le 19 - 03 - 2014

-La problématique de la gestion des dépenses publiques revient comme une prière à la faveur de cette nouvelle fièvre dépensière à laquelle s'adonnait le gouvernement. Des allocations budgétaires complémentaires pour les wilayas par-ci et des revalorisations salariales par-là, etc. Sommes-nous pas dans une configuration de mainmise du politique sur les caisses de l'Etat à des fins électoralistes ?
Les dépenses budgétaires supplémentaires distribuées ces deux dernières années au profit des 48 wilayas du pays répondent à des impératifs conjoncturels d'une politique s'inscrivant dans le «courtermisme». Autrement dit, cette politique ne porte pas des objectifs clairs échéanciers dans un programme de développement économique et social projeté à long terme. Cependant, les projets d'infrastructure publique ne doivent pas être insérés dans un programme de développement global de long terme, qui devrait prendre en compte les plans d'aménagement de territoire et les vocations et spécificités locales de chaque région ? Ce n'est pas la veille d'une visite gouvernementale qu'on décide l'inscription d'une route, d'un équipement public ou la restructuration d'une entreprise publique.
Pis encore, cette politique persiste, paradoxalement, dans un environnement international marqué par l'instabilité économique et politique, la baisse des prix de pétrole et la faiblesse de la position financière extérieure du pays. Ce sont des facteurs qui peuvent facilement à moyen terme entraîner l'Algérie dans une crise susceptible de la ramener au stade de la dette souveraine, c'est-à-dire de l'endettement extérieur, du fait des engagements budgétaires importants à faible valeur ajoutée, des dépenses d'entretien des infrastructures publiques réalisés et l'augmentation de la part de ratio des salaires, notamment de la Fonction publique, par rapport au PIB. Il est utile de rappeler que la loi de finances pour 2014 a prévu des dépenses de 7656 milliards de dinars, soit une progression de +11,3%, dont une hausse des dépenses de fonctionnement de +8,7%.
Ainsi, le budget de l'Etat devrait enregistrer un déficit de 18,1% du PIB. Le Fonds de régulation des recettes intervient pour combler le déficit, mais sa gestion échappe toujours au contrôle parlementaire au même titre que les réserves de changes. L'économie algérienne est otage d'un sous-développement politique qui la gère, au jour le jour, pour par moments à des fins électoralistes pour ne pas dire personnelles.
-S'il est vrai que l'on ne se soucie point de la situation financière du pays, il est tout de même vrai que cette politique d'expansion budgétaire n'a pas eu l'effet escompté sur le plan économique…
La politique économique expansive liée à l'augmentation massive des dépenses publiques est marquée en parallèle par des contre-performances économiques, notamment en termes de productivité des facteurs de production et de la croissance réelle du PIB, malgré l'importance des ressources financières générées par la rente pétrolière (environ 700 milliards de dollars depuis le début des années 2000). Certes, le taux d'épargne nationale (fonds de régulation des recettes, surliquidité des banques commerciales, etc.) a augmenté ainsi que le taux d'investissement (il s'élève à environ 40%). L'investissement dans la formation du capital humain (éducation, formation et enseignement supérieur) est présent également. Mais a-t-on obtenu des brevets scientifiques ou une technologie compétitive exportable dans une ère où se développe l'économie du savoir et des NTIC ? On dépense beaucoup, mais le retour sur investissement est quasiment nul.
-Entre 2000 et 2013, la croissance réelle n'a pas dépassé les 5%, et dans le cadre des trois programmes de relance économique, la participation de l'industrie dans le PIB en 2013 fleure seulement le taux de 5%. Amara Benyounes, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, a déclaré que l'Etat algérien a injecté pas moins de 10 milliards de dollars entre 2009 et 2013 dans les entreprises publiques économiques, mais où est la valeur ajoutée de cette dépense d'investissement ? Des risques, et non des moindres, profilent à l'horizon. Il est certain, de l'avis même de tous les experts et économistes les plus avertis, que cette situation mènera le pays vers le chaos. Votre avis ?
Je pense que le constat de l'économiste brésilien, Celso Furtado, sur l'économie vénézuélienne des années 1950, a de fortes similitudes avec la situation économique algérienne actuelle : il écrivait en 1957 dans un rapport adressé au gouvernement vénézuélien : «J'avais pour la première fois devant les yeux le phénomène de ces économies qui se développent en s'appuyant sur un secteur de haute productivité qui utilisait une ressource non renouvelable. En s'enrichissant, il ne parvient pas à avoir une croissance autonome et peuvent s'effondrer comme un château de cartes. Tous les secteurs de la société recevaient d'une manière ou d'une autre un type quelconque de subventions, ce qui produisait un consensus qui légitimait l'irrationalité économique.» C'est, malheureusement, le consensus qui arrange les décideurs en Algérie. Enfin, il est étonnant de constater, dans les déclarations des hauts responsables, une hausse importante des investissements en 2013, alors que les réformes structurelles indispensables à une telle allure ne sont même pas engagées. Même les statistiques font violence en Algérie, surtout à la veille de la présidentielle.


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