Le mausolée royal de Syphax devra être classé. Une délégation d'archéologues de l'Office national de gestion des biens culturels (OGEBC) devait se déplacer à Témouchent pour délimiter le site. Hier, une délégation d'archéologues de l'Office national de gestion des biens culturels (OGEBC) devait se déplacer à Témouchent pour délimiter le site du mausolée royal de Syphax, situé à quelques encablures de Béni-Saf. Cette action fait suite à l'arrêté d'ouverture d'une instance de classement public de ce monument qui relève désormais de l'OGEBC. De la sorte, la procédure administrative de classement en tant que monument historique protégé est engagée. La délimitation du site permettra aux propriétaires des terrains qui y sont compris de faire valoir leurs droits à l'expropriation. Situé à 221 m au sommet du Djebel Skouna et dominant, sur sa rive droite, la vallée de la Tafna, à 4 kilomètres de son embouchure, il n'a été l'objet que d'une préliminaire fouille scientifique à la veille de l'indépendance nationale. Mais depuis, il était l'objet d'épisodiques criminelles fouilles de la part de chercheurs de trésors. La dernière agression en date remonte à peine à deux mois. Trônant sur une hauteur constituant un idéal belvédère sur la région dont le site de l'antique Siga, il est avec ce site parmi les plus importants dans l'histoire de l'Afrique du Nord durant la période dite hellénistique (à partir et antérieurement au IIIe siècle avant J.-C.) dont Imedrassen (Batna), le mausolée du Khroub, de Maurétanie (Tipasa), de Dougga (Tunisie) et de Sedrata (Libye). Localement désignées par le nom de Karkar Laâraïss en raison du fait que jusqu'il y a quelques décennies, toutes les jeunes filles venaient le jour de leurs noces en faire le tour accompagnées de leur cortège nuptial, il devait accueillir la dépouille mortelle de Syphax. Ce monarque était le plus puissant aguelid de son époque (250/202 av. J.-C.). Il régna sur le royaume massaessyle, un Etat qui s'étalait de l'oued Moulaya, à la frontière marocaine, jusqu'aux alentours de l'antique Cirta. En témoigne le fait qu'il fut le premier aguellid numide à avoir frappé monnaie, ce qui est le signe d'une économie avancée et d'un Etat qui représentait une force économique indéniable. De ce fait, il fut courtisé tout autant par Rome que par Carthage, chacun le voulant comme supplétif dans sa volonté de suprématie en Méditerranée.
