Le candidat indépendant à l'élection présidentielle, Ali Benflis, rassemble de plus en plus de monde autour de son projet. Tébessa et Souk Ahras De notre envoyé spécial Après avoir rempli les salles à Aïn Defla, Tissemsilt et Tiaret, il en a fait autant à l'est du pays. Ali Benflis a animé ses meetings devant une foule nombreuse : plus de 2500 personnes à la salle omnisports de Tébessa, le centre culturel de la ville de Souk Ahras plein comme un œuf. «Ce sont ceux qui n'arrivent pas à rassembler les Algériens qui ont décidé de ne pas nous donner les grandes salles et les stades», a dénoncé le candidat lors de son périple à l'Est. L'ancien chef de gouvernement a eu à vérifier l'étendue de sa popularité. «Vous avez vu, même ceux qui ont des partis politiques derrière eux n'arrivent pas à mobiliser autant de personnes», devisent deux quadragénaires devant le centre culturel.«Pourquoi s'étonnent-ils des salles vides et du fait qu'ils sont rejetés par les citoyens ?» indique Ali Benflis à Souk Ahras, avant de lancer un verdict sans appel : «On ne peut attendre la caution d'un peuple qu'on insulte à longueur d'année !» Le 17 avril, tonne Ali Benflis, sera «la fête du peuple algérien. Alors ne laissez pas les violeurs de la souveraineté populaire détourner vos voix». En communion totale avec ses partisans, le candidat se réjouit de la large adhésion des citoyens à son «projet de renouveau national». Dans ces régions, où la contrebande fait sa loi, l'ancien chef de gouvernement promet de vraies solutions : «Le tout-sécuritaire est une fausse thérapie aux fléaux dont souffre cette partie du pays.» Selon lui, «l'investissement, la création d'entreprises, l'industrie, qui généreront des emplois durables pour les jeunes, sont à même de réduire de 90% le phénomène de la contrebande qui saigne l'économie nationale». «Ces régions laissées à l'abandon, en dépit des milliers de martyrs tombés au champ d'honneur pour que l'Algérie recouvre son indépendance, méritent de la considération.» Ali Benflis promet de régler définitivement les problèmes «des personnes aux besoins spécifiques : les anciens maquisards qui souffrent de handicaps, les victimes des mines installées par le colonialisme le long des frontières, les victimes du terrorisme, les anciens militaires, tous doivent bénéficier de pensions qui leur assureront une vie digne. Et selon la gravité du handicap, pas selon le grade dans la hiérarchie militaire», indique le candidat, qui affirme «être l'homme de la véritable réconciliation nationale». «Tous les Algériens qui n'ont pas trempé dans la violence et la rejettent ont le droit de faire de la politique. De quel droit les prive-t-on de leur pleine citoyenneté ?», tranche l'ancien chef de gouvernement, qui n'a pas manqué de revenir sur les rapports des responsables avec le peuple algérien, qui mérite le respect.
