L'entreprise portuaire de Mostaganem vient de s'enrichir d'une nouvelle liaison maritime avec l'Espagne. Inaugurée en ce premier trimestre, cette ligne servira pour le transport de marchandises entre les ports espagnols de Valence et de Barcelone et le port de Mostaganem. C'est durant la seconde quinzaine du mois de mars dernier qu'est intervenue la seconde rotation de ce début d'année. Elle a été assurée par le navire porte-conteneurs «Alexandre Sibum» qui a débarqué 1350 tonnes de marchandises réparties dans pas moins de 54 conteneurs. Cette marchandise se compose de matériaux de construction, essentiellement de la dalle de sol et de la faïence. Cette opération a été initiée par un opérateur local qui a fait le choix de recourir à cette nouvelle ligne qui est assurée par l'agent maritime CMA-CGM représenté en Algérie au niveau de tous les ports de commerce. Dans une première étape, cette liaison aura une rotation mensuelle. Elle devrait essentiellement intéresser les importateurs de produits conteneurisés, comme les matériaux de construction, les semences et les fruits et légumes. Toutefois, en raison du grand intervalle séparant deux rotations, il appartient à l'entreprise portuaire ainsi qu'à la chambre du commerce et aux associations patronales de faire connaître cette nouvelle liaison et surtout de la faire adopter par les opérateurs en facilitant les formalités d'accostage et de dédouanement. Au niveau de l'entreprise portuaire, on ne désespère pas de drainer également une part de l'activité d'exportation de la pomme de terre fraîche qui commence à pénétrer le marché européen. Malheureusement, cette activité est encore à l'état expérimental, même si pour cette campagne, on projette de mettre sur le marché espagnol plusieurs milliers de tonnes de pomme de terre de saison et d'arrière-saison. Il faudra cependant se rendre à l'évidence que cette activité spécifique ne peut se suffire d'une rotation mensuelle. D'où le grand dilemme que l'EPM devra impérativement régler, à savoir accompagner les opérateurs en se mettant au diapason de leurs besoins. Les rares opérateurs, qui se sont spécialisés dans la culture, le conditionnement et l'exportation de la pomme de terre fraîche, savent qu'avec une seule rotation par mois, ils ne pourront ni répondre aux attentes de leurs partenaires étrangers ni à celles de l'EPM. Ayant déjà assuré cette opération à partir du port de Ghazaouet, et malgré un éprouvant trajet de 280 km, ils savent que les opportunités en rotation sont beaucoup plus attrayantes, parce que plus rapprochées. Seul le port d'Oran pourrait faire de la concurrence à celui de Ghazaouet. Quant au port de Mostaganem, malgré la proximité des champs, il reste de très loin moins attractif. Ceci, malgré le fait que Mostaganem possède quatre autres liaisons maritimes qui assurent une rotation hebdomadaire avec le port de Marseille, une rotation toutes les deux semaines avec les ports d'Anvers en Belgique ainsi qu'une rotation similaire avec les ports allemands de Brème et de Hambourg. Enfin, il existe également une ligne régulière reliant la ville de Houston, au Texas, à raison d'une rotation toutes les deux semaines. Autant d'opportunités qui méritent d'être connues et exploitées par les opérateurs de la région. Mais ceci ne se fera pas sur un claquement de doigts, loin s'en faut. Sans une concertation de tous les instants, sans une implication des opérateurs dans les négociations en vue de l'ouverture des lignes maritimes, il ne faut pas s'attendre à des miracles. Car le principal obstacle à la rentabilisation du transport maritime se limite aux coûts et à la durée d'immobilisation.
