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Le professeur Omar Boudjellab s'est éteint à l'âge de 76 ans
Hommage La médecine, un sacerdoce
Publié dans El Watan le 26 - 06 - 2006

Le professeur Omar Boudjellab vient de s'éteindre à l'âge de 76 ans, après avoir donné le maximum de lui-même et accompli une carrière exemplaire faite de probité, de responsabilité et de générosité.
Ceci nous permet d'affirmer sans aucune hésitation que ce fut un des pères les plus prestigieux de la médecine algérienne en général et de la cardiologie en particulier. A Tablat où il est né, une contrée rude mais attachante, il a acquis les qualités de simplicité, d'innocence, de solidarité et de spontanéité des habitants de cette région. Plus tard à Belcourt et à La Casbah, Alger va façonner sa citadinité et lui donner la finesse d'esprit, la jovialité et l'humour qui vont désormais le caractériser à jamais. Ayant décidé d'être médecin, il va se rendre à Paris où il effectuera l'ensemble de son cursus de médecine et de la spécialité qu'il a choisie : la cardiologie. Durant ses études, il va se signaler par son sérieux, son abnégation au travail et toutes les personnes qui l'ont côtoyé durant cette période diront de lui qu'il fut, que ce soit à Bobigny Boucicaut ou autres hôpitaux parisiens, un étudiant brillant et consciencieux. De famille aisée, il pouvait rester en France et prétendre à une carrière universitaire dans ce pays comme aimaient à le répéter les grands patrons de la médecine française de l'époque. Cependant, le sens du devoir et conscient de son rôle de médecin, il va rejoindre, dès qu'il s'est senti apte à le faire, les rangs de l'ALN. Mais auparavant il s'est rendu disponible pour prendre en charge les malades et les blessés que l'organisation du FLN lui confiait. Ceux qui ont bénéficié de ses services peuvent témoigner que ce médecin au physique d'Aryen était un homme discret et un praticien compétent et généreux. Dès son arrivée aux frontières de l'Ouest, il va être rapidement remarqué grâce à ses profondes connaissances médicales et son sens de l'organisation et son humanisme. C'est ce qui va lui valoir d'être désigné comme responsable du secteur sanitaire de cette région. Avec le dynamisme qu'on lui connaît et sa grande énergie, il a su organiser ce secteur difficile, prendre en charge comme il se devait nos valeureux combattants, malades et blessés. Mais ce qui est remarquable, c'est que durant toute la période où il était responsable, pas des moindres, il n'y a eu à déplorer ni épidémie ni catastrophe médicale, comme on pouvait le craindre dans ces campements où les conditions de vie et d'hygiène étaient difficiles. Dès l'indépendance, sans la moindre hésitation, il va rejoindre le secteur civil et exercer dans les structures publiques. Il a compris que le pays qui sortait d'une guerre inhumaine et meurtrière avait besoin de médecins, de beaucoup de médecins. Il faut souligner qu'au lendemain de l'indépendance, après le départ massif du corps médical français, l'Algérie comptait à peine une centaine de médecins. Il a compris aussi que la médecine allait devenir de plus en plus une science et que les praticiens qui allaient exercer devaient être de haut niveau. Avec quelques collègues, il va s'atteler avec une débauche d'énergie sans égale et un engagement total à jeter les bases d'une médecine efficace et moderne. C'était désormais son nouveau combat, il n'en connaîtra pas d'autre jusqu'à la fin de sa vie. De la politique, il ne voulait rien entendre et lorsque les autorités de notre pays ont fait appel à lui pour s'occuper du ministère de la Santé, il a endossé cette responsabilité non pour faire une carrière politique ou enrichir son C.V., mais comme un militant sincère qui mettait sa technicité au service de son pays. Quand sa mission prit fin, le défunt président Houari Boumediène lui proposa un poste de député ou de diplomate, mais il déclina l'offre pour revenir à son sacerdoce : la médecine. Il redevient le médecin anonyme toujours enthousiaste et généreux dans l'effort pour accomplir son métier. Il répétait à tous ceux qui voulaient l'entendre que lorsqu'on exerce notre profession avec abnégation, sérieux et sans esprit mercantile, c'est le plus noble des métiers. En tant que chef de service et plus tard en tant que ministre, il a été d'un apport considérable pour booster la formation continue, les congrès régionaux ou internationaux. C'est grâce au professeur Boudjellab qu'on a pu disposer d'un local et d'un secrétariat appointé par son département, ce qui nous a permis de travailler dans de bonnes conditions. Nous devons au professeur Boudjellab les meilleures décisions pour une médecine à la portée de tout le monde et la plus performante possible. Il a ouvert l'ère de la médecine gratuite à laquelle il croyait sincèrement. Mais il aurait voulu qu'elle soit contrôlée et appliquée par des responsables techniques et lui donner un contenu qui lui permettrait de survivre et de lui éviter les dérives qui allaient très vite apparaître. C'est grâce au professeur Boudjellab que l'Institut national de santé publique, cet excellent outil de travail pour la médecine sociale et les bases de données pour les décideurs, a vu le jour. C'est à lui que nous devons les mesures qui ont rendu une démographie acceptable et moins contraignante pour le pays. Il fut un médecin généreux et humain et personne ne peut dire que Pr Boudjellab, en tant que chef de service ou en tant que ministre de la Santé, ait refusé une entrevue ou l'accès à son bureau. Personne ne dira qu'il a, d'une façon ou d'une autre, nui à la carrière d'un médecin ou contrarié l'exercice des fonctions d'un de ses collaborateurs ou de ses administrateurs. Je sais aussi, pour avoir eu le privilège de le côtoyer durant de longues années, que ce fut toujours pour ses collègues, ses compagnes, un ami toujours serviable, sincère et loyal. Je sais aussi que ce fut un bon père de famille, veillant toujours au confort et au bien-être de son entourage, ne négligeant jamais, malgré ses nombreuses charges, leur éducation ou leur formation. A sa famille, avec laquelle nous partageons la souffrance de sa perte et à qui nous assurons notre solidarité totale dans ces moments pénibles, nous pouvons lui dire que le professeur Boudjellab fut pour beaucoup, comme pour vous, un père. Nous l'avons aimé comme vous l'avez aimé et nous l'aimerons toujours. Il restera pour nous un exemple de générosité, d'humanisme, d'honnêteté, un homme qui aimait à répéter que la médecine ne doit jamais être un métier seulement, mais l'exercer comme une vocation. Pour toutes ses qualités et ce qu'il a fait, le professeur Boudjellab est une personne dont l'Algérie entière doit être fière. Cher si Omar repose en paix, tes élèves, tes collègues, tes malades ne t'oublieront jamais.
Chef de service de cardiologie Hôpital Mustapha


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