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Crises et opportunités, l'Algérie entre Lampedusa et fossé numérique
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Publié dans El Watan le 12 - 05 - 2014

-La crise financière de 2007-2013 va hâter la 3e révolution industrielle. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Le monde capitaliste avancé est à la recherche d'un nouveau moteur de croissance. L'ancien modèle reconstruit depuis 1975 sur l'émergence de l'économie de service et la déflation importée grâce au déplacement de l'atelier du monde en Asie s'est essoufflé. Il a même donné lieu à une prolongation artificielle avec l'hyper-crédit facile aux conséquences désastreuses. La grande chute de Wall Street (2007-2008) et la viralité des produits toxiques dans le monde. Comme à son habitude, le capitalisme cherche dans les grands gains de productivité son bouton de redémarrage des investissements et des profits.
Un grand bond de la productivité qui change le rapport au travail et l'organisation de la société devient alors une révolution industrielle. Internet était censé initier la 3e révolution industrielle. Il déçoit. La nouvelle économie liée aux services numériques et à la digitalisation de la vie sociale n'a pas produit d'onde de croissance forte. L'activité reste molle dans les pays de l'OCDE, six ans après l'effondrement de Lehman Brothers et la fin de la bulle financière spéculative. La révolution numérique était-elle donc une fausse piste, ou son impact sur la croissance est-il un simple retard d'adaptation des systèmes de production ? Les spécialistes penchent plus pour la seconde explication.
La machine du capitalisme avancé va, au prix de grandes distorsions, trouver son carburant nouveau dans les dix prochaines années. Il sera synthétique. Il combinera l'infiniment petit et l'infiniment grand. «D'un côté, la microélectronique, à savoir la capacité à placer des processeurs de plus en plus puissants dans des objets de plus en plus petits, de l'autre la ‘‘mise en réseau du monde'' qui permet peu à peu de rendre instantané n'importe quel échange d'informations tout en reliant de manière optimale l'offre et la demande», explique Jean Michel Quatrepoint, économiste. Cette jonction des deux mouvements va réduire prodigieusement les coûts de production, changer les relations de travail, mettre le couple «cerveau d'œuvre»-ordinateur à la place du couple main d'œuvre-machine, accélérer la robotisation des tâches, autonomiser les objets.
Pour être dans cette économie, le savoir embarqué sera décisif. L'avantage ressource le plus stratégique penchera de plus en plus vers la ressource humaine. Au détriment de la ressource naturelle. Le nouveau monde construira des avantages compétitifs en économisant des ressources naturelles. La voiture à l'électricité verte et sans conducteur fusionne tous les progrès de la tendance. La révolution industrielle en cours va disqualifier lentement mais sûrement le gaspillage de ressources. L'utilisation de l'énergie fossile en est un. Elle réduira même la dépendance à la ressource en capital, supposée tout résoudre encore aujourd'hui, comme le montre la prétention de Dubaï de devenir aussi un hub technologique. L'économie de la connaissance à d'autres ressorts. En un mot, la 3e révolution industrielle va faire passer le virtuel dans le matériel. Elle est en route. Elle avance plus vite là où les pyramides des âges sont plus favorables. Dans les pays démographiquement dynamiques. L'Algérie en fait à nouveau partie. Il lui manque tout le reste.
-Le nouveau gouvernement Sellal n'a pas de feuille de route stratégique pour l'Algérie vis-à-vis de la 3e révolution industrielle : C'est bien sûr trop lui en demander, alors qu'il n'a même pas d'agenda politique autonome de la fiche de santé du président Bouteflika. Pourtant, le rattrapage numérique devrait en toute bonne foi être le premier de tous les chantiers d'un exécutif algérien éclairé en 2014. Les trois mandats de Bouteflika ont permis un rattrapage dit infrastructurel. C'est une course dans la seconde révolution industrielle : route, autoroute, eau, électricité, équipements publics, logements, aménagements urbains.
L'infrastructure de la 3e révolution industrielle est ailleurs. Elle s'est sinistrée sous les années Bouteflika : kilomètres de fibres optiques, télédensité, taux de pénétration d'Internet, nombre de data centers à demeure, volumes de données domestiques échangées, périmètres utilisateurs des services électroniques.... l'Algérie est en 2014, sur ces critères de l'infrastructure post-industrielle, aussi gravement en retard qu'elle ne l'était en 1999 pour les infracteurs de transport ou d'approvisionnement en eau potable. Et cela va continuer. Car le gouvernement s'apprête à refaire à l'identique ce qui a été fait depuis que la fiscalité pétrolière flambe.
10 nouveaux projets autoroutiers vont être lancés d'ici la fin de l'année, quatre nouveaux tramways, la première ligne TGV est-ouest, et les grands équipements sportifs manquants pour accueillir de grands événements comme la CAN. Tout cela est bien sûr utile et nécessaire. Dans le packaging politique d'un gouvernement sérieux, il ne doit plus figurer en haut de l'annonce. C'est ringard. Le grand retard est numérique. Et ce gouvernement demeure analogique. Dans son ADN comme dans ses projections. C'est pour cela que l'Algérie traitera sans doute de la 3e révolution industrielle qui arrive, en mode importateur. A une différence près. Elle aura beaucoup de moyens financiers pour importer.
-49 immigrants nigériens sont probablement morts entre Arlit et In Gezzam : Treize d'entre eux ont été découverts desséchés dans le désert. Ce terrible drame à teneur «méditerranéenne» s'est produit dans la semaine où un quotidien national, Algérie News a commis une Une infamante à propos de «l'envahissement» d'Alger par les «mendiantes nigériennes». L'Algérie est un pays riche dans sa région. Son économie a vocation d'accueillir des travailleurs de pays plus pauvres où la ressource humaine est généralement peu qualifiée. Quatrième donateur de la Banque africaine de développement, la BAD, Alger ne sait pas quoi faire de son argent au-delà de sa muraille de jardin.
Cette chronique a déjà soutenu plus d'une fois le projet évident de faire de l'Algérie un hub continental en densifiant sa connexion à l'Afrique subsaharienne et en y investissant en masse. C'est le relais de croissance le plus prometteur de la planète, proche de la saturation de capitaux en Europe, en Amérique du Nord et dans une partie de l'Asie. L'Algérie qui a exporté le jihadisme salafiste dans la région n'a rien trouvé de mieux que de fermer ses frontières à la première complication. Elle est dans la même position que l'Italie vis-à-vis des naufragés de Lampedusa. Coupable. Car elle oblige les immigrants, ces damnés de la terre d'aujourd'hui, à des prises de risques insensés pour échapper aux dispositifs répressifs du refoulement. La crise financière occidentale est une opportunité pour la 3e révolution industrielle. L'excédent de main-d'œuvre inemployée dans le Sahel peut aussi en être une autre. Question d'angle de vue.


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