«Avec une décennie d'existence timide en Algérie, l'intelligence économique (IE) est une discipline peu connue des académiciens», constate le Dr Abdelkader Baâziz, doctorant chercheur au laboratoire IRSIC, Aix-Marseille université, un des participants au séminaire sur «l'intelligence économique» qui s'est déroulé les 21 et 22 mai 2014 à l'hôtel Sheraton. «Ensuite, le peu d'entreprises algériennes qui ont adopté l'IE comme outil de développement et de compétitivité, souvent influencées par les écoles occidentales de l' IE, se concentrent davantage sur des aspects de sécurité de l' information ou du lobbying que sur l' innovation. Pourtant, c'est l'innovation qui devrait être le levier par excellence du développement de la compétitivité et de la croissance économique en Algérie», ajoute l'intervenant. De son côté, le Dr Nadjiba Boukemidja, maître de conférences à la faculté de droit de l'Université Alger 1, s'est enquis de l'adéquation de la législation et de la jurisprudence en matière d'intelligence économique. «La législation et la jurisprudence internes se divisent en deux catégories, à savoir : celles qui protègent directement l'intelligence économique, selon la notion des ‘‘secrets industriels et commerciaux'' comme la Jordanie, les Etats-Unis et l'Egypte ; et celles qui accordent à l'IE une protection indirecte comme l'Algérie», explique le docteur. Ammar Boukrara, exerçant au laboratoire de méthodologie de conception de systèmes LMCS, Ecole nationale supérieure d'informatique (ESI, ex-INI), Oued Semar a, quant à lui, noté que «pour garantir une meilleure performance et une présence plus efficace sur le marché mondial de plus en plus concurrentiel, l'entreprise algérienne s'est trouvée dans l'obligation d'adopter l'intelligence économique à l'instar des autres nations.» Participant à ce séminaire, Mme Alliouche-Laradi Bahia et Mme Grine-Dahmane Lynda s'intéressent à la veille numérique et soutiennent que «dans un environnement mondial où les technologies de l' information et de la communication sont généralisées, les approches de la veille traditionnelle ne suffisent plus à alimenter l'entreprise en informations en temps réel et à réduire les risques liés à la non-maîtrise de son futur et de son devenir.» Elles ajoutent que «l'orientation vers la veille numérique avec ces nouveaux outils devient un passage obligé pour les entreprises désirant assurer leur croissance et leur développement dans un univers où Internet devient un puissant support de communication». «Le monde d'aujourd'hui est un monde de connectivité universelle, où toutes les activités des entreprises demeurent interreliées à Internet», insiste Mme Saliha Kariche, enseignante-chercheure et maître de conférences à l'université 3. Organisé par l'Ecole des hautes études commerciales (HEC), le séminaire était destiné à différentes entreprises économiques, dont les 600 000 PME et PMI que compte le pays, et autres acteurs concernés par l'exercice financier et économique. L'événement se veut une réflexion de qualité devant permettre de renforcer le développement et la compétitivité de ces entreprises.