Ouverte mercredi, la 47e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA) s'achèvera aujourd'hui. Environ 600 entreprises étrangères venues de 37 pays, dont la Turquie, l'Allemagne, les Etats-Unis, la France, le Portugal, le Japon, l'Iran… ont pris part à cette manifestation économique annuelle, qui s'est avérée un excellent point de rencontre entre les investisseurs étrangers désirant s'implanter ou se développer sur le marché algérien, et les 453 exposants locaux, l'occasion pour eux de nouer des partenariats. En effet, conscients des opportunités économiques qu'offre ce marché émergent et prometteur, de nombreux pays encouragent leurs entreprises à investir en Algérie, c'est le cas notamment de la Pologne, le Portugal, la France, l'Allemagne et les Etats-Unis. Et ce, en dépit de la règle 51/49 régissant l'investissement étranger dans le pays et qui constitue pour elles un obstacle majeur, en particulier les petites et moyennes ; à cela s'ajoutent les difficultés pour rapatrier les dividendes. C'est du moins le constat qui nous a été livré par différents représentants d'institutions rencontrés en marge de leur participation à l'événement, notamment le service de la promotion du commerce et des investissements de l'ambassade de Pologne, la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, l'associassion des entreprises germano-africaines, la Fédération françaises des très petites entreprises (FTPE), l'Office commercial du Portugal, ainsi que la Chambre de commerce algéro-américaine. Nos interlocuteurs considèrent que le risque à prendre par les investisseurs étrangers est énorme du fait que la majorité soit accordée aux acteurs locaux et qu'ils soient obligés de mettre leurs expériences et savoir-faire à la disposition de parfaits inconnus. «Il faut maintenir cette condition pour les secteurs stratégiques seulement et d'en exclure les autres», estime Nassereddine Mefti, le directeur exécutif de la Chambre de commerce américaine, qui rappelle que si le domaine de l'énergie et des hydrocarbures intéressait les Américains en Algérie, l'industrie pharmaceutique également les attire de plus en plus, «d'ailleurs, ce sont les investissements dans ce domaine qui permettent à l'Algérie de rattraper la baisse des investissements américains dans le domaine gazier en Algérie du fait de l'exploitation du gaz de schiste», soutient-il. La règle 51/49 : Un obstacle parmi d'autres Au cours du 1er trimestre 2014, onze pays ont investi en Algérie pour un montant de 129 milliards de DA (près de 1,8 milliard de dollars), selon les statistiques de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi). Ce niveau des IDE reste en-deçà du potentiel du pays, mais ce n'est pas uniquement la règle 51/49 qui ralentit la dynamique des IDE. Nos interlocuteurs s'accordent à dire qu'il existe d'autres obstacles d'ordre bureaucratique aux investissements étrangers. «Il est plus facile pour nos entreprises d'accéder aux marchés marocain et tunisien, mais en général elles n'y restent pas plus de deux années. Par contre, en Algérie, l'accès au marché est difficile mais une fois installées, les entreprises construisent des partenariats durables avec les acteurs locaux, c'est le cas du fabricant de moteurs Deutz et du groupe industriel Liebherr», déclare Angela Ben, Aïssa, de l'Associassion des entreprises germano-africaines. A long terme, la plupart des entreprises étrangères présentes à la Foire internationale nous ont affirmé vouloir s'installer en Algérie, leur objectif n'étant pas seulement d'exporter leurs produits, elles seraient donc prêtes à mettre leurs technologies, savoir-faire et innovation à la disposition du pays, en particulier dans les domaines de la construction, les travaux publics, l'industrie pharmaceutique, l'informatique et le secteur automobile. «L'Algérie représente avec ses 38,7 millions de consommateurs le marché africain le plus important et ouvre l'accès aux autres marchés de l'Afrique, les formations dont de qualité et le coût de la main-d'œuvre est moins cher qu'ailleurs», déclare Sylvain Poulin, de la Fédération françaises des très petites entreprises (FTPE), et d'ajouter : «Nous espérons que les entraves aux investissements étrangers diminueront, c'est déjà mieux maintenant qu'il y a la possibilité de diviser le 51% par plusieurs partenaires.» Si la plupart des entreprises affirment vouloir s'implanter en Algérie, d'autres sont seulement à la recherche de distributeurs locaux pour vendre leurs produits, c'est le cas d'Erteks, cette entreprise turque du secteur du textile, dont le représentant affirme qu'après la crise qui a touché l'Europe, son entreprise se tourne vers l'Algérie pour commercialiser ses produits. «L'avantage avec l'Algérie, c'est le rapprochement culturel qui fait que les produits turcs que nous fabriquons pour les Turcs sont du goût des Algériens. Par contre, en Europe, nous sommes contraints de nous conformer aux cahiers des charges», explique t-il. Enfin, et concernant les entreprises nationales, la 47e FIA était l'occasion pour ces dernières de se faire connaître un peu plus, présenter leurs gammes de produits et services et même profiter de l'événement pour vendre. C'est le cas notamment des opérateurs de la téléphonie mobile.