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Le poids de l'informel plombe la filière
Fluctuation des prix des fruits et légumes
Publié dans El Watan le 02 - 06 - 2014

De la production à la distribution, la filière fruits et légumes, en dépit de l'évolution enregistrée au cours de ces dernières années en termes d'emplois, de revenus et de niveaux de production, fait face à de nombreuses entraves.
Les aléas climatiques qui jouent en défaveur de la production, la faible mécanisation du secteur, les contraintes économiques et organisationnelles, et la forte hausse des prix à la consommation résument globalement les difficultés de cette filière. Le constat est relevé régulièrement par les acteurs de cette filière, otages d'une désorganisation.
Sur le plan de la production, ce sont les moyens humains et matériels qui posent problème. Un problème qui s'ajoute à la cherté des intrants agricoles. En matière de distribution, la spéculation s'est fortement imposée dans un créneau où l'informel règne en maître. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Allioui, nous le dira d'ailleurs clairement : «Le marché des fruits et légumes est sous le diktat d'une dizaine d'affairistes activant dans l'informel. Les 12 000 contrôleurs du ministère du commerce ne peuvent rien devant ces spéculateurs. La production se vend par un simple coût de téléphone.» Et de poursuivre : «Au final, l'agriculteur qui a souffert pour cultiver sa terre se retrouve perdant. Ce sont tous ces commerçants qui sortent bénéficiaires de cette filière.»
Aussi, pour M. Allioui, l'arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur sans formation et connaissances n'a fait qu'aggraver la situation. «Ceux qui ont investi l'agriculture via les dispositifs d'aide à la création d'emplois, notamment l'Ansej ont nui au secteur. Les subventions n'ont rien apporté à l'agriculture, mais aux autres intervenants. Cela ne sert à rien de débloquer les aides pour ne pas contrôler leur utilisation», dira-t-il encore. Une manière de rappeler que tous les investissements consentis pour produire des fruits et des légumes, notamment avec l'appui de l'Etat dans le cadre des différentes subventions sont loin de bénéficier au monde agricole mais plutôt à l'ensemble des intervenants dans la chaîne de distribution.
Des dépenses en masse sans impact sur les agriculteurs
Un point relevé également par Abdelatif Benachenhou, ancien ministre des Finances. Lors d'une conférence organisée en février dernier, M. Benachenhou avait souligné que l'argent versé dans l'agriculture n'est pas resté dans le secteur. La valeur ajoutée a été, selon cet économiste, captée par ceux qui commercialisent et non pas par ceux qui produisent. Les investissements consentis ne profitent pas finalement aux agriculteurs. Certes, les enveloppes budgétaires dégagées pour le secteur montrent, selon l'ancien ministre, la volonté et l'ambition des pouvoirs publics de relever le niveau de la sécurité alimentaire du pays.
Mais, avait-il déploré, «cet argent mis dans l'agriculture n'est pas resté dans le secteur». Il a migré vers le commerce, et de surcroît vers le circuit illégal qui accapare, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), entre 60 et 80% du marché des fruits et légumes. Ce sont en effet les négociants, les mandataires, les grossistes et enfin les détaillants qui se partagent les gains. Les perdants tout au long de cette chaîne sont les producteurs et les consommateurs qui subissent les fluctuations des prix et tous les dysfonctionnements inhérents à la commercialisation.
Et pourtant, ce ne sont pas les dépenses qui ont manqué au cours de ces dernières années dans le cadre des différents programmes, que ce soit pour soutenir la production ou pour réguler le marché. Ces dépenses ont également contribué à financer les opérations d'importations décidées pour combler le déficit en production. Dans certains cas, ces opérations se sont avérées nécessaires puisqu'elles ont touché des produits de large consommation, comme la pomme de terre et l'oignon. En 2007, par exemple, le secteur de l'agriculture avait connu une grave crise dans la filière pomme de terre. D'ou le recours à l'importation de 70 000 tonnes pour une valeur de 373 millions USD.
En 2012, par mesure d'anticipation, une opération similaire a été lancée, mais de moindre ampleur. Si pour la pomme de terre l'importation est justifiée, ce n'est pas le cas pour d'autres produits, à l'image du citron importé massivement en 2010 pour être vendu à des prix atteignant des cimes 500 DA le kilo. Après avoir été exportatrice d'agrumes, l'Algérie a élargie sa gamme de produits importés au citron et aujourd'hui à l'orange en provenance du Maroc et d'Espagne. Les consommateurs l'auront d'ailleurs constaté, le marché national est inondé de fruits importés. Pommes, bananes, kiwis, pruneaux, abricots, cerises, poires à des prix inaccessibles. «Pourquoi alourdir la facture des importations avec tous ces fruits et ne pas protéger la production nationale ?», s'interroge à cet effet le secrétaire général de l'UNPA, avant de déplorer : «Nous n'arrivons même pas à placer la pomme de terre algérienne sur le marché international, alors que nous achetons des fruits d'ailleurs. Ce n'est pas à travers une telle politique que nous allons accéder à l'organisation mondiale du commerce (OMC).»
Prix et importations en hausse
En effet, même si la production légumière et fruitière a augmenté ces dernières années à la faveur du PNDA (Plan national du développement agricole) et du PNDRA (Plan national de développement et de renouveau agricole), les importations ont également suivi la même tendance. C'est le cas particulièrement pour les fruits dont une évolution positive des rendements a été enregistrée. Cependant, les importations ont fortement augmenté. A titre illustratif, en valeur, ces importations sont passées de 12,03 millions USD en 1996 à 105,41 millions USD en 2007 et en quantité de 9000 quintaux à 2 656 000 quitaux.
Durant la même période, la banane a représenté presque les 3/4 de l'ensemble des importations, c'est-à-dire une valeur moyenne de 37 millions USD/an sur un ensemble de 52 millions USD/an, selon les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques. Parallèlement, les prix de gros et détail des fruits et légumes ont sensiblement augmenté. Les consommateurs l'auront constaté justement pour la banane, dont les prix affichés en avril dernier oscillaient entre 180 et 200 da pour revenir à la baisse en cette fin de printemps. «Nous la payons (Ndlr la banane) très cher chez les grossistes.
Apparemment, l'étau a été resserré autour des importateurs», nous dira à ce sujet un détaillant pour justifier la hausse vertigineuse des prix de ce fruit qui continue à inonder le marché, au même titre que d'autres fruits. Par ailleurs, sur la même période de référence, (c'est-à-dire 1996- 2007), les fruits frais, les légumes frais et la pomme de terre ont connu respectivement une hausse de 15 %, 7,05 % et 41,4%. Ce qui s'est répercuté sur les indices des prix à la consommation et les taux d'inflations. Des indices qui ont touché parfois le plafond avec des taux de 200% pour les fruits, et de 150% pour les légumes voire plus durant certaines périodes alors que la qualité n'est pas toujours au rendez-vous.
Absence d'indice de qualité
D'ailleurs, selon les spécialistes, aucun indice de qualité n'est établi en Algérie, ni en fonction de la spécificité du produit ni en fonction du marché. Ces mêmes experts relèvent également l'absence de traçabilité de la chaîne de froid, l'absence de normes de conditionnement et d'empilement, le non-respect des dates limite de cueillette ou de récolte, et l'endommagement des produits lors de la récolte ou faute de connaissances techniques. Comment remédier à une telle situation ? Justement, les propositions ne manquent pas.
Concernant le volet commercialisation, l'élaboration de cahiers de charges et la signature de contrats tout au long de la chaîne «clients-fournisseurs» est suggérée dans ce cadre. En matière de production, il y a lieu de jouer, de l'avis des experts, sur les facteurs de productivité. Entre l'innovation de produits (semence à haut rendement), l'innovation de procédés, le transfert de savoir-faire, les solutions existent. Tout cela à travers la mise en œuvre d'une concertation avec les différents acteurs intervenant dans toute cette chaîne.


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