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«Il faut aussi médiatiser août 1944»
Belkacem Recham. Historien et chargé de cours à l'université de Strasbourg
Publié dans El Watan le 08 - 06 - 2014

Chargé de cours à l'université Marc-Bloch de Strasbourg, Belkacem Recham est l'auteur de Les Musulmans algériens dans l'armée française 1919-1945, éditions L'Harmattan, 1996. Alors qu'on célèbre le D-Day des Américains, il nous parle d'un autre débarquement, celui de l'armée française en Provence, en août 1944, impliquant une majorité d'Algériens…
-Quel est votre sentiment sur cette commémoration des deux derniers conflits mondiaux marquée ce vendredi par le Débarquement de Normandie ?
Cette thématique de l'anniversaire du débarquement américain en Normandie du 6 juin a toujours été privilégiée par les autorités et médiatisée plus que celui de Provence d'août 1944, qui concernait essentiellement des forces armées françaises avec des soldats d'Afrique du Nord.
-N'y avait-il pas de soldats de colonies lors du débarquement de Normandie ?
Non, il y avait un petit commando français, le fameux commando Kieffer de 100 à 180 hommes, c'est tout ; c'est pourquoi le général de Gaulle lui-même n'était pas un fan de la commémoration du débarquement en Normandie. Dans cette commémoration, on célèbre l'arrivée des Américains. On verra bien comment va être célébré celui de Provence qui concerne la France. J'aimerais bien qu'il soit aussi médiatisé avec une ampleur qui replacerait l'implication d'un grand nombre de soldats d'Afrique du Nord qui ont libéré la France, de Marseille jusqu'en Alsace.
-Peut-on avoir une idée du nombre de soldats d'Afrique du Nord engagés et des disparus ?
C'est difficile d'avoir des chiffres sûrs et fiables, car on parlait de soldats français et les «indigènes» étaient compris dans les pertes françaises. Ce que l'on sait, c'est qu'à partir de novembre 1942 jusqu'à la capitulation allemande en mai 1945 on estime à 100 000 hommes le nombre de tués et disparus, et dans ce nombre il y a une légère moitié de Maghrébins.
Si on prend par exemple la campagne de Tunisie, l'armée française était constituée majoritairement d'Algériens. De même, lors de la campagne d'Italie après le débarquement à Naples. 54% du contingent en Italie était composé de soldats indigènes. Et pour la libération de la France, les comptes s'équilibrent à partir du moment où on a intégré des Français.
-Le film Indigènes avait montré que les soldats algériens, marocains, tunisiens étaient la chair à canon envoyée en première ligne. A-t-on des éléments précis aujourd'hui à ce sujet ?
Majoritairement analphabètes, ils ne pouvaient être utilisés que dans l'infanterie, des soldats d'assaut. La fonction d'un fantassin est d'être en première ligne. De ce point de vue, là c'est un fait social ! Cela avait déjà été prouvé en 14-18, utilisés dans les batailles les plus meurtrières.
-Sur quoi peut-on se baser pour faire des recherches ? Y a-t-il des témoignages écrits de soldats coloniaux ?
On a très peu d'écrits. On a le témoignage d'un engagé en 1914, mais qui a déserté pour rejoindre le camp ennemi pour dénoncer les injustices et les discriminations dont étaient victimes les soldats indigènes. Il s'agit du lieutenant Rabah Boukabouya qui écrivit un livre intitulé L'islam dans l'armée française.
-Une autre question peu développée aujourd'hui est celle des résistants algériens durant la Seconde guerre mondiale ; que peut-on en dire ?
Il y a quelques parcours très connus de personnes qui ont rejoint la résistance française et qui, après la Libération, ont été dans les rangs de la Révolution algérienne. C'est un cheminement normal.


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