Les campagnes de sensibilisation menées par le mouvement associatif, et la répression des services de sécurité ne sont pas encore venues à bout de ce fléau. La lutte et la sensibilisation contre la toxicomanie est une action qui demande un long souffle, au vu des efforts déployés sur terrain, mais qui ne semblent pas atteindre des résultats immédiats dans la wilaya de Guelma. Cette situation a été révélée par les différents partenaires, dont la gendarmerie, la police, ainsi que les représentants de la société civile et du secteur de la santé publique, la direction des affaires religieuses, la DAS et autres organismes engagés dans cette action, lors d'une journée d'information, se voulant beaucoup plus une remise en question. C'est à l'initiative de l'association Safa de lutte contre la toxicomanie de la wilaya de Guelma que cette rencontre a été tenue, hier, à l'occasion de la journée internationale contre l'abus et le trafic illicite des drogues. Il a été ainsi relevé que les chiffres avancés par la Gendarmerie nationale et par la police sont en nette évolution tant pour les quantités saisies que pour le nombre de personnes impliquées. A ce sujet, le chargé de communication de la Gendarmerie nationale révèle à l'assistance que : «les saisies de drogue à Guelma sont passées de 1,324 kg en 2011 à 5 kg en 2012 pour atteindre 96 kg en 2013. Et plus de 4 kg de drogue saisis durant les 5 premiers mois de l'année en cours». Le nombre des personnes impliquées, n'est pas en reste, selon la même source, puisqu'elle est en nette hausse passant de 55 personnes impliquées en 2011 à 166 personnes en 2013, pour atteindre 73 durant les cinq premiers mois de l'année 2014. Dans ce contexte il est important de souligner que les personnes sans profession, les fonctions libérales, les fonctionnaires et enfin les étudiants sont les plus impliquées. Selon la gendarmerie nationale, seulement 5 à 10 % de la drogue qui transite ou écoulée à Guelma est interceptée. «Sinon comment expliquer l'expansion alarmante de ce phénomène à Guelma», s'interrogent les membres de l'association Safa, qui active sur terrain depuis 2005. Cette dernière est engagée dans des actions de sensibilisation en milieu scolaire et universitaire mains contre toute attente au bout de 10 ans de lutte aucun bilan positive n'est palpable pour les bénévoles de SAFA. Et pour cause, la drogue circule partout, nous dit-on, notamment avec l'arrivée des comprimés psychotropes, un autre phénomène à Guelma ou pharmaciens et médecins se rejettent la responsabilité. Même le secteur de la santé a travers psychologues, psychiatres et médecins, ont déclaré, qu'il n'est pas simple de convaincre un drogué de suivre un programme de sevrage, en dépit des équipements mis en place au centre intermédiaire de soins en toxicomanie (CIST) de Guelma. L'intervention de plusieurs jeunes a confirmé les craintes des uns et des autres. Ils déplorent la manière de communiquer avec les jeunes. La manière d'aborder le sujet avec les toxicomanes. En clair, ils dénoncent un langage inadapté et révolu.