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Les ménages supportent seuls la facture de la démoustication
Absence de stratégie de lutte à travers le pays
Publié dans El Watan le 17 - 07 - 2006

Avec près de 73 espèces de moustiques existantes (selon une étude de J. Brunhes "Les moustiques de l'Afrique méditerranéenne"), l'Algérie est l'un des pays les plus exposés à ces insectes. Comment peut-on remporter une lutte contre les suceurs de sang ? N'importe quel militaire vous le dira : l'important pour réussir une guerre, c'est de bien connaître son ennemi.
Mais dans la lutte anti-moustique, il faut non seulement connaître ses habitudes par cœur mais également savoir dépenser la somme qu'il faut là où il le faut. Dans ce domaine, l'Algérie ne manque pas d'argent mais d'organisation. En plus de l'insalubrité et de l'incivisme qui sévissent dans les quartiers algériens, il devient quasiment impossible de remporter une victoire contre un ennemi aussi redoutable. Des spécialistes du domaine s'insurgent même contre le fait qu'en Algérie, l'on continue à courir derrière les moustiques. Il faut dire que la course derrière les suceurs de sang coûte cher. Une étude réalisée par la société suisse Atlas Agro a révélé que les dépenses publiques et privées de lutte contre les moustiques dans quelques importantes wilayas d'Algérie s'élèvent à plus de 20 millions d'euros pour une période allant du mois de juin à septembre. Et c'est les ménages qui payent cette facture à hauteur de 80%. Cela ne fait donc aucun doute : la lutte anti-moustique en Algérie pèche par manque de stratégie.
Gaspillage ?
La guerre anti-moustique en Algérie consiste à traquer les larves dans les caves (durant une période allant de février à septembre) ainsi que d'organiser des fumigations de nuit. " Ceci n'est pas suffisant, la lutte anti-larvaire dans les caves ne suffit pas tant qu'il y aura des gîtes ouverts à l'exemple de l'oued El Harrach ou des lacs de Réghaïa ou d'El Kala. Pour lutter efficacement, il faut utiliser des traitements aériens avant l'été comme cela se fait en Suisse et même au Maroc et en Tunisie. Ainsi, on ne laisse pas le moustique se développer et on aura la paix tout l'été ", estime M. Hassani, directeur de la société Atlas Agro basée en Suisse. Notre interlocuteur plaide pour un " traitement intelligent ". Le traitement aérien devra, selon lui, coûter moins cher que les produits chimiques (toxiques, insiste-t-il) utilisés pour les fumigations de nuit. " Ce qu'ils font aujourd'hui, c'est du gaspillage ! ", assène-t-il. Mais, à écouter certains ingénieurs sanitaires, le problème de la lutte anti-moustique est encore plus compliqué. Ils évoquent ainsi le problème de gestion des cités algériennes. " Les vides sanitaires visant à recueillir les réseaux d'eaux sont mal faits. Et ceux qui devaient réparer comme l'OPGI et l'EPLF n'y sont aujourd'hui plus obligés. Les luttes anti-larvaires n'y feront rien. Il faut revoir le mode de gestion des cités. Aujourd'hui que les biens de l'Etat ont été vendus, il n'y a plus de concierges… On ne sait plus qui doit faire quoi ? Il ne s'agit pas de vider les caves mais de réparer. Tout le système est à revoir. Il faudra fermer carrément les caves comme dans les anciens immeubles ", nous explique-t-on. Cette analyse rejoint celle du directeur de l'entreprise d'hygiène Hurbal. M. Makhoukh estime, en effet, qu'il faut d'abord " cerner l'origine du mal ". " Il faut éliminer la cause et non pas s'échiner à combattre les effets. Pour l'heure, on ne fait que réduire les effets, le reste ne dépend pas de nos compétences ", regrette-t-il. Les responsables de l'entreprise Hurbal estiment qu'ils font du mieux qu'ils peuvent. Depuis 2 ans, la société Hurbal (rattachée à la wilaya d'Alger), qui opère dans 21 communes d'Alger, livre une lutte " biologique " contre les moustiques. " Etant donné que le moustique se développe dans une température qui dépasse les 14 degrés, le traitement de la lutte anti-larvaire débute le 1er février. Il est vrai que le traitement biologique coûte plus cher mais il y a une absence de nuisance, permettant une plus grande disponibilité de nos équipes, nous gagnons ainsi du temps et on ne pollue pas les eaux ", indique fièrement M. Makhoukh. Et pour mener la vie dure aux moustiques, Hurbal tente d'innover. Dans la mesure où les moustiques déterminent leurs cibles à 500 mètres à la ronde et qu'une seule cave inondée peut empester tout le quartier, Hurbal pense avoir trouvé la panacée. " C'est peut-être l'ultime solution. Nous avons commencé à placer des moustiquaires dans les ouvertures des vides sanitaires pour empêcher les moustiques de pondre dans les lieux traités. Ce qu'on perd dans les moustiquaires, on va le gagner en temps. Au lieu de venir tous les 15 jours, on opérera ainsi tous les mois ", soutient M. Makhoukh. La guerre anti-moustique n'est donc pas seulement une question d'argent. Le budget global d'Hurbal est de 75 millions DA pour 21 communes pour la lutte contre ce qu'ils appellent les 3D (dératisation, désinfection et désinsectisation). " Le niveau des dépenses est décidé par le service public. Mais il faut dire que cette lutte est un véritable gouffre, on a beau y mettre des sommes colossales, ça ne sera jamais suffisant.
Moustique non grata
Aussi, nous pensons que dépenser beaucoup d'argent serait du gâchis, d'autant qu'on en a besoin ailleurs", explique le directeur d'Hurbal. La société a effectué, en 2005, pas moins de 2010 opérations de lutte anti-larvaire dans les caves, les égouts et les oueds (contre 153 en 1997 et 1457 en 2004). Le nombre d'opérations de fumigation a été de l'ordre de 2010 en 2005 (contre 256 en 1997 et 1322 en 2004). " Les opérations de démoustication augmentent chaque année. En 2005, nous avions prévu 1300 opérations de lutte anti-larvaire, nous en avons fait 1010. Au total, on a effectué une centaine d'opérations par commune et par an ", souligne M. Makhoukh. Le budget de la société Hurbal devrait, selon son premier responsable, être revu à la hausse en 2007. " Nous arrivons aujourd'hui à faire des économies, on maîtrise mieux les techniques, on gagne du temps. Désormais, on cible les zones qui doivent être traitées, on ne le fait plus de manière aléatoire ", justifie-t-il. Durant les 4 mois d'été, Hurbal dépense 11 millions de dinars rien que pour la fumigation de nuit, ce qui représente 52 millions de centimes par commune. La lutte anti-larvaire coûte, elle, 7 millions de dinars (dans une période s'étalant de février à octobre). En tout et pour tout, Hurbal dépense 2 milliards de centimes en produits chimiques et biologiques. Mais, si l'on tient compte de l'étude d'Atlas Agro, il apparaîtrait que les dépenses de l'Etat en lutte anti-moustique ne sont qu'une broutille en comparaison avec les dépenses des ménages. " Imaginons que chaque famille algérienne dépense au moins 10 DA par jour en pastilles et aérosols. C'est une fortune ! Si le public y met les moyens, les ménages vont économiser ", estime le patron d'Atlas Agro. Le responsable d'Hurbal considère, de son côté, l'étude d'Atlas Agro (son partenaire, du reste) quelque peu " irréaliste ", dans la mesure, dit-il, où l'on ne sait pas avec exactitude combien de familles utilisent les pastilles anti-moustiques. Contacté, le groupe Sophia (Spimat) n'a pas souhaité révéler son volume de production des pastilles anti-moustiques ni son chiffre d'affaires. Les responsables de la société reconnaissent néanmoins que les ventes estivales (mai-juin-juillet) représentent, à elles seules, 50% à 70% des ventes annuelles. Les familles algériennes et notamment celles qui habitent dans les cités au-dessus des caves ou bâties sur un terrain marécageux vont encore souffrir cet été. Les sociétés de fabrication de pastilles et d'aérosols seront, peut-être, les seules qui tirent parti de l'absence de stratégie de lutte anti-moustiques…


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