Les forces de sécurité maintiennent leur offensive pour retrouver le corps d'Hervé Gourdel et venir à bout des auteurs du drame. Douze jours après l'exécution de l'alpiniste français Hervé Gourdel, enlevé le 21 septembre dernier près d'Aswel, à la limite entre les wilayas de Bouira et de Tizi Ouzou, par des individus armés se réclamant du groupe Jund Al Khilafah (soldats du califat) qui prête allégeance à Daech, la recherche du corps de la victime se poursuit en Haute-Kabylie. Cette importante opération mobilise des centaines de militaires toujours en action dans les sites boisés, de la commune des Ouacifs jusqu'à Akbil via Iboudrarène, a-t-on appris de sources concordantes locales. L'offensive des troupes de l'ANP a ciblé plusieurs lieux suspectés de servir de refuge aux terroristes. On parle de caches détruites. Certaines informations, difficiles à vérifier, font état de la présence de terroristes qui s'y seraient repliés. Il s'agit, dit-on, du groupe armé accroché, mardi soir, par des militaires près du village Aït Oualvane, dans la wilaya de Bouira. Les éléments des forces de sécurité, s'appuyant notamment sur du matériel lourd, ont pilonné la région. L'avancée des militaires vers le sud se fait en parallèle avec leurs camarades en opération à Bouira, avec l'objectif de prendre en étau le groupe terroriste qui se serait retranché non loin de Tizi n'Kouilal. Les forces combinées de sécurité ont passé au peigne fin, hier matin, les maquis de Tiguemounine surplombant les villages de la commune des Ouacifs. Nos sources précisent également que l'armée a utilisé des forces héliportées pour repérer tout mouvement de groupes armés. D'importants moyens logistiques et humains ont été déployés pour les besoins de cette opération enclenchée, pour rappel, au lendemain de l'enlèvement d'Hervé Gourdel, qui a été décapité deux jours plus tard par ses ravisseurs. Cette exécution a suscité l'inquiétude en Kabylie. Il faut noter, par ailleurs, que ce drame est intervenu après une longue accalmie sur le plan sécuritaire. D'ailleurs, le rapt dont a fait l'objet Hervé Gourdel a eu lieu le même jour que la mise hors d'état de nuire d'un chef terroriste dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il s'agit de l'émir Ahcène Mahmoudi, éliminé par les forces de sécurité le 21 septembre, dans une embuscade à Frikat, dans la daïra de Draâ El Mizan. Ce n'est pas le premier émir de l'ex-GSPC mis hors d'état de nuire ces dernières années, à la faveur de plusieurs opérations des forces de sécurité. L'émir de Takhoukht, Mohand Ouramdane El Khachkhache et son adjoint avaient été aussi éliminés, en janvier 2012, à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou. La même année, Bekaï Boualem, alias Khaled El Mig, responsable de la logistique au sein de l'ex-GSPC, avait été également neutralisé par l'ANP à Yakouren, à l'est de Tizi Ouzou. L'un des conseillers militaires de Droukdel, l'émir Rabah Makhfi, alias cheikh Nacer, a été également abattu, au début de l'année cours, dans la forêt chevauchant les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa. Dans la wilaya de Boumerdès, plusieurs autres coups de filet ont été réalisés, à l'image de celui qui a abouti à la mise hors d'état de nuire, en février, de nombreux chefs terroristes, dont l'émir Abou Djaffar. Plus de dix émirs de l'ex-GSPC (devenu Al Qaîda au Maghreb islamique) ont été éliminés ces dernières années par l'ANP en Kabylie, où l'on parle de l'apparition des éléments du groupe Jund Al Khilafah qui prêtent allégeance à Daech, auteurs de l'exécution de l'alpiniste français. Ainsi, les forces de sécurité ont mis sous pression, des semaines durant, sans relâche, les maquis. Les acolytes de Droukdel font face, désormais, à une autre nébuleuse terroriste, Daech, dont des éléments sont toujours traqués en Haute-Kabylie.
