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Migration : C'est le moment de lever les yeux vers le ciel
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Publié dans El Watan le 10 - 10 - 2014

Un peu plus de 7 milliards d'oiseaux appartenant à 9990 espèces différentes, dont 1360 menacées d'extinction — 134 sont complètement éteintes — vont sillonner la planète du nord au sud en empruntant des voies immuables qui leur sont propres.
Ce périple annuel et incessant autour du monde est encore un mystère. On connaît plus ou moins les raisons qui les font se déplacer sur de très grandes distances et parfois à des altitudes vertigineuses ; ils vont et viennent entre leurs zones de nidification et celles où ils se nourrissent le plus abondamment. Des zones qui, il y a de cela plus de 150 millions d'années, alors que même les ancêtres de l'homme ne faisaient pas encore partie de la faune terrestre, étaient voisines dans un supercontinent qui réunissait les Amériques, l'Afrique, l'Inde et l'Eurasie. Par contre, on ne sait pas vraiment comment fait le peuple migrateur pour retrouver sa route. Beaucoup d'hypothèses sont émises sur la question et des recherches vont jusqu'à fouiller dans le cerveau des volatiles pour en percer le secret.
Voyageurs
Des expériences diverses et nombreuses sur la localisation en pleine nuit et comment ces volatiles arrivent à retrouver les zones d'hivernage, de nidification et même les nids. Des travaux rendus de plus en plus difficiles par l'illumination de la nuit terrestre, non plus par les étoiles comme l'ont chanté les poètes, mais par des milliards de sources lumineuses artificielles qui brouillent les repères. Ceci sans compter les nombreux obstacles sur les routes de ces grands voyageurs, comme les lignes électriques. Les oiseaux migrateurs — qui se déplacent entre l'Eurasie (Europe et une partie de l'Asie septentrionale jusqu'à l'Oural), l'Afrique en passant par l'ouest du Moyen-Orient — appartiennent à un domaine biogéographique appelé Paléarctique et dans lequel l'Afrique du Nord occupe une place charnière, offrant une multitude de zones d'hivernage aux oiseaux fuyant les rigueurs de l'hiver septentrional et à ceux qui se rendent plus loin une étape vitale entre les deux déserts biologiques que sont la Méditerranée et le Sahara.
L'Algérie compte 398 espèces d'oiseaux, dont 213 s'y reproduisent et 148 sont sédentaires — représentent 69% de l'avifaune — car toutes les espèces ne font pas le grand voyage biannuel de la migration. Et pourquoi donc ? Les scientifiques, en général, expliquent que «le nombre élevé d'espèces sédentaires du pays ne doit pas surprendre si on considère sa position géographique ultraméridionale qui est à l'origine du faible contraste saisonnier qui conditionne une disponibilité plus régulière de nourriture».
Un phénomène qui donne encore plus d'importance aux milieux naturels et leur état de conservation. Parmi ces milieux indispensables se trouvent les zones humides de la Méditerranée qui sont des quartiers d'hiver importants pour de nombreuses espèces eurasiatiques.
Ramsar
En Algérie où elles sont utilisables en l'absence de tout gel, ces zones accueillent un nombre exceptionnel d'oiseaux d'eau, cette catégorie de l'avifaune très vulnérable, car inféodée à la présence permanente de l'eau. Les espèces qu'on y rencontre proviennent d'Europe et, même pour certaines, de la Sibérie occidentale. C'est dire l'importance de la conservation de ces écosystèmes classés à tour de bras dans le cadre de la convention Ramsar relative à la conservation des zones humides, mais en réalité sans protection concrète sur le terrain. On en compterait 1500, mais seulement moins du tiers est réellement exploitable par les migrateurs. 50 d'entre elles sont portées sur la Liste Ramsar qui, contrairement à l'idée répandue, n'est pas une mesure de protection, mais seulement un engagement de l'Etat à en prendre par voie réglementaire. En retour, les oiseaux rendent au centuple la générosité des milieux naturels qui les accueillent.
Pour les scientifiques, ils sont d'irremplaçables indicateurs de l'état de leur santé et de leur fonctionnement. Observés depuis l'antiquité, ils ont fourni une somme colossale de savoir sur la nature. Etudier la biologie des différentes espèces, noter la régularité de leur présence, faire un comptage des individus par espèce et suivre leurs activités en toutes saisons, diurnes et autant que possible nocturnes, fournit une somme colossale de données qui traduisent, bien entendu, l'état de leurs populations, mais encore mieux, en donnant de précieuses indications sur les milieux naturels qu'ils fréquentent.
Les oiseaux ont toujours accompagné les naturalistes dans leur quête de savoir. Depuis la moitié du siècle dernier, on procède chaque année à des dénombrements à l'échelle mondiale. En effet, partout dans le monde, des organisations internationales, gouvernementales ou pas, des associations qui vont de plusieurs milliers de personnes à quelques-unes, ont fait de l'observation des oiseaux leur passion ou leur hobby. Chez nous, même s'il y a chaque année depuis 30 ans un comptage des oiseaux d'eau, nous sommes encore loin d'accorder toute la considération qu'ils méritent à ces irremplaçables auxiliaires qui ne font pas que passer au-dessus de nos têtes.
Le chardonneret : Il a inspiré les poètes qui, chez nous, l'appellent boumezine car c'est une vedette chez les oiseaux. Il séduit par les couleurs chatoyantes de son plumage et charme par son chant mélodieux. C'est aussi ce qui a causé sa perte, il est traqué implacablement jusqu'à disparaître complètement dans la nature, devenant l'objet d'un vaste trafic commercial.
La sittelle de Kabylie : C'est l'oiseau emblématique de l'Algérie, que les ornithologues du monde entiers rêvent de voir un jour. Elle est endémique à la région des Babors, c'est-à-dire qu'on ne la trouve nulle part ailleurs. Autrefois confondue avec d'autres espèces semblables, elle n'a été découverte comme nouvelle espèce qu'en octobre 1975 par J.-P. Ledant, alors enseignant à l'Institut agronomique d'El Harrach.
L'outarde : Tout le monde connaît le chant malouf qui commence par «Ya Rabi ya Rabi aïnine Lahbara...». Il s'agit des yeux sourcillés de l'outarde houbara. Le gracieux et bel oiseau de la steppe algérienne fait aussi chanter les poètes. Nous avons malheureusement découvert son existence avec le braconnage intensif dont il fait l'objet, avec les gazelles, non seulement par les émirs du Golfe qui en raffolent, mais également par des Algériens qui la traquent toute impunité.
Le gypaète barbu : On en parle beaucoup aujourd'hui parce qu'il réapparaît dans les Alpes après y avoir été réintroduit. En réalité, sa véritable patrie est la steppe et l'Atlas saharien, qu'il survolait autrefois en maître des lieux. On l'appelle aussi «casseur d'os» car ce vautour se nourrit principalement d'os, qu'il laisse tomber sur les rochers afin qu'ils se brisent et qu'il puisse se nourrir de la moelle. Il joue un rôle sanitaire essentiel en se nourrissant de cadavres d'animaux.
Le flamant rose : Il est associé à la Camargue française que l'on croyait être son lieu de reproduction le plus important de la région méditerranéenne, mais des recherches récentes d'universitaires algériens ont mis en évidence que des zones humides des Hauts-Plateaux et du désert (El Goléa) sont chaque année des zones de nidification pour des milliers de couples. Cette découverte a entraîné un changement de statut de l'espèce.


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