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L'enjeu du Conseil national économique et social
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Publié dans El Watan le 21 - 12 - 2014

Le CNES traverse la plus sombre période de son existence (1) ! Jugez-en vous-même.
Les organes légaux du Conseil ne fonctionnent plus depuis la démission de son président, feu M. S. Mentouri (2) il y a plus de dix ans. Or, le CNES n'a de valeur institutionnelle et de crédibilité dans la société que par la qualité des groupes socioprofessionnels dont il est composé, à savoir les associations, les syndicats, les organismes et autres institutions qui représentent les forces économiques et sociales de notre pays et les incarnent réellement.
De même pour les commissions opérationnelles qui ne sont pas élues et n'activent pas comme les statuts du CNES le prévoient, ce qui réduit cette institution à sa plus simple expression, à savoir son administration et les quelques bobos qui ont le privilège de servir le prince du moment, tout en ramassant, au passage, quelques avantages «sonnants et trébuchants»(3). Les commissions les plus importantes, notamment celle du «Développement économique et social» et celle de l'«Evaluation», avaient la délicate mission de traiter des dossiers, par saisine ou autosaisine (4), les plus brûlants et les plus conflictuels, ce qui rendait les débats et les recommandations d'une qualité certaine, tant au niveau de leur justesse et de leur pertinence mais également au niveau de leur mise en œuvre, alors que les pouvoirs publics naviguent à vue.
Les 180 conseillers du CNES(5) devaient avoir un ancrage profond dans la société, pour qu'ils puissent devenir une véritable force de propositions et une capacité d'innovations, en direction des pouvoirs publics. Toutes les coquilles vides et autres appareils devaient être neutralisés, en commission, pour ne laisser filtrer que les arguments probants et la maîtrise professionnelle des dossiers. Les rapports et les propositions nombreux, produits par le CNES, durant les premières années de son existence, sont toujours d'une actualité brûlante mais placés, aujourd'hui, dans les archives et non utilisés par les pouvoirs publics malgré les problèmes multiples qui s'accumulent et se consolident dans notre pays.
L'évaluation des politiques publiques disparaissait au fur et à mesure de l'extinction des auditions de tous les membres du gouvernement, qui se devaient de présenter leur stratégie et surtout de répondre aux questions pertinentes émanant des membres de la commission du CNES. Les rapports critiques issus des auditions, qui notaient les insuffisances, les aberrations, les contrevérités et les mensonges faisaient bondir les membres de l'Exécutif qui, pour la première fois dans notre pays, devaient rendre des comptes sur leur gestion à une personne morale autre que le président de la République.
Le caractère public de ces rapports allait permettre à la presse et aux autres vecteurs de communication d'informer le citoyen de ce qui le concernait en premier lieu dans sa vie quotidienne et dans son environnement immédiat. Cette fonction indirecte du CNES n'allait pas passer inaperçue et va contribuer à sa neutralisation, voire à son euthanasie en le vidant de sa substance. Il ne fallait pas laisser l'Algérien développer ses propres capacités d'indignation ni son sens critique vis-à-vis du discours politique du pouvoir.
La comparaison de la production du CNES, en termes de capacité de propositions et d'évaluation des politiques publiques, avant et après cette dernière présidence est un indice fiable et indiscutable de sa décrépitude et d'une volonté affichée de son cantonnement dans une activité de prosélytisme en direction du pouvoir. Qu'on en juge, en dix ans, le CNES a organisé deux grandes kermesse à grands frais, l'une à l'intérieur du pays (en 2011) et l'autre à l'étranger (en 2014) avec pour seul résultat tangible la glorification du pouvoir et de son chef, absent et quasi muet depuis plus de quatre ans. A l'intérieur du pays, la délégation du CNES ressemblait étrangement à une «tournée des popotes» coloniale, venue s'enquérir de la situation économique et sociale des indigènes. La grand'messe organisée à Club des Pins, à l'issue de cette virée et le rapport produit pour la circonstance, sont dignes d'un mauvais feuilleton de science-fiction(6).
A l'étranger (essentiellement en France), cette tournée s'est transformée en vaudeville avec une forte odeur électoraliste, orchestrée par des «berahates» chevronnées, dans le but unique d'améliorer l'image de marque du pays et de son Président.
Les quelques rapports produits dernièrement et qui ne dépassent pas le nombre des doigts d'une seule main sont l'œuvre de l'administration du CNES(7) et de quelques consultants royalement payés. Pour masquer le bilan désastreux, le président du CNES et ses janissaires se défendent en invoquant les ordres reçus des «plus hautes autorités de l'Etat» !
Par ce hold-up, «Bibi Fricotin et ses Pieds nickelés» ont fait main basse sur le seul espace de liberté économique et social qui était encore ouvert et qui permettait un débat économique et social pluriel et des propositions consensuelles. Alors que la rente pétrolière menace de montrer des signes de mauvais humeur et que l'achat, par cette dernière, de la paix sociale devient problématique, cette institution aurait pu jouer un rôle pertinent dans la recherche de solutions et dans la mise en œuvre de politique économique alternative, afin d'atténuer, voire amortir les déséquilibres qui rongent notre économie et le corps social.
En lieu et place, le CNES s'est progressivement transformé en zaouïa distributive, où les courtisans de tout acabit accaparent la rente, à l'instar des autres institutions de l'Etat pour servir leurs turpitudes et ambitions personnelles. Triste sort pour une institution qui devrait être constitutionalisée, si révision de la Constitution il y a, de manière (c'est le comble !) à séculariser la rente.
Renvois :
(1) Le CNES a été créé en 1963 et confié à C. Belkacem puis dissous par H. Boumediene sur pression des «industrialistes» concentrés au niveau du MIE. G. Hidouci, le concepteur des réformes économiques, le remet au goût du jour en 1990, pour accompagner le processus réformateur.
(2) Il est particulièrement lâche et méprisable de critiquer le travail de M.S. Mentouri maintenant qu'il est décédé !
(3) Une enquête de l'IGF mettrait à jour la gabegie qui caractérise cette institution transformée en zaouïa.
(4) La Présidence et la chefferie du gouvernement peuvent saisir le CNES sur un sujet donné. Le reste des dossiers font l'objet d'un vote des conseillers par autosaisine.
(5) La liste des membres, sur le JORA, date de plus de dix ans et compte parmi eux des conseillers décédés !
(6) Le ministre de la Jeunesse et celui de l'Industrie n'ont pas manqué de sacrifier à ce même rituel des assises du Club des Pins.
(7) Le débat entre un CNES «bureau d'études» et celui d'un creuset de maturation du débat économique et social contradictoire avait été tranché dès le début de sa résurrection, en 1990. Le débat contradictoire devait toujours primer.


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