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Le désinvestissement plombe l'emploi
Le chômage repart à la hausse
Publié dans El Watan le 19 - 01 - 2015

Alors qu'un nouveau code des investissements est en voie d'être adopté, la politique menée en la matière par l'Etat depuis plus d'une décennie vient peut-être de montrer ses limites. Des milliards de dinars injectés dans des projets d'infrastructures, d'autres milliards dans l'aide à l'entrepreneuriat des jeunes, d'autres encore sous forme d'incitations fiscales aux entreprises n'ont eu qu'un effet éphémère sur la résorption du chômage.
Selon la Banque mondiale, les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ont besoin d'une croissance de 5% au moins pendant plusieurs années pour régler durablement la question du chômage. En Algérie, la moyenne de croissance de ces 15 dernières années a rarement atteint les 4%.
Un modèle de croissance fondé sur la dépense publique qui a englouti quelque 700 milliards de dollars a certes permis de réduire de près de 50% le taux de chômage entre 2004 et 2013, mais la tendance est repartie en hausse en septembre 2014 pour la première fois depuis quatre ans, selon les chiffres publiés la semaine dernière par l'Office national des statistiques (ons). (graphe1)
Plusieurs enseignements sont tirés des chiffres de l'ONS : les emplois sont de plus en plus temporaires (près de 80% des chômeurs étaient des salariés non permanents), le nombre de ceux qui travaillent à leur compte (employeurs et indépendants) régresse et le secteur privé a du mal à créer de l'emploi, du moins à en préserver, puisque les trois quarts de ceux qui pointent au chômage étaient employés par le secteur privé.
Quid de l'investissement industriel ?
Certains experts et économistes avaient à plusieurs reprises appelé à relativiser les chiffres en baisse du chômage ces dernières années, pointant du doigt la nature des projets qui sont à l'origine de cette tendance. L'investissement massif dans le BTP a le mérite d'absorber de l'emploi, mais le désavantage d'alimenter le chômage, une fois les grands projets de l'Etat achevés. «Actuellement, on investit très mal, on gaspille beaucoup d'argent pour un résultat insignifiant», déplore Arezki Issiakhem, patron du groupe Isser Delice.
Selon le bilan de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), plus d'un quart des emplois créés par les projets d'investissement déclarés entre 2002 et 2013 sont dans le secteur du BTPH. L'ONS confirme que 22% des chômeurs enregistrés viennent de ce secteur. Mais les services et notamment les transports, un secteur très prisé par les jeunes souscrivant à l'Ansej fournissent trois fois plus. (graphe 2)
«L'Etat a investi dans le bâtiment, mais peu dans l'industrie. Au contraire, il a fermé les usines», déplore Amar Moussaoui, responsable d'une entreprise de maroquinerie à Chéraga. Pour Amar Takjout, porte-parole de la Fédération des industries manufacturières, textile et cuir, ce qui a manqué à l'économie nationale ces dernières années, «c'est la mobilisation de notre potentiel industriel». «Beaucoup d'entreprises ont fermé depuis 20 ans, le potentiel existant ne peut répondre à plus de 20% des besoins nationaux, nous avons besoin de 2 millions de PME…» Les grands projets d'infrastructures «sont porteurs d'emplois, mais ne sont pas permanents», souligne-t-il.
Sur les 14 dernières années, l'industrie n'a représenté que 12% des projets déclarés à l'ANDI, trois fois moins que le transport par exemple. Cela reste pourtant le secteur le plus créateur d'emplois (31,8% des emplois créés entre 2002 et 2013), mais aussi le plus coûteux financièrement puisqu'il représente la moitié des montants d'investissements déclarés. Mais les investissements sont aujourd'hui surtout le fait du secteur privé (98% des projets déclarés et 85% des emplois créés), or investir et créer de l'emploi semble de plus en plus laborieux.
Impact sur l'emploi
Arezki Issiakhem, qui dit avoir «près de 1050 employés sous le chapeau» estime que les lois et les mesures qui sont appliquées actuellement «n'incitent pas à la création d'emplois». «J'ai des projets de création d'entreprises qui datent de 8 ans et demi et il y a beaucoup d'entreprises dans mon cas».
«J'ai déposé des projets pour la création de 3 hôtels 3 étoiles, franchisés. Cela fait 3 ans et je n'ai toujours pas de réponse».
Difficultés face aux banques, aux impôts, aux Douanes, prédominance de l'informel, manque de main-d'œuvre qualifiée sont autant d'obstacles cités par Amar Moussaoui pour expliquer les difficultés d'investir. Dans ce cas, voir le taux de chômage repartir en hausse est un peu logique. «Je n'ai pas le courage d'investir sans trouver de la main-d'œuvre. Il faudrait aussi que les formations qui sont prodiguées aux jeunes soient orientées vers les besoins des entreprises et de l'industrie. Il faut changer de politique pour les jeunes pour qu'ils sortent de l'assistanat».
Limites
Pour ce chef d'entreprise, comme pour beaucoup d'économistes, les politiques visant à encourager l'entrepreneuriat à travers des dispositifs de type Ansej et Cnac ont été dévoyés. Ces dernières années elles ont surtout consisté en une redistribution de la rente pour garder la paix sociale, même si elles ont permis de créer des entreprises et des emplois (plus de 800 000 dans le cas de l'Ansej, selon un de ses responsables). «Les banques donnent des crédits à des gens qui achètent des fourgons, qui ouvrent des pizzerias, mais pas pour l'industrie», remarque Amar Moussaoui.
Or, tous les jeunes ne sont pas voués à devenir des entrepreneurs. Les derniers chiffres de l'ONS montrent que le salariat reste la principale forme d'emploi avec près des trois quarts des personnes occupées. Ils révèlent surtout un recul de l'auto-emploi (moins de 300 000). Un responsable de l'Ansej indiquait récemment sur la Radio nationale que certains jeunes, qui avaient développé des projets dans le secteur des transports, avaient proposé à l'agence de faire marche arrière et de restituer leur véhicule. L'agence cherchant en ce moment un moyen de leur trouver des solutions.
Mais pour Amar Takjout, ce retour en hausse du chômage n'est que «conjoncturel». Il s'explique notamment par des départs en retraite qui n'ont pas été remplacés et une restructuration du secteur économique qui n'a pas encore été mise en place. «Il faut créer les conditions pour permettre la création de nouveaux emplois et pas seulement pour remplacer ceux qui partent».
L'exemple a été donné dans le secteur des textiles, où quelques groupes dans la confection et le cuir ont réussi à recruter 2000 travailleurs en trois ans, en remplacement d'environ 1200 départs en retraite, soit des centaines de nouveaux emplois créés. Assainir l'environnement économique et donner un plan de charge aux entreprises nationales à travers un meilleur accès aux marchés publics serait, nous dit-on, salutaire aussi bien pour l'investissement que pour l'emploi à l'avenir.


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