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«Le gaz conventionnel peut avoir une plus large longévité»
Mohamed Said Beghoul. Consultant et expert en énergie
Publié dans El Watan le 26 - 01 - 2015

- La durée de vie de nos réserves conventionnelles est sujette à controverse. Y a-t-il des données suffisamment fiables pour l'estimer avec exactitude ?
S'il y a controverse, cela signifie que les chiffres de base diffèrent, car l'estimation de la durée de vie des réserves est un jeu d'enfants. Vous divisez vos réserves prouvées sur les réserves consommées annuellement et vous aurez la durée de vie en question. Mais ça reste une approche comptable, toute chose égale par ailleurs.
Pour le pétrole, dont les réserves officielles sont de 12 milliards de barils, leur durée de vie sera de 30 ans si on produit 1.1 million baril par jour. Pour le gaz, nos réserves prouvées (chiffre officiel) sont de 4500 milliards de mètres cubes, chiffre qui n'a pas bougé depuis les débuts des années 2000, comme pour celui du pétrole d'ailleurs, alors que les volumes commercialisés annuellement sont nettement supérieurs aux volumes découverts.
Si l'on se base sur les résultats de la décennie écoulée, on retient une production moyenne annuelle de 140-145 milliards de mètres cubes de gaz, dont environ 40% réinjectés pour le maintien de la pression des vieux gisements. Ainsi, au rythme actuel de la production commercialisée, qui est d'environ 86 milliards de mètres cubes par an, les réserves de gaz s'épuiseront dans 50 ans.
Mais sachant que les volumes à commercialiser sont appelés à croître de 4 à 5% par an et que les réserves restantes seraient seulement 2200 à 2500 milliards de mètres cubes (selon ma propre estimation), la durée de vie des réserves disponibles ne saurait dépasser 22 ans. Mais tout le gaz conventionnel que recèle le domaine minier algérien n'a pas encore été découvert et/ou développé. Le gaz conventionnel algérien peut avoir une plus large longévité.
- Quelle option en matière de choix énergétique doit-on retenir et quel est l'enjeu pour l'Algérie autour de l'exploitation ou pas du gaz de schiste ?
Pour le moment et pour longtemps encore, il semble qu'il n'y a pas un grand choix énergétique à faire, du moins à grande échelle. L'énergie compagne de l'homme de demain sera encore le pétrole et le gaz. On parle de diversification pour satisfaire certains petits besoins domestiques (le solaire notamment) mais après l'arrêt des subventions aux producteurs de panneaux photovoltaïques en Europe et aux Etats-Unis et la faillite des opérateurs, le solaire vient de faire un grand pas en arrière.
Chez nous, qu'en est-il du projet Desertec que notre gouvernement a pourtant promu en 2010 pendant qu'on disait que le potentiel solaire algérien équivaut à 8 fois les réserves de gaz et aujourd'hui on parle du gaz de schiste qui fait 5 fois les réserves du gaz conventionnel, etc.
Que de fonds de commerce ! Sachant que l'Algérie n'a aucune tradition dans le nucléaire, ni dans l'éolienne, notre unique option consiste à réhabiliter sérieusement la recherche et l'exploitation des hydrocarbures conventionnels pour développer progressivement et aussi sérieusement un modèle économique relayant la rente pétrolière permettant au pays de mieux gérer les morosités économiques comme celle qui nous ronge actuellement et peut-être demain aussi.
Le gaz de schiste algérien, de par ses réserves mobilisables qui seraient très marginales, et donc non rentables, ne peut constituer l'autre rente comme le pensent beaucoup d'Algériens. Au contraire, l'exploitation de ce gaz consomme beaucoup plus d'énergie et d'argent qu'il en fournisse et en aucun cas sa VAN (Valeur actuelle nette) sera positive.
- Quelles conditions de prix du gaz sur le marché mondial faut-il avoir à long terme pour rentabiliser la production du schiste ?
Il n'y a pas un seuil mondial de rentabilité du gaz de schiste. Chaque marché a ses spécificités géologiques et économiques et donc son propre seuil. L'abondance du gaz de schiste sur le marché américain, à partir de 2008, a fait chuter les prix de 9 à 12 dollars le million BTU à moins de 3 dollars aujourd'hui.
Selon la banque d'investissement américaine Merrill Lynch, le prix du gaz devait être compris entre 6 et 8 dollars par million de British Thermal Unit (MMBtu) pour que son exploitation soit rentable, alors qu'il est cédé à moins de 3 dollars. En Europe, une étude de 2013 révèle que l'exploitation du gaz de schiste sera encore plus coûteuse qu'aux Etats-Unis et le seuil de rentabilité peut atteindre 7 à 12 dollars/ MMBtu.
Au Royaume-Uni, GDF- Gaz de France Suez, le groupe français investissant dans le gaz de schiste, annonce des coûts de production fluctuant entre 8 et 12 dollars /MMBtu, alors que sur le marché européen, le prix du gaz conventionnel est de 10 dollars/MMBtu. Donc si l'on peut parler d'un seuil mondial de rentabilité, le prix de vente du gaz de schiste doit être d'au moins 10 dollars/MMBtu.
L'exploitation du gaz de schiste américain et sa vente à seulement 2 à 3 dollars/MMBtu sont encouragées par un soutien étatique via des subventions et des exonérations fiscales non transposables à d'autres pays. Les pertes sont évidentes pour les exploitants, mais elles sont compensées par d'autres activités bénéficiaires et par les subventions étatiques. L'objectif des Américains, c'est de satisfaire la demande interne et limiter les importations.
Lié au prix du pétrole, en chute depuis juin 2014, le prix du gaz de schiste ne cesse lui aussi de descendre de 2 à 5% par jour, hypothéquant davantage sa rentabilité. Pour le gaz de schiste algérien, et compte tenu des contraintes géologiques, logistiques et managériales, sa rentabilité passerait par un prix de vente qui pourrait dépasser 15 dollars /MMBtu pour le gaz brut, voire 20 dollars pour le GNL. Un produit tout simplement invendable.


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