L'incivisme de certains habitants de la vieille ville de Mila serait derrière la pollution des eaux de l'antique fontaine d'Ain Labled. Pour le wali de Mila, la question est, on ne peut plus, tranchée : la fontaine romaine datant du 4ème siècle de l'ère chrétienne, est bel et bien polluée par des eaux souillées provenant de certains ménages du Vieux-Milev. Et la cause en est les raccordements anarchiques au réseau d'assainissement de la vieille cité effectués par certains riverains peu soucieux des retombées catastrophiques de leurs actes sur le site. En effet, dans une lettre adressée le 12 février aux habitants de la vieille ville, et dans laquelle il appelle ses destinataires à faire preuve de plus de civisme, le wali affirme que des actions peu réfléchies des riverains sont en train de causer de graves préjudices à Ain Labled, une des deux rares fontaines romaines qui coulent encore dans le monde. «Les raccordements illicites au réseau d'assainissement ont fini par avoir raison de la qualité de l'eau de l'historique source.», déplore-t-il. L'auteur de la lettre met en garde, par ailleurs, contre les incidences néfastes de ces raccordements illicites sur la santé publique. «Ces raccordements sont source de pollution et pourront avoir de graves répercussions sur la santé de la population», écrit-il. Dans son message à ses concitoyens, le wali soulève, en outre, une multitude de facteurs qui participent, d'une manière ou d'une autre, à la dégradation du milieu de vie dans cet espace peu commun qu'est la vieille ville. «Nous avons noté avec beaucoup de regret la présence de dépotoirs d'ordures sauvages dans la cité, la pratique de l'élevage de cheptel dans des habitations datant de l'Antiquité et la réalisation de constructions illicites un peu partout, des choses qui ne font que fragiliser davantage une situation déjà extrêmement fragile», notera-t-il. En rappelant, dans sa correspondance, les efforts consentis par les pouvoirs publics afin de préserver cette vieille cité, il appelle la population à s'impliquer plus résolument dans la sauvegarde des précieux monuments qui agrémentent leur ville. «Il a été dégagé une enveloppe de 35 milliards de centimes au profit des actions de restauration ou de réhabilitation des habitations et monuments de la ville et nous souhaiterions que vous participiez, de par votre comportement civile, à cet effort», conclut le wali.
