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Théâtre. Noces de sang de Ziani Cherif Ayad : Le cycle de la mort et de la haine
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Publié dans El Watan le 22 - 02 - 2015

Ors el dem, la nouvelle pièce de Ziani Cherif Ayad, d'après Noces de sang, l'œuvre du poète et dramaturge espagnol Federico Garcia Lorca, a été présentée, mercredi soir, au Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger, marquant un retour du metteur en scène de Les Martyrs reviennent cette semaine à la grande scène.
Dès le début, Ziani Cherif Ayad a invité ses comédiens à présenter la pièce et l'auteur au public. Une démarche pédagogique qui peut être sujette à débat. L'histoire se déroule dans l'Espagne rurale du début du siècle dernier. Il est question de déchirements entre familles, de vengeance, de traditions, de société patriarcale, de terre, d'amour impossible, de violence, d'archaïsme social...
Tout ce que Garcia Lorca a voulu montrer et, en même temps, dénoncer dans sa trilogie qui comprend aussi Yerma (1934) et La maison de Bernarda Alba (1936, l'année-même de l'assassinat du poète par les Franquistes). La mère (Ismahène Farfar) est dans une posture centrale, elle représente le passé avec ses haines.
Dès le début, elle veut empêcher son fils (Mohamed Hadri) de sortir le couteau à la main pour cueillir les raisins de saison. Elle a un mauvaise présage. Léonard Felix (Djamel Denden) était attaché à la fiancée (Lydia Laarini) qui, elle, va se marier avec un autre homme, le fils de la mère inquiète. Léonoard fait partie de la famille qui a assassiné le père et le frère du fiancé.
Le père (Sami Gherissi) voit dans les noces de sa fille l'opportunité de fructifier ses petites affaires. La voisine (Mouna Bensoltane) suit de près ce qui se déroule dans les foyers alentour. Elle semble symboliser tous les travers des sociétés fermées : la délation, la médisance, la jalousie, le mensonge, le «qu'en dira-t-on», les scandales étouffés... Il en est de même pour la servante (Raja Houari) à l'affût de tous les petits secrets du voisinage. Les noces deviennent comme un grand événement dans une atmosphère lugubre, où l'humanité est à la dérive. La lune (Djallel Daroui) est là pour assister au drame qui se déroule en pleine forêt après le retrait des bûcherons.
Un drame né de la fuite de la fiancée la nuit de noces avec son amant Léonard, jetant l'émoi dans un village lacéré déjà par les anciennes rancunes et attiré par l'odeur du sang. La lune est l'expression presque naturelle de la poétique voulue par Garcia Lorca à son texte tragique inspiré d'un fait divers. Ziani Cherif Ayad a mis une petite touche algérienne à ce récit en introduisant des youyous et un chant chaoui. A-t-il réussi ?
Il est évident que le metteur en scène a pris un risque en choisissant à la fois l'entre-deux et le respect strict du texte d'origine. Fallait-il mélanger youyous au chant andalou espagnol ? Ziani Cherif Ayad a tranché avec un courage certain. «Mon pari était de jouer le texte tel qu'il a été écrit. L'écriture de Lorca est poétique, dense et engagée.
Je refusais l'idée d'adapter le texte à la société algérienne ou d'algérianiser le texte. Le deuxième pari était de faire jouer un texte aussi fort aux comédiens. Je voulais savoir s'ils étaient capables de prendre en charge les personnages créés par Lorca en respectant toute la discipline qui y est liée. Cela contribue à mes yeux à élargir la palette d'interprétation à ces artistes», a expliqué le metteur en scène.
La pièce se déroule sur une scène presque nue. Tout doit donc reposer sur les épaules des comédiens puisque le texte ne manque pas de densité. Le théâtre n'est-il pas d'abord l'art du comédien ? Lydia Laârini, Raja Houari, Ismahène Farfar, Sami Gherissi et Djallel Daroui ont tenté de restituer l'atmosphère tragique de la pièce à travers une mise en scène contemporaine. Le jeu collectif des comédiens (certains montent sur scène pour la première fois) est un point positif de la pièce, même si des faiblesses sont constatées dans la diction et dans les détails de l'interprétation.
Ziani Cherif Ayad a le souci de l'esthétique. D'où l'utilisation d'une scénographie mouvante, fluide et dynamique conçue par l'artiste peintre Arezki Larbi. Des panneaux peints sont déplacés par de jeunes danseurs (Zakaria Babes, Mohamed Cherif Oudini, Zakaria Zeroual et Mohamed Kiniouar).
Ces machinistes new style, coachés par le chorégraphe Fares Fettane, se mêlent de l'histoire, jouent parfois le rôle du narrateur, assurent l'intermède... Leur évolution, qui ressemble à une ponctuation dans un texte, donne l'impression que la pièce est une histoire vivante en continu. Arezki Larbi a rendu hommage, avec finesse, à l'art pictural espagnol : le cheval de Guernica, pris de la célèbre fresque de Pablo Picasso peinte en 1937, est suggéré à travers un dessin qui évoque le canasson cité dans la pièce.
Le scénographe n'a bien entendu pas oublié Diego Velasquez et Joan Miro... «Il y a dans chaque tableau des éléments symboliques. De la maison du fiancé, je n'ai pris que des cadres du père et du frère qui ont été tués. Les éléments bougent avec le mouvement des comédiens. C'est donc une scénographie inspirée du monde des arts plastiques, où il y a beaucoup de clins d'œil à des artistes qui étaient amis de Lorca», a souligné Arezki Larbi.
Le compositeur, musicien et interprète, Noureddine Saoudi, a fait un travail remarquable sur le texte en le traduisant à l'arabe populaire et en y tirant des chants et des répliques poétiques. «Mariana, Mariana, ach houa rajel idha kanen bla houria ?» (Mariana, Mariana, à quoi ressemble un homme sans liberté ?), en fait partie. «La gymnastique était de trouver un langage qui soit à la fois recherché et compris par le public. Le problème est lié au fait qu'on n'utilise pas la langue comme il le faut. Le défi était de garder la même teneur et la même musicalité des poèmes écrits par Garcia Lorca. Il fallait faire attention aussi à la métrique. Nous avons puisé dans notre propre patrimoine musical pour les chants», a noté Noureddine Saoudi.
La musique dans la pièce de Ziani Cherif Ayad n'est pas envahissante. Elle est un langage, au même titre que la chorégraphie utilisée soigneusement comme appui dramatique. Les lumières de Chaker Yahiaoui ont donné à l'ensemble scénique une certaine cohérence et l'ambiance voulue par le metteur en scène. Ors el dem est une pièce produite par le Théâtre régional Azzeddine
Medjoubi de Annaba.


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