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Les facteurs clés de succès d'une réforme administrative
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Publié dans El Watan le 02 - 03 - 2015

La modernisation, l'humanisation et l'efficacité administrative ont toujours fait partie du débat économique dans notre pays. La question est encore soulevée de nouveau par le début d'une énième réforme administrative. Si nous voulons moderniser nos pratiques et débureaucratiser la situation, c'est toujours du côté de la science, des expériences internationales et des modalités d'adaptation qu'il faut chercher les solutions.
Bien sûr, nous pouvons créer en partie nos propres pratiques efficaces mais ce serait une partie infime de la plateforme des rénovations qu'on devrait initier. Même ce que nous pouvons renouveler nous-mêmes doit respecter un certain nombre de principes. Nous avons plein de personnes qui réfléchissent à la meilleure manière de moderniser nos administrations. Je doute fort qu'elles se sont posées les vrais questions : qu'est-ce qu'on connaît sur l'efficacité administrative ? Pourquoi certaines administrations dans le monde sont efficaces et d'autres beaucoup moins ?
Bien sûr que ceux qui nous prodiguent des solutions vont s'en défendre. Ils vont nous expliquer qu'ils ont puisé des sciences et de l'expérience de l'humanité leurs préconisations. La question serait alors la suivante : pourquoi nous ont-ils produit des schémas qui ont failli partout ? Je vais le montrer, preuves à l'appui. Les politiques ont mis d'énormes moyens pour que l'administration améliore son efficacité. Mais la méthodologie, le schéma suivi ne sont pas les bons. Certains principes directeurs vont dans la bonne direction, mais les outils et les mécanismes de mise en œuvre ne peuvent qu'induire des dérapages. Beaucoup reste à faire pour que nos administrations commencent à se redresser. Nous allons résumer l'essentiel de la problématique et des pistes de solution, tout en sachant qu'il faut des développements plus profonds pour mieux cerner la question.
Le décalage entre la réalité et les perceptions
Beaucoup trop de personnes pensent à tort que les techniques de gestion qui sont pratiquées dans les grandes firmes mondiales, et dont une infime partie est adoptée par nos entreprises ne s'appliquent pas aux administrations. Elles pensent que la gestion n'est que du business management, applicable uniquement aux entreprises à but lucratif et qu'il n'y a rien à en tirer.
Cette ligne de pensée est tellement ancrée dans les esprits de beaucoup de responsables qu'elle fait énormément de tort à notre secteur administratif. La réalité est tout autre. Les administrations ont beaucoup plus besoin de management que les entreprises. Par leur nature et le développement du monde des affaires, ces dernières ont créé beaucoup d'indicateurs et d'outils pour se faire piloter.
On n'a aucune peine à responsabiliser un PDG sur les résultats nets, la part de marché, les cours boursiers, la rotation du personnel, etc. Il est également facile de responsabiliser un gestionnaire de la «supply chain» sur les coûts de stockage par rapport aux ventes, etc. Mais gérer une administration est beaucoup plus complexe et nécessite beaucoup plus de management et d'adaptations. L'idée selon laquelle le management n'est pas applicable à l'administration est fausse et dangereuse.
D'un point de vue des pratiques de management administratif, nous observons une évolution de plus en plus qualitative dans la manière de faire des pays. Au début des années 1900, l'ensemble des pays développés étaient grosso modo gérés par ce qu'on appelle le système pré-Wébérien. Par la suite et jusqu'au milieu des années 1980, l'ensemble des pays ont basculé sur ce que l'on appelle le système wébérien. Je ne vais pas développer ici les énormes différences qu'il y a entre les deux.
A partir du milieu des années 1980 et jusqu'à aujourd'hui, l'ensemble des pays développés et émergents ont basculé vers le système que l'on appelle «The new public administration». Ce dernier s'apparente à 90% à ce qu'on appelle le business management, ou les pratiques les plus efficaces des entreprises à but lucratif. Un diagnostic simple nous permet de situer que notre administration est gérée à 90% par le système pré-Wébérien et nous avons pris quelque 10% du système wébérien. Nous avons un énorme retard managérial à combler en matière de management administratif.
Les pistes les plus sérieuses de réformes
Une autre idée le plus souvent dangereuse consiste à dire que pour régler ce problème il faut rapprocher l'administration des citoyens et donc créer plus d'administrations. Par ailleurs, on rajoute une idée qui est extrêmement importante mais très dangereuse si on ne sait pas la mettre en œuvre : la participation citoyenne. La France a plus de 36 000 communes.
C'est le pays le plus administré de l'OCDE. Le budget de l'Etat représente 57% de la production nationale. Mais c'est un pays super bureaucratisé et très lourd comparé au Canada ou l'Etat ne pèse que 41% de la production nationale. Ce n'est pas le nombre, ni la proximité qui compte mais la qualité managériale.
Le Brésil l'avait très bien compris, lui qui avait créé un ministère de la Débureaucratisation durant les années 1970. Les administrations étaient tenues alors de se gérer à différents niveaux par des objectifs, des contrats de performance, des concertations, des Benchmarking ; bref, toute la panoplie des outils du management moderne.
Aujourd'hui, de très nombreuses administrations mondiales pratiquent le «Lean Management», technique qui n'existe même pas dans nos industries. Alors, quand est-ce qu'on aura une bonne administration efficace et proche des citoyens ? En premier lieu, on doit prendre conscience que c'est surtout une question de pratiques managériales à moderniser. La proximité peut être une solution (surtout pour le Sud où la population est trop éparpillée), mais à la condition sine qua non d'un meilleur management.
Nous devons également recycler tous nos administratifs et faire un usage très intensif des TIC pour introduire plus de transparence, simplifier à l'extrême toutes les procédures, mettre des indicateurs de performance partout (un wali, un chef de daïra et leurs subordonnés doivent avoir des contrats de performance). Il nous faut créer les sociétés de savoir autour du processus : des entreprises spécialisées en débureaucratisation, en communication (sinon les concertations se transformeront en conflit), en certification des administrations, en développement humain, en organisation administrative, en gestion des hôpitaux, des universités, etc.
C'est toute cette industrie du savoir qui nous manque. Le problème est commun avec les entreprises économiques. On veut développer notre économie, améliorer nos administrations sans les industries du savoir et sans un management et une qualification humaine de classe mondiale ; ce qui est impossible. Au lieu de parler de l'essentiel, on invente de fausses solutions comme celle de «rapprocher l'administration du citoyen et faire participer les administrés». Les mesures seraient bonnes si elles vont s'accompagner des mesures qu'il faut dont nous avons cité les plus importantes. Autrement, l'opération se transformera en cauchemar administratif.


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