Dans cette interview, Marc Hirschfeld, Directeur général Algérie de CFAO Automotive, revient sur les performances des marques commercialisées par son groupe. 2015 sera l'année des Opel avec, au tableau de bord, une offre diversifiée et enrichie à même de rendre la marque beaucoup plus dynamique sur le marché. Marc Hirschfeld parle également des tendances du marché et livre ses avis sur le nouveau cahier des charges. Comment analysez-vous les récentes tendances du marché automobile algérien et quelles sont vos prévisions pour l'année en cours ? Je pense qu'il est tout à fait normal que le marché retrouve son équilibre après la forte et exceptionnelle progression de 2012 et 2013. Nous retrouvons aujourd'hui un bon équilibre du marché, voire supérieur au niveau que nous avons connu en 2011. Le marché reste dynamique et important, après celui de l'Afrique du Sud. Je pense que nous allons rester sur un niveau qui équivaudrait à 300 000 unités (véhicules légers et utilitaires) immatriculées en 2015. Il n'y a pas de raisons particulières pour que ça descende plus que ça. Bien au contraire, je pense que petit à petit le niveau de vie progressera, tout comme les infrastructures. Cependant, il y a deux phénomènes à prendre en compte cette année et qui rendent difficile toute prévision sur le marché ; le changement de la réglementation, d'abord, qui nécessite un temps pour que les industriels s'adaptent et, ensuite, l'évolution de la monnaie algérienne par rapport au dollar. Depuis septembre à aujourd'hui, il y a eu plus de 15% d'évolution du dollar par rapport au dinar, ce qui nous oblige à réajuster nos prix. Cela pourrait avoir un impact sur le volume des ventes. L'année 2014 a-t-elle été bonne pour Diamal et quels sont les atouts sur lesquels vous comptez vous appuyer pour bien évoluer sur un marché décidément imprévisible ? L'année 2014 a été un petit peu contrastée pour nos marques, mais nous avons aujourd'hui de bonnes perspectives, notamment sur Opel. Sur cette marque, cela fait longtemps que nous discutons avec le constructeur à même de trouver les bons réglages et les bons moyens nécessaires pour pénétrer le marché algérien. Opel le mérite et je pense que nous avons enfin ce qu'il faut, à savoir tout d'abord une gamme qui s'est élargie avec l'apport de nouveaux produits. Nous avons, à titre d'exemple, la nouvelle Corsa qui a été présentée à Oran. Nous allons commencer les livraisons au Salon d'Alger où elle sera présentée en star. Nous avons également l'Opel Adam que nous allons présenter au Salon. Il s'agit d'un véhicule citadin qui s'adresse aux hommes, mais un peu plus aux femmes. C'est un modèle qui marche très bien en Europe. Il y aura d'autres nouveautés du même segment qui vont venir. C'est dire que la marque Opel s'est dotée aujourd'hui de bons atouts pour être plus dynamique. L'ensemble des produits Opel répond parfaitement aux exigences du nouveau cahier des charges. Qu'en est-il des produits de la marque Chevrolet ? Chevrolet reste une marque importante et dynamique pour nous. Sur cette marque, nous n'avons pas de nouveautés propres au Salon. Mais il y aura bien évidemment la Cruze au salon d'Alger que nous avons déjà présentée au salon d'Oran. Globalement, nous avons vendu plus de 11 500 Chevrolet en 2014, tandis que sur les Opel les ventes étaient un peu timides, étant donné que la marque ne s'était pas encore bien enrichie. Cette année, l'accent sera mis sur la marque Opel qui s'est dotée de bons atouts pour réussir la dynamique attendue. Car la nouvelle réglementation pourrait engendrer quelques perturbations pour Chevrolet, en attendant l'adaptation des produits aux nouvelles exigences du cahier des charges. Sur la marque Chevrolet, l'essentiel des ventes vient des produits qui sont bien positionnés en termes de rapport qualité/prix/équipement, dont la Spark, New Spark, la Sail et l'Aveo qui sont les produits phares de la marque. Nous avons présenté au courant de l'année écoulée des nouveautés importantes, à l'image de la nouvelle Optra et le Trax qui commencent à bien prendre leur place sur le marché algérien. Quelle lecture faites-vous du nouveau décret qui fixe aux distributeurs automobiles de nouvelles conditions d'exercice de leur métier, et que fait Diamal pour se mettre en conformité avec le cahier des charges ? Globalement, l'arrivée du décret est une bonne chose, dans la mesure où il encadre beaucoup plus précisément le métier de distribution automobile. C'est important qu'il y ait un encadrement et c'est important aussi que tout le monde fonctionne avec les mêmes règles. La nouvelle réglementation va aussi dans un bon sens, dans la mesure où elle oblige tous les distributeurs à avoir une meilleure qualité de service. Elle est aussi une excellente nouvelle, étant donné qu'elle fixe désormais les normes en matière d'équipement et de sécurité. Il faut maintenant accorder du temps aux chaînes afin qu'elles puissent faire les réaménagements nécessaires et conformes aux nouvelles conditions contenues dans le décret en question. La modification d'une chaîne de production ne peut se faire en quelques semaines seulement. A notre niveau, cela fait longtemps déjà que nous avons investi dans le service après-vente, le réseau et la formation du personnel. Les voitures que nous importons sont au minimum conformes à la réglementation, mais sur d'autres produits, notamment de marque Opel, nous sommes au niveau de ce qui est demandé. Diamal existe depuis maintenant 15 ans en Algérie. Nous avons montré un savoir-faire et un sérieux, mais aussi un bon rapport qualité/prix/équipement. Tout ce que nous mettons en œuvre est aux meilleurs standards de ce qui existe dans le monde.