Le président de la CAF, Patrice Motsepe, multiplie les louanges sur la coupe d'Afrique des Nations 2025 au Maroc. Un enthousiasme débordant qui intrigue, agace... et divise. «Motsepe en mode fan absolu» Un amour trop voyant pour la CAN-2025 au Maroc ? C'est la première analyse du journal africain sportif, connecté à ce qui se passe autour de la préparation de la prochaine Coupe du Monde. Le président de la CAN semble se prosterner aux sollicitations du Makhzen. Il est déjà en 2025. Il a pris une sacrée avance sur le jour «J» de la CAN. Le journal fait remarquer qu'il ne se passe d'occasion ou il ne soit invité à prendre la parole sans qu'il «ne glorifie la future Coupe d'Afrique des Nations, allant jusqu'à prédire qu'elle sera «la plus réussie de l'histoire» Déclaration répétée à l'envie, au point de devenir un véritable mantra...voire une obsession». Voilà un Monsieur qui se vouait au desiderata du prochain organisateur. «La compagnie aérienne» est dans le match ! Des millions de téléspectateurs, en tous points du globe, porteront sur le petit écran un regard passionné ou seulement attentif. Un phénomène est en train de se faire place dans les préparatifs de cet événement. Il veille au grain, et ce, pour des raisons qui ne suscitent plus une quelconque curiosité puisque c'est devenu presque à la mode chez lui. Une autre preuve incontestée et incontestable vient de percer les nuages de cette manifestation, il s'agit de l'amour qu'il porte à la compagnie aérienne du pays organisateur. Attention, «pas de compagnies étrangères» «Son choix de confier le transport des délégations à cette compagnie au lieu de compagnies étrangères». Dans une tonalité des grands serviteurs, il déclare «Je ne peux pas confier le transport des Africains à des compagnies étrangères», a-t-il martelé, transformant ce choix logistique en symbole de panafricanisme économique. Ou mieux encore un slogan publicitaire qui risque de faire l'objet de panneaux pub un peu partout dans les coins et recoins du royaume et sur les chaines TV «Mais ce zèle affiché, entre passion sincère et patriotisme performatif, interroge de plus en plus». Ce que retiennent les médias qui décortiquent les préparatifs de cet événement est «la fréquence et la ténacité du discours de Motsepe». «Peu importe le micro ou la langue» Ou encore «les mots», écrit notre confrère sont les mêmes : en vérité à parcourir les discours, on comprendra qu'il est le parfait ambassadeur du makhzen pour dire que le choix c'est le sien et pas d'un autre. Parce que «La CAN-2025 en décembre sera une célébration. Toute l'Afrique rentre à la maison pour suivre les rencontres. Ce sera la CAN la plus réussie de l'histoire». Pas une phrase différente sur les CAN précédentes, pas un qualificatif nouveau sur les autres manifestations. Elles n'ont donc, pour lui, laisser aucune empreinte qui puisse rayonner sur la planète comme le font les autres événements sportifs des autres continents. Il a déjà utilisé exactement les mêmes phrases Problème ? Il a déjà utilisé exactement les mêmes phrases pour d'autres éditions, d'autres pays. Résultat : «les réseaux sociaux s'en amusent, des observateurs s'en agacent. À force de répéter, le discours perd en impact et en crédibilité. Pire, certains y voient une mise en scène calculée, visant à mettre une pression maximale sur le royaume pour qu'il ne rate surtout pas son rendez-vous continental». Quel est l'objectif de Motsepe ? «Cherche-t-il à mobiliser les énergies...ou à transférer la pression d'un continent sur un seul pays ?», s'interroge notre confrère de la presse sportive africaine. «Le monde nous respectera lorsque nous affronterons les meilleurs...et que nous gagnerons», a-t-il lancé, ajoutant une dose de défi géopolitique à son discours déjà chargé. Le risque de faire naître des attentes intenables Si l'intention semble noble, valoriser l'Afrique, promouvoir ses entreprises, fédérer les peuples la forme interroge. Car à trop promettre, on risque de décevoir. À force de louer, d'encenser et d'exalter cette édition, il pourrait bien faire naître des attentes intenables. Et dans ce cas, le plus grand échec ne serait pas celui du pays organisateur, mais de sa propre communication.