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«On aurait dû avoir ce débat chez nous !»
Face-a-face activistes-Sonatrach
Publié dans El Watan le 28 - 03 - 2015

Quand il fit son entrée, alors que M. Mahmah était en plein exposé, personne ne se doutait qu'il était le «Monsieur Sonatrach» qui supervisait les premiers puits de gaz de schiste à In Salah.
Courageusement, sommes-nous tentés de dire, il se présente : «Khelil Kartobi, directeur Techniques Production à Sonatrach. C'est nous qui avons foré le premier puits dans le bassin d'Ahnet». Applaudissements ironiques de la salle. «Nos petits-enfants s'en souviendront», se gausse un militant.
Stoïque, Khelil encaisse (pas Chakib). Affûte ses arguments. Il doit déployer des trésors de pédagogie pour rattraper les bourdes gouvernementales et la gestion chaotique de ce dossier. S'il n'a pas mis la salle dans sa poche, il aura au moins eu le mérite de se prêter au débat. Le représentant de Sonatrach commence par préciser qu'il n'est qu'un «opérateur». «La décision ne nous appartient pas», se défend-il. «Ce sont les parlementaires qui ont voté la loi, n'est-ce pas ?» appuie-t-il.
«Notre mission à Sonatrach est de veiller au renouvellement des réserves en place», professe l'ingénieur. M. Kartobi indique qu'un premier puits a été foré dans le bassin d'Ahnet, et qu'un deuxième puits est en cours. Il s'empresse toutefois de souligner que «c'est de l'exploration, pas de l'exploitation. A ne pas confondre. C'est juste pour faire une évaluation. On parle d'un projet pilote.» «Une nation, argue-t-il, vaut par ses réserves, et pour cela il faut faire une évaluation (du gisement réel)». Khelil Kartobi le reconnaît : «Le risque zéro n'existe pas.»
Au plus fort des débats, il lance, diplomate : «Ecoutez, je suis venu vous parler avec mon cœur. Si on est venus à ce forum, c'est pour débattre. Si on a commis des erreurs, on est prêts à les corriger.» Et des erreurs, il y en a eu, admet M. Kartobi. «Il y a eu surtout une défaillance dans le plan de communication.
Sincèrement, le projet aurait dû être débattu. Il aurait fallu descendre à In Salah et expliquer aux gens», reconnaît-il tout en précisant qu'il connaît intimement la région. «Nous avons déjà foré à In Salah. On vit chez eux.» D'ailleurs, c'est toujours à lui qu'on fait appel chaque fois qu'il y a le feu à In Salah, en raison, sans doute, de son entregent.
En bon communicant, il détaille le procédé technique sous le regard perdu de l'autre expert, complètement aphone : «Les puits sont cimentés. Il y a quatre niveaux de cimentation, donc le risque de contamination de la nappe phréatique est presque nul», assure-t-il.
Concernant les quantités d'eau nécessaires pour la fracturation d'un puits de gaz de schiste, celles-ci sont dix fois supérieures à celle d'un puits conventionnel, nous apprend-t-il. «Cela demande autour de 90 000 m3 d'eau.» Quant aux produits chimiques utilisés dans la fracturation, il dément l'injection d'une pléthore de produits toxiques en précisant que Sonatrach emploie principalement «un gélifiant pour rendre l'eau plus visqueuse».
A ceux qui lui font remarquer qu'il s'agit de produits cancérigènes, il réplique : «Même le jus que vous buvez contient des substances cancérigènes. Tout dépend du niveau d'exposition». Outre la faille communicationnelle, M. Kartobi a déploré le gap qui existe entre l'entreprise et l'université. «J'encourage les étudiants à venir travailler sur le gaz de schiste», plaide-t-il en distribuant sa carte de visite. «N'hésitez pas à venir me voir à Alger ou à In Salah», sourit-il. «Je ne vends rien du tout, je suis venu vous parler avec mon cœur», renchérit le directeur Techniques Production à la division Engeneering de Sonatrach.
Un étudiant en master (énergie mécanique) est réjoui par cette disponibilité débordante : «C'est une chance d'avoir une telle opportunité. J'ai tout fait pour organiser un débat à l'université de Bouira et à Boumerdès sur le gaz de schiste, impossible !» Un intervenant répète à regret : «Oui, mais ce débat on aurait dû l'avoir en Algérie !» Athmane Bessalem, militant anti-gaz de schiste de Tizi Ouzou, pancarte autour du cou, relève avec humour : «Le gouvernement algérien a réprimé les manifs contre le gaz de schiste à Alger, à In Salah, à Ouargla, alors qu'ici on ne vous a rien fait.»
Présent dans la salle, Tewfik Allel, figure de proue de l'association Manifeste des Libertés, suit cet échange presque surréaliste avec un vif intérêt, avant d'interpeller Khelil Kartobi pour lui dire : «C'est courageux de votre part de venir à ce débat. Vous avez un discours de technocrate certes, mais tout ça c'est bien, ça participe d'une procédure démocratique. Maintenant, il faut répondre au moratoire des lutteurs d'In Salah. Profitons de cette occasion pour adopter le moratoire !»


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