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Makhlouf Boukhzar, première victime du terrorisme à Constantine
Il a été assassiné le 4 avril 1995
Publié dans El Watan le 04 - 04 - 2015

Ce lundi 3 avril 1995, Makhlouf Boukhzar et sa famille étaient à mille lieues de penser que leur vie allait irrévocablement basculer. Vers 18h de cette journée printanière, la barbarie est entrée par effraction dans leur domicile situé à Daksi, sur les hauteurs de Constantine.
«Nous avions une invitée et Makhlouf est venu partager un moment avec nous», raconte sa femme, non avec une pointe de douleur. Revivre cette tragédie n'est pas chose aisée pour elle, mais cette femme digne et courageuse tient à témoigner pour que «la mémoire de son mari et de tous les autres journalistes assassinés par la main terroriste demeure vivace et pour que personne n'oublie». Ce jour-là, sa fille aînée accourut en hurlant : «Des voleurs, des voleurs.»
Du haut de ses dix ans, la fillette avait senti que quelque chose se tramait en voyant débouler quatre individus, dont trois cagoulés. L'un d'entre eux resta en retrait, tandis que les autres investirent le domicile. Makhlouf Boukhzar fut sorti de la salle de bains et emmené de force vers l'extérieur. Les terroristes, se faisant passer pour des policiers, lancèrent à l'encontre de sa femme choquée par cette intrusion et des enfants terrorisés : «Ils vont le ramener.» Makhlouf Boukhzar, vêtu d'un survêtement vert, quitta, sous la contrainte, son domicile, fermement tenu par ses bourreaux. Ils le firent monter dans sa propre voiture et partirent en trombe sous le regard inquiet de sa famille. «J'ai vite compris qu'il ne reviendra jamais. J'ai appelé à l'aide mais le voisinage n'a pas répondu.
En ces temps troubles, les gens vivaient dans la crainte, personne n'a osé s'interposer de peur de représailles», se remémore Mme Boukhzar. A rappeler que depuis 1993, plusieurs assassinats furent perpétrés contre l'intelligentsia algérienne. Journalistes et intellectuels furent la cible d'agression et d'attentats terroristes.
Entre 1993 et 1995, pas moins de 73 journalistes sont tombés sous les balles assassines de groupuscules armés vouant aux gémonies toute une corporation et faisant taire toute voix s'élevant contre leur projet de société d'un autre âge. Mme Boukhzar, dont le mari était journaliste sportif depuis 1987 à la station régionale de la Télévision à Constantine, était consciente du danger encouru.
Elle ne ferma pas l'œil cette nuit-là. Au fur et à mesure que les heures passèrent, ses doutes concernant le sort réservé à son conjoint cédèrent la place à la certitude. L'espoir de le voir regagner le domicile familial s'amenuisa quand, le lendemain vers 9h30, son beau-père franchit le seuil de la porte. A sa mine défaite, le doute s'estompa définitivement. Makhlouf Boukhzar a été retrouvé la gorge tranchée, le 4 avril, dans le coffre de sa voiture stationnée à quelques mètres de son domicile.
Constantine, qui conjurait le sort jusque-là, fut brusquement réveillée sur une réalité cruelle qui, tel un leitmotiv, reviendra par la suite hanter les esprits sur le vieux Rocher. Car des assassinats ciblés, il y en aura encore et encore. Makhlouf Boukhzar fut la première victime du terrorisme dans la capitale de l'Est. En cette matinée du mardi 4 avril, la corporation était sous le choc. «On était une poignée de journalistes à l'époque à Constantine.
Nous nous savions menacés, mais continuions à faire notre métier en bravant les menaces et les intentions meurtrières. A l'annonce du lâche assassinat de notre collègue de la Télévision, nous étions en plein briefing de la rédaction, nous avons mesuré l'importance de notre combat face à la barbarie», se souvient Randa A., journaliste dans le seul quotidien francophone de l'époque à Constantine. Makhlouf Boukhzar n'avait pas cinquante ans quand il fut ravi aux siens.
Ses quatre enfants étaient âgés entre 7 et 14 ans. Vingt ans après, sa veuve est revenue sur cette tragédie, exclusivement dans les colonnes d'El Watan, tant il est important de rappeler le sacrifice et le lourd tribut payé par la corporation durant la décennie noire. Un devoir de mémoire, particulièrement dans l'Algérie post-réconciliation nationale.


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