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Le laximse coupable de l'Etat
Les islamo-conservateurs reprennent du poil de la bête
Publié dans El Watan le 16 - 04 - 2015

Après avoir bloqué l'examen du projet de loi sur les violences à l'égard des femmes par les sénateurs, des lobbys islamo-conservateurs ont empêché l'installation du comité ad hoc devant revoir le code de la famille dans ses volets liés au divorce.
Depuis quelque temps, l'Algérie vit au rythme de la régression rappelant le climat qui régnait au début des années 1990 avec l'avènement du parti dissous. Encouragés par la faiblesse de l'Etat, les islamo-conservateurs reviennent en force pour occuper la scène médiatique. Tapis dans les institutions, ils se sont constitués en lobbys pour faire pression sur l'Etat et le faire reculer sur des acquis arrachés au prix du sacrifice.
Ainsi, après avoir réussi à bloquer l'examen du projet de loi sur les violences à l'égard des femmes au niveau du Sénat (après son adoption au forceps par l'APN), voilà qu'ils récidivent, en utilisant leurs relais au sein de l'administration et au plus haut niveau de l'Etat, pour empêcher toute révision du code de la famille, notamment celle devant toucher le volet lié au divorce.
Textes de loi bloqués et lynchage de ministres
Des sources bien informées affirment qu'«à ce jour, l'ordre donné par le président de la République au Premier ministre le 8 mars dernier, pour mettre en place un comité ad hoc chargé de la révision et du réaménagement des articles du code de la famille relatifs au divorce qui prêtent à interprétation, en vue d'y introduire les clarifications et précisions nécessaires, afin de combler les insuffisances et garantir la protection des droits des deux conjoints, n'a pas été exécuté en raison des pressions exercées par certains lobbys islamo-conservateurs.
Ces derniers font tout pour que ces réaménagements, dans le cas où ils n'arrivent pas à les empêcher, se font dans l'objectif d'amender les dispositions relatives au divorce par le khol', introduites en 2006, et qui permettent à la femme de demander le divorce d'une manière unilatérale, en rachetant sa liberté.»
Pour l'instant, le forcing est maintenu dans le but d'empêcher la mise en place de ce comité et, au Premier ministère, il semble qu'il n'est pas du tout à l'ordre du jour. Nos interlocuteurs regrettent que «les questions sociétales, qui renseignent sur le projet de société auquel l'Algérie aspire, fassent l'objet de blocage et de manipulations exercées par des lobbys de plus en plus forts, dans le seul but de faire reculer toute démarche allant dans le sens du respect de l'égalité homme-femme et des libertés individuelles».
A ce sujet, ils rappellent le lynchage dont ont été victimes deux ministres de la République, Tayeb Louh et Amara Benyounès, par les mêmes courants islamo-conservateurs. «Le premier a fait l'objet de violentes attaques de la part des députés, avant que le projet de loi sur la violence à l'égard des femmes ne soit adopté, et le second a subi un lynchage public, parce qu'il a rétabli une situation de non-droit, lié à l'annulation d'une autorisation d'importation de boissons alcoolisées, imposée illégalement par un ministre MSP, qui l'avait précédé.
Pourtant tout le monde sait que l'annulation de cette autorisation ne veut pas dire interdiction d'importation de boissons alcoolisées. Le ministre est en droit de réguler cette activité gangrénée par le marché informel. Il n'est pas là pour décider si les boissons alcoolisées sont ‘hallal' ou ‘haram'. Malheureusement, les lobbys islamo-conservateurs ont fini par avoir gain de cause, puisque le Premier ministre a gelé l'annulation. Cela illustre, parfaitement, la faiblesse du gouvernement.»
Cette montée en cadence des islamo-conservateurs n'est pas fortuite. Depuis quelque temps, ils occupent les plateaux des chaînes de télévision privées et les colonnes des journaux qui leur sont affiliés, pour distiller des messages rétrogrades, misogynes et, souvent, faisant l'apologie du charlatanisme. Ils se sont même érigés en véritable police des mœurs, qui traque les femmes non ou mal voilées, par des campagnes comme à Constantine, où des véhicules sillonnent la ville avec des pancartes appelant les jeunes filles à porter le voile ou à mieux se voiler. Et les autorités ne réagissent pas.
Ce cas n'est pas isolé. Une vidéo, qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, montre un pseudo-imam, dans un bus de l'Etusa, en train de faire de la «daawa» à des passagers qui semblaient tous occupés par autre chose. Dans de nombreuses villes du pays, les femmes sont souvent les premières victimes de cette «police des mœurs» qui n'hésite pas à sermonner en public les récalcitrantes.
Tabassée pour ne pas avoir porté le foulard
Il y a quelques semaines, un citoyen avait fait état d'un témoignage émouvant sur l'agression que sa fille a subie dans un train de la banlieue d'Alger. A l'université de Bab Ezzouar, une jeune fille a été tabassée par un jeune qui lui avait reproché de ne pas porter le foulard. La scène s'est déroulée devant de nombreux passagers, qui n'ont pas daigné bouger le petit doigt. Le climat rappelle étrangement celui qui a régné au début des années 1990, et que beaucoup pensaient révolu, après les lourds sacrifices consentis pour une Algérie républicaine où les hommes et les femmes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Qu'en est-il aujourd'hui, lorsqu'un ministre est lynché parce qu'il a présenté un projet de loi qui protège les femmes des violences qu'elles peuvent subir aussi bien dans la rue que dans leur foyer ? Qu'en est-il aujourd'hui, lorsque les femmes sont la cible de campagnes haineuses et violentes parce qu'elles ne portent pas le voile ? Qu'en est-il aujourd'hui, lorsqu'un Premier ministre lâche un de ses ministres juste pour concilier un courant, porteur et défenseur d'un projet de société, qui a engendré mort, destruction et désolation ? Autant de questions qui restent en suspens et interpellent les consciences vives de notre pays.


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