Le projet portant réhabilitation et modernisation des installations ferroviaires de la ligne reliant Béjaïa à Beni Mansour, dont le tracé a été contesté par les riverains à cause de dégâts collatéraux jugés excessifs, serait-il compromis ? Accusant des mois de retard (l'ODS de début des travaux ayant été signé en juin 2014), le dédoublement de la voie et la rectification du tracé de l'actuel chemin de fer risquent, en effet, de s'éterniser à cause des nombreuses oppositions dont le projet fait l'objet. Des représentants des contestataires ont réaffirmé, dans une déclaration qu'ils ont cosignée avec les représentants de l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif) à Akbou en date du 13 du mois en cours, leur refus catégorique du tracé initial. En guise d'alternative, les deux propositions émises par l'association de défense des intérêts des citoyens, opérateurs économiques et industriels de la Soummam ont été réitérées. Il s'agit, pour rappel, de la réalisation du chemin de fer en parallèle à la pénétrante autoroutière reliant Béjaïa à l'autoroute Est-ouest ou le long du lit de l'oued Soummam. Néanmoins, l'étude d'un nouveau tracé s'impose si l'une de ces propositions venait à être officiellement retenue. «Selon les représentants de l'ANESRIF, l'étude et la réalisation d'un nouveau tracé en parallèle à la pénétrante autoroutière ou le long de l'oued Soummam, considéré par ailleurs comme zone inondable, coûterait cher. De notre côté, nous considérons que le prix de revient sera largement inférieur à l'estimation des dégâts collatéraux (chômage, crise de logement…) qu'engendrera la réalisation du projet selon la variante décriée», nous dira Khoudir Aït Braham, président de l'association contestataire. Notre interlocuteur constatera que «l'équipe technique de l'ANESRIF a tenté de rectifier dernièrement le tracé à Tazmalt mais elle n'a fait que déplacer le problème d'un endroit à un autre en créant la zizanie au sein de la population. Les opposants au tracé sont sur le qui-vive et nous tenons à dégager toute responsabilité quant à tout éventuel dépassement». Autant dire que le train à grande vitesse ne verra pas le bout du tunnel de si tôt dans la vallée de la Soummam.