Une soixantaine d'exposants venus de plusieurs régions du pays ont pris part au Salon régional de l'artisanat et des métiers qui s'est tenu cette semaine à la maison de la culture Ali Zaâmoum de Bouira. Une vingtaine de wilayas étaient représentées, selon la directrice de la Chambre d'artisanat et des métiers (CAM) de Bouira. Des artisans de Ouargla, Tamanrasset, El Oued et Souk Ahras ont exposé le fruit de leur labeur. Dans la beauté des objets exposés, on décèle les longues journées de travail fourni par l'artisan au fond de son atelier. Le processus de fabrication prend beaucoup de temps. Une dessinatrice dans un atelier de poterie à Bouira nous a confié : «Les objets d'artisanat de petite taille sont les plus difficiles à fabriquer. Les clients ignorent cela. Ils sont toujours étonnés du prix de ces objets. Mais ils doivent savoir que cela a coûté beaucoup de temps et d'énergie à l'artisan. Les objets qu'on façonne de nos mains n'ont pas de prix.» La dessinatrice estime que le client doit savoir dans quelles conditions le produit artisanal qu'il achète a été fabriqué. Un artisan spécialisé dans les bijoux traditionnels se plaint des prix de la matière première : «Nous achetons parfois la matière première à des prix très élevés et cela a un impact direct sur le prix du produit final.» Les opérateurs dans ce créneau utilisent une matière première de mauvaise qualité, estime l'artisan. «L'informel a pris de l'ampleur dans ce métier. Il y a des artisans qui travaillent dans l'illégalité, ne paient pas d'impôts et cèdent leurs produits à des prix très bas. Nous avons du mal à faire face à cette concurrence déloyale. On ne peut pas baisser les prix quand on achète une matière première de qualité», ajoute l'artisan.
