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Mosquées : Les dons sous haute surveillance
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Publié dans El Watan le 29 - 05 - 2015

Nouvelle procédure dans la collecte des dons pour la construction de mosquées. Sur le papier, comme l'affirme le ministère de l'Intérieur, cela ne change en effet pas grand-chose. Sur le terrain, les associations craignent plus de bureaucratie. Cette décision alimente en tout cas le débat sur la traçabilité des fonds.
Une décision ministérielle a été envoyée à tous les walis au mois de mars. Elle stipule que les autorisations pour la collecte des dons dans le cadre des projets de construction des mosquées ne se feront plus auprès de la Direction de la réglementation des affaires générales, qui dépend de la wilaya, mais auprès de la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques rattachée au ministère de l'Intérieur.
Qu'est-ce que cela implique ? «C'est une simple démarche administrative qui change, mais nous n'avons jamais interdit les dons», nous précise-t-on au ministère. Mohamed Talbi, le responsable de la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques a expliqué, en évoquant la tutelle de la wilaya dans El Khabar : «La procuration des autorisations pour ce genre d'activités a toujours dépendu du ministère de l'Intérieur».
Dans les faits, la décision promet tout de même plus de bureaucratie pour les associations qui collectent les dons. Abdelaziz Mansour, député du parti islamiste Binaâ, craint de voir les initiatives de construction «tuées» par «ces mesures administratives lourdes». Il pense que «la bureaucratie va enchaîner les musulmans et les empêcher d'avoir des ‘‘hassanat''». Il appelle aussi l'Etat à construire des mosquées, surtout lorsqu'il s'agit des grands projets.
A l'image de la mosquée d'Oran qui est en construction depuis 1970. «C'est le président de la République qui a procuré 170 milliards il y a quatre ans pour qu'ils finissent la constructions. D'après Ismahane Sermouk, députée Binaâ dans la wilaya de M'sila, cette crainte de détournement de l'argent des dons ne devrait «en aucun cas biaiser le développement des mosquées. devant cette menace, l'Etat devrait construire lui-même les mosquées.»
Mauvaises mains
Faut-il en déduire que cette mesure vise à contrôler un peu plus l'argent destiné aux mosquées ? Karim, 34 ans, musulman pratiquant, reconnaît : «On construit tellement de mosquées que, malheureusement, ces lieux saints peuvent constituer un grand danger lorsqu'ils tombent entre de mauvaises mains. Ici, à Bab Ezzouar, les salafistes fonctionnent comme une véritable communauté et nous rendent la vie difficile. Ils ne se fréquentent qu'entre eux, toutes nos pratiques religieuses sont une bidaâ (hérésie). De nombreux jeunes les suivent et tombent dans l'extrémisme religieux !» Mohamed Talbi, le responsable de la direction censée s'occuper désormais de ce dossier, reconnaît que «la protection de nos mosquées» est une préoccupation. Selon lui, les collectes ont atteint la somme de 400 milliards de centimes en 2014.
Il ajoute que le but de cette décision est d'éviter que les sommes soient dépensées dans ce qui «porterait atteinte à l'ordre public». L'ancien ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, a indiqué, le jeudi 14 mai avant sa nouvelle affectation, que toutes les autorisations de collecte de dons et pas seulement celles des mosquées seront soumises au ministère de l'Intérieur. Selon lui, «des sommes importantes collectées par des personnes non habilitées ont été détournées». D'après Abdalaziz Mansour, «la décision a été prise à Sharm El Sheikh en Egypte lors des rencontres des ministres des Affaires étrangères.
Ils ont conclu lors de leurs rencontres que des filières djihadistes sont financées par ce genre d'activités». Curieusement, le ministre des Affaires religieuses a déclaré n'avoir eu aucune information. Sa chargée de communication, Mounia Salim, contactée par El Watan Week-end, confie qu'au ministère on a pris connaissance de cette décision «comme tout le monde par voie de presse, sans qu'aucune correspondance ne nous soit envoyée !»
Surveille (Contrôle)
Selon Mohamed Menad, directeur du service des Wakfs et de la Zakat à la direction des Affaires religieuses de la wilaya de Mostaganem, «il n'a jamais été facile d'obtenir les autorisations pour la collecte des dons». Avant de déposer un dossier, l'association doit être agréée avec 15 fondateurs dont 6 membres de l'exécutif par la wilaya. Bien que les demandes soient déposées à la Direction des Affaires religieuses régionales, c'est la DRAG qui procure les autorisations pour l'appel aux collectes à travers les mosquées de la région après une enquête et un strict interrogatoire.
«Le nombre des collectes et les mosquées où ça se passe, tout est dicté par la DRAG et surveillé par la direction des Affaires religieuses», ajoute Mohamed Menad. Chapeautées par la direction des affaires religieuses, les opérations de collecte qui se passent uniquement après la prière du vendredi doivent être déclarées, et les sommes réunies déposées dans les comptes des associations 48 heures au plus tard. Le montant doit être indiqué dans un PV signé par l'imam, le président de l'association et les témoins.
Détournements
«Ce sont des conditions terribles, de plus qu'à Alger ça a toujours été interdit», souligne Abu Sofiane, anciennement actif dans l'association Nour El Islam de Bab El Oued, dissoute pendant les années de la guerre civile. «Depuis la décennie noire, on nous interdit les collectes de dons à Alger, il y a certainement eu des détournements», ajoute-il. Selon des témoignages, les services de sécurité interviennent régulièrement lorsque les associations de mosquées essaient de collecter des dons le vendredi après la prière. «C'était interdit, mais on le faisait quand même.
En 2013, les gendarmes ont débarqué et nous ont interdit les appels aux dons pour la construction de notre mosquée», confie Nouari Hadid, président de l'association religieuse des mosquées Salman Al-Farisi, à Bab Ezzouar, Alger. «Sans faire appel aux dons d'une façon traditionnelle les vendredis, on a pu collecter presque 7 milliards de DA que les donateurs ont mis dans les caisses de l'association», révèle-t-il. Pour une superficie de 2366 m2, la mosquée Salman Al-Farisi en construction reçoit des subventions de l'Etat tous les deux ans depuis 2010. La plus consistante étant celle de 2014 qui a atteint 170 millions.
En guise d'argumentation, il affirme : «Ce sont les maisons d'Allah !» Abou Bakir, imam de la mosquée Omar Ibn El Khattab à Mostaganem, préfère faire confiance aux autorités : «Cela me fait de la peine de savoir qu'un danger pèse sur les mosquées, mais je considère que les responsables sont les mieux placés pour juger de ce qu'il faut faire.» Kamel Chekkat, islamologue et membre de l'association des Oulémas affirme que «cette décision va peut-être ralentir l'activité, mais elle ne va certainement pas l'arrêter, puisque ça relève d'un acte religieux et d'une conviction».


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