Les représentants du secteur de la santé des wilayas du centre et de l'est du pays sont en conclave au centre de la Munatec de Tipasa depuis le 24 et jusqu'à aujourd'hui, dans le cadre du premier séminaire régional de formation simultanée, dont l'une sur le contrôle bactériologique des aliments, des eaux de boisson et des eaux de baignade, tandis que la seconde sur les techniques d'échantillonnage des eaux de baignade. En plus des conférences thématiques programmées pour ce rendez-vous régional médical, le ministère de la Santé avait inscrit pour le personnel médical et paramédical des 16 wilayas participantes des séances de travaux pratiques portant sur les techniques d'échantillonnage des eaux et des eaux de baignade à travers des sorties en mer, sur le contrôle bactériologique de l'eau et des aliments ; l'analyse bactériologique de l'eau et des aliments à travers la technique par filtration et la technique des tubes multiples ; l'analyse physico-chimique des aliments et des eaux ; le contrôle bactériologique de l'eau et des aliments. La première séance a donné lieu à des débats intéressants qui avaient dévoilé l'absence de communication et de collaboration entre les institutions en matière d'analyse et d'interprétation des analyses. L'Institut Pasteur est le laboratoire d'analyses de référence, en mesure de résoudre les incompréhensions. Le docteur Amrani Samia, directrice de la prévention socio-environnementale au département ministériel de Abdelmalek Boudiaf et le DSP de Tipasa ont assisté à l'entame des travaux de ce séminaire. La direction de la prévention socio-environnementale est une institution fraîchement créée dans le secteur de la santé. Elle prendra le relais sur la prise en charge des maladies à transmission hydrique (MTH) et les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC)mais surtout redynamisera le programme de prévention et d'environnement, tout en tenant compte de l'ensemble des actions menées dans le passé dans le cadre de la lutte contre ces maladies (MTH et TIAC) qui ont vu le jour dans les différentes wilayas du pays. «Les TIAC sont devenues une réelle préoccupation chez nous après avoir enregistré des résultats excellents dans l'éradication de plusieurs maladies. Car il y a jusqu'à 4000 cas de toxi-infections alimentaires collectives déclarées officiellement, alors que nous savons qu'il y en a plus, ce qui a poussé notre ministère à s'orienter vers une stratégie en matière de prise en charge des risques des aliments consommés par les citoyens, car nos établissements de santé sont devenus des réceptacles des patients victimes des TIAC. Mais le secteur de la santé a ses limites, par conséquent, la stratégie de notre ministère consiste à impliquer les autres secteurs concernés, afin de s'orienter tous ensembles vers un cadre intersectoriel, pour une efficacité meilleure, afin de venir à bout de ces TIAC», conclut-elle. La deuxième rencontre régionale similaire, qui aura lieu le 7 juin 2015 à Mostaganem, regroupera les wilayas de l'Ouest ; le troisième séminaire régional qui concernera les wilayas du Sud aura lieu à Skikda un peu plus tard. Selon le directeur de la santé de Tipasa, «ces séminaires de formation constituent une mise à niveau pour les techniciens des laboratoires et les médecins. C'est le manque d'hygiène à tous les niveaux qui est à l'origine des TIAC, le citoyen est le plus concerné, d'ailleurs nos statistiques révèlent que c'est durant la saison estivale, qu'on assiste au développement des cas des TIAC. Donc, il y a la prévention d'abord et ensuite comment devons-nous agir quand il s'agit d'intoxication alimentaire collective. Bien entendu, nous sommes appelés à harmoniser nos méthodes d'analyse et prendre attache avec le laboratoire de référence, l'Institut Pasteur s'il y a doute sur les résultats d'analyses entre les différents laboratoires d'analyses». La traçabilité du produit et la prise en charge des aliments et des eaux depuis leur création jusqu'à leur arrivée chez le consommateur devront faire l'objet de contrôles et analyses rigoureux, des sujets débattus par les fonctionnaires de la santé, au moment où les acteurs des autres secteurs doivent se pencher sur cette problématique des TIAC afin de préserver la santé de leurs compatriotes.