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l'orchestre des aveugles projeté au festival du film arabe d'Oran : une nostalgie au goût sucré
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Publié dans El Watan le 10 - 06 - 2015

Mohamed Mouftakir a plongé dans ses souvenirs d'enfance pour repeindre le tableau d'une certaine époque avec une nostalgie au goût plutôt sucré.
Dans Jouk al amyine (L'orchestre des aveugles), projeté lundi à la salle Maghreb à la faveur du 8e Festival international du film arabe d'Oran, le cinéaste marocain raconte l'histoire d'une petite communauté avec ses hauts et ses bas, ses noirs et ses blancs, ses douleurs, ses amours et ses espoirs. Le petit Mimou (Ilyas Eljihani) a l'œil sur tout, surveille tout, veut faire comme les adultes. Attaché à son oncle Abdallah (Fehd Benchamsi), opposant au pouvoir du roi Hassan II, il entend les premiers «mots» de la politique. «Sans démocratie, je ne fais pas d'enfants. La politique, c'est celle qui défend les pauvres», raconte Abdallah.
Amoureux précoce de Chama (Oulaya Amamra), la fille qui vient de l'intérieur pour travailler comme servante, il découvre la poésie et la sensualité. Mais, Mimou enregistre de mauvais résultats à l'école. Son père Houcine Bidra (Younes Megri), qui ne sait ni lire ni écrire, veut que le garçon réussisse, fasse mieux que lui. Houcine est violoniste. Avec d'autres musiciens et danseuses, il a formé un orchestre pour animer les fêtes de mariage. Pour être présents parmi les femmes, les musiciens se font passer pour des non-voyants. Mimou accompagne son père et découvre le monde intrigant des adultes, fait de beuveries, de sexe et de mensonges.
Les années de plomb sont évoquées dans le film sans forcer le trait avec l'arrestation de Abdallah, militant de gauche. Houcine adore le roi Hassan II, mais ne le dit pas. Il est obnubilé par le style de vie des Français et le dit souvent à haute voix. Mimou découvre petit à petit le monde qui l'entoure. Un monde qui le déçoit parfois. Aveuglés par leur égoïsme, les adultes oublient souvent que les enfants les regardent. L'orchestre des aveugles est une comédie sociale d'une grande fraîcheur et au ton contemprain. Le scénario est bien ciselé, les images soignées. Tous les personnages sont à leur place.
Et le jeune Ilyas Eljihani, visiblement bien coaché, a fait montre d'une capacité de jeu appréciable. Autant que Salima Benmoumen qui a interprété le rôle de la cheikha. Salima Benmoumen et Younes Megri sont présents à Oran. La musique de Didier Luckwood a donné une saveur particulière à un film qui prend parfois les contours d'une romance.
On trouve la trace du nouveau cinéma balkanique. Mohamed Mouftakir, qui s'est illustré par le passé par la fiction Pégase (El bourak), a obligé Younes Megri, chanteur et guitariste, à apprendre le jeu du violon pour les besoins du film. Salima Benmoumen a pénétré le monde des chikhate et appris leurs chansons pour les mêmes raisons. «Tout le récit est concentré sur le regard de l'enfant Mimou. Je ne pouvais pas m'éloigner de cela, sinon j'aurais été dans l'erreur. Le spectateur deviendra lui-même enfant en suivant l'évolution du film. Si Mimou a été chargé plus qu'il n'en faut, tant mieux.
C'est lui le narrateur», a relevé Mohamed Mouftakir lors du débat qui a suivi la projection. «J'ai évité de commencer ma carrière avec ce film pour qu'il ne me soit pas collé à chaque fois. Autrement dit, le public demandera à chaque fois que je réalise un autre L'orchestre des aveugles. J'ai fait en sorte que L'orchestre des aveugles ait un ton nostalgique. Et la nostalgie ne prend pas la forme du jugement. L'enfant, qui revient à cette époque, estime que chaque personnage a droit d'exister, ne fait pas de différence entre les bons et les mauvais. La personnalité de Mimou a été construite au milieu d'une époque marquée par des contradictions.
Ce retour à cette époque que j'ai fait à travers le film était pour mieux saisir ce qui s'est passé. Je refuse qu'on parle de message. L'art, la création et l'émotion disparaissent lorsqu'on évoque le message dans un film ou un tableau. Libre à chacun d'interpréter le film comme il veut.
Et le film est plus grand que les messages», a appuyé Mohamed Moufakir. Il a précisé que l'élaboration d'un film se fait à partir de trois propositions : thématique, dramatique et esthétique. «Revenir au passé ne doit pas se faire avec l'idée d'exclusion. Le passé construit notre personnalité.
Aussi, je ne voulais pas de nostalgie triste dans mon film, mais une nostalgie heureuse», a-t-il soutenu précisant que la musique a été composée avec cette idée anti-mélancolique. L'orchestre des aveugles est sorti en salle au Maroc en mai 2015. L'avant-première a eu lieu en décembre 2014 au Festival international de Marrakech. La fiction a reçu le prix de la Meilleure réalisation au dernier festival du film de Tanger. Le long métrage est dédié au comédien Mohamed Bestaoui, qui a interprété un rôle, et qui est décédé avant la sortie du long métrage en décembre 2014.


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