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Industrie sidérurgique nationale : les chinois veulent leur part du gâteau
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Publié dans El Watan le 15 - 06 - 2015

Face à des besoins de consommation actuels en produits sidérurgiques avoisinant les 6 millions de tonnes/an avec une hausse de l'ordre de 7 à 8%/an en moyenne et une production nationale qui n'est toujours pas en mesure de franchir le seuil de 1,5 million/t/an, une aubaine des plus formidables et des opportunités fort lucratives se sont ainsi offertes aux capitaux étrangers.
Après les Turcs et les qataris, c'est au tour des Chinois de s'impliquer dans la course effrénée aux parts de marché de l'acier, eu égard aux avantages et aux facilités inouïs accordés par l'Algérie, toujours en quête d'une solution miracle susceptible de l'aider à conjurer la malédiction de sa dépendance du marché extérieur qui s'empare, chaque année, de plus de 10 milliards de dollars de nos devises.
En effet, le géant sidérurgique chinois Sinosteel Engineering & Technology vient de sceller un accord avec Tosyali Iron and Steel Industry, entreprise turque de droit algérien basée à Bethioua, à 60 km à l'est d'Oran, pour la mise sur pied d'une usine d'acier à Alger, annonce l'aciériste chinois dans un communiqué publié, jeudi 11 juin, sur son site web.
Sans préciser les capacités de production appelées à être installées, ni la date de lancement du projet, il apprendra que l'usine dont le coût des investissements s'élèvera à environ 508 millions de dollars, devrait, à terme, contribuer à réduire de manière significative les importations algériennes d'acier. Le turc Tosyali, faut-il le rappeler, est présent en Algérie depuis 2011. Son usine d'Oran, qui produit de l'acier à partir de déchets ferreux, a nécessité des investissements s'élevant à plus de 26,5 milliards de DA.
En service depuis juin 2013, elle est dotée de capacités théoriques de l'ordre de 1,4 million de tonnes (MT) par an avec la production, dans un premier temps, d'environ 700 000 tonnes de produits sidérurgiques, dont 350 000 tonnes de fil machine et 350 000 tonnes de laminés (filière Direct Reduced Iron DRI ou ferraille).
En s'alliant aux Turcs qui trônent sur le marché de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA) avec une production de 36 MT, pour investir dans l'industrie sidérurgique nationale, les Chinois dont la production d'acier a plus que septuplé ces 10 dernières années, passant de 125 MT à plus de 750 MT montrent, encore une fois, qu'ils ne s'aventurent jamais dans ce qui leur coûte cher et ne rapporte pas gros : la filière classique «Haut Fourneau-Aciérie à oxygène», toujours employée par le complexe sidérurgique ArcelorMittal Algérie (AMA), est en passe d'être abandonnée.
La cause ? Reposant sur l'utilisation de coke, elle s'est avérée inadaptée dans beaucoup de pays, notamment ceux de la zone MENA, du fait du coût onéreux du coke, conséquence de l'amenuisement des gisements de charbons cokéfiables : «Aujourd'hui, ce procédé est surtout utilisé dans les usines de grande taille : la taille minimum étant de 3 MT contre une moyenne mondiale de 4 MT. Il s'adapte toutefois aux besoins de la Chine ainsi que d'autres pays ne disposant pas de grandes ressources gazières et de ferrailles», nous explique l'ancien sidérurgiste et SG du syndicat d'El Hadjar, Smain Kouadria.
D'où l'option de l'utilisation de l'éponge de fer (DRI/ HBI, minerai pré-réduit au gaz naturel), produite localement ou de ferrailles importées. Et, en Algérie, le gaz naturel comme la ferraille ne manquent pas et les Chinois le savent très bien. D'ailleurs, tient à souligner le député (PT) Kouadria, «si la plupart des pays de la région Mena, en particulier l'Iran, la Turquie et certains pays du Golfe, ont réussi à accroître leur production, c'est bien grâce au procédé de la réduction directe au gaz naturel disponible en abondance». En témoigne le bond de 9,6%t / an qu'y a connu la production de pré-réduit (filière DRI ou ferraille).
Aussi, la filière Haut-fourneau (HF) est «économiquement moins viable que la DRI-ferraille». Car, argumente-t-il, «en termes d'investissements, la filière HF est deux fois plus chère à la tonne de capacité annuelle installée. La production des 12 MT/an d'acier, représentant les besoins nationaux à l'horizon 2025, implique l'importation de coke métallurgique, soit l'équivalent de 3 milliards $/an, et l'Algérie n'est plus en mesure de se permettre de telles dépenses.»
Le marché algérien, une aubaine pour bon nombre de sidérurgistes étrangers
C'est, semble-t-il, parce que l'on s'est enfin rendu compte de l'énorme retard dans ce type de procédé d'industrie et du fossé la séparant des pays où il est de plus en plus utilisé que l'Algérie a saisi l'occasion de la 48e session de l'assemblée générale de l'Union arabe du fer et de l'acier (UAFA) qui s'est tenue à Alger le 4 juin courant, pour rappeler par la voix de son ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qu'elle «poursuivait son soutien à toutes les unions arabes en charge du secteur industriel, notamment l'UAFA dans le sillage de la réduction à hauteur de 10% du fossé entre la production et la demande», rapporte l'APS.
D'autant que «les pays membres de l'UAFA ont atteint une capacité de production annuelle de 50 millions de tonnes en 2014 contre 3 millions de tonnes en 1971 (année de la création de l'UAFA) alors que l'Union ne comptait que 10 sociétés contre 90 actuellement».
Le message du ministre est clair, il traduit le climat de profonde inquiétude qui s'est installé depuis la chute des cours pétroliers. Les 10 milliards de dollars/an que nécessitent les achats internationaux de produits sidérurgiques pour subvenir à une demande en hausse exponentielle, d'où parviendra-t-on à les puiser aujourd'hui que les ressources en devises publiques ont tendance à se raréfier ? «Plus d'un pays arabe de la région Mena ou d'ailleurs vont prendre acte du message du ministre.
Ceux déjà présents sont toujours intéressés par l'opportunité de développement en Algérie pour plusieurs raisons, dont les plus importantes concernent l'existence d'un marché en fort potentiel et réel de développement. L'Algérie importe annuellement l'équivalent de 10 milliards de dollars en produits sidérurgiques, tous produits confondus, et elle est devenue le premier client des sidérurgistes méditerranéens (Espagne et Italie notamment). La deuxième raison est relative aux bas coûts de l'énergie en vigueur dans le pays pour une industrie sidérurgique connue pour son caractère fortement énergétivore», estime un haut dirigeant du groupe public Sider, propriétaire des 46% des actifs d'ArcelorMittal Algérie.
Et le même responsable d'ajouter : «Il y a d'autres raisons, mais l'on ne peut que regretter fortement que ces opportunités n'aient pas permis un fort développement de ce secteur qui est plutôt en régression inquiétante en Algérie, alors qu'il a connu un développement remarquable dans les pays arabes en général et maghrébins en particulier, devenus exportateurs depuis quelques années, notamment en direction de l'Algérie.
Le marché algérien fait le bonheur de nombre de sidérurgistes étrangers, pourquoi ne ferait-il pas le bonheur des Chinois ou des Arabes ?» Aux yeux de nombre d'observateurs, le message de M Bouchouareb serait, par ailleurs, en quelque sorte une fléchette décochée à destination de l'indien Lakshmi Mittal, lui signifiant sa mise à l'écart éventuelle des grands projets de développement de l'industrie sidérurgique.
Surtout que depuis son implantation en Algérie, le 18 octobre 2001, de tous les engagements pris depuis cette date, pas un seul n'a été à ce jour respecté. Le dernier en date est des plus édifiants : peu de temps après la signature du nouveau pacte d'actionnaires en octobre 2013, où l'Etat algérien avait repris le contrôle à hauteur de 51% d'ArcelorMittal Algérie, le partenaire indien avait bénéficié d'un crédit bancaire (BEA) de l'ordre de 350 millions de dollars aux fins, justifiait-il, de ses besoins de liquidité devant prémunir l'entreprise d'une faillite certaine.
Ce crédit, qui était destiné à couvrir les charges jusqu'à 2017, c'est-à-dire pendant les 4 années nécessaires à la mise en œuvre du plan de développement industriel (2014-20017), a été entièrement consommé, apprend le parlementaire Smain Kouadria.
A juin 2014, pas moins de 320 millions de dollars ont déjà été dépensés, précisera-t-il. Mieux, «dans ledit pacte d'actionnaires, les deux parties ont convenu d'une recapitalisation ; l'injection de cash au capital social, 100 millions de dollars par le Groupe Sider (Etat algérien) et 56 millions de dollars par ArcelorMittal. Or, d'octobre 2013 à juin 2015, pas l'ombre d'un centime n'a été versé par les Indiens. Du côté algérien, 40 millions de dollars ont, en revanche, déjà été injectés», dénonce notre interlocuteur.
Pourtant, le 4 septembre 2014, il avait décidé, par résolution adoptée en Conseil d'administration (CA) de débloquer 28 sur les 56 millions de dollars. Il en est de même en ce qui concerne les opérations de réhabilitation de certaines installations phares de l'usine qu'il devait mettre en œuvre dans l'immédiat.
Ce qui a poussé le CA à provoquer une AG il y a un mois et demi, laquelle assemblée a été jusqu'à l'heure maintenue ouverte, fera savoir M Kouadria. S'agissant du plan de développement industriel 2014/2017 devant être financé à hauteur de 700 millions de dollars via un crédit bancaire BEA, mobilisable suivant l'avancement des étapes du plan, un certain scepticisme était perceptible dans les propos du député : «Pour l'instant, je ne peux me prononcer de manière formelle sur son aboutissement.
La donne n'est plus celle d'octobre 2013. La situation financière du pays n'est plus la même. Bien que des assurances aient été données quant au maintien des grands projets structurants, le dernier mot revient au président de la République qui peut en décider en Conseil des ministres. Mais je peux vous dire que le maintien de l'AG du CA d'ArcelorMittal n'est pas un bon signe.
Des décisions majeures peuvent être prises à tout moment.
Par contre, il se murmure dans la haute sphère décisionnelle que l'enveloppe initiale de 1 milliard de dollars qui devait doper le complexe dans le cadre du plan 2014-2017 risque à coup sûr d'être amputée de plus de la moitié», s'inquiète le parlementaire.
Pis, l'échéance 2017 avance à grands pas et rien n'a encore été fait pour redresser la courbe de la production : les deux partenaires avaient convenu de porter la production à 2,2 millions de tonnes d'acier à l'horizon 2017. Un seuil inatteignable puisque à fin décembre 2014, le complexe a été incapable de dépasser les 300 000 tonnes ; l'année 2015 s'annonce désastreuse, l'usine tourne actuellement à 5 et 10% de ses capacités, déplore M. Kouadria.


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