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Hypocrisie et escroquerie
Chronique. Ghaleb Bencheikh(*)
Publié dans El Watan le 27 - 06 - 2015

Nous avons évoqué, jeudi, le manque de légitimité démocratique dans la quasi-totalité des pays où la société est majoritairement musulmane. Nous constatons que les régimes s'y prévalent tous de l'islam comme religion d'Etat. C'est même inscrit dans la Loi fondamentale.
En réalité, j'ai précédé «totalité» par «quasi» pour ne pas être injuste vis-à-vis de nos voisins tunisiens et d'autres exemples en dehors du monde arabe, dont le nombre peut être compté sur les doigts d'une main affreusement mutilée.
Certes, la promesse démocratique est une asymptote – comme auraient dit les mathématiciens – et nous y tendons pour en être le plus près possible. Nous mesurons aussi les grandes étapes franchies dans la lente et longue maturité de l'humanité pour approcher ce point à l'horizon dans la gestion des affaires de la cité.
Depuis Solon et Clisthène, qui instaurèrent les fondements de la démocratie athénienne dès le VIe siècle avant l'ère commune jusqu'à nos jours, nous constatons son évolution et comment elle a pu se frayer un chemin entre despotisme et tyrannie.
Tant et si bien que les femmes, les métèques et les esclaves devaient être exclus de l'agora. Plus tard, et bien après la révolution française, nous verrons que le Tocqueville de l'Amérique n'est pas celui de l'Algérie et le Jules Ferry de la Métropole n'est pas celui des colonies où l'école n'était ni gratuite, ni laïque, ni obligatoire… maintenant, la démocratie française fonctionne cahin-caha. Elle est meilleure que celle de Poutine assurément, mais il arrive que les Scandinaves s'en amusent et la trouvent quelque peu affectée…
C'est souligner le caractère intrinsèquement évolutif de la démocratie. Il dépasse le simple formalisme creux du processus électoral. Il ne suffit pas d'organiser des scrutins pour assurer la franchise des résultats et, même si ces scrutins étaient exempts de fraudes, quelle serait leur valeur si ceux qui sont élus n'avaient pas de réelle maîtrise sur le cours des choses ni sur les véritables décisions ? Le cas iranien est un exemple patent.
Le régime des mollahs se targue du respect des échéances électorales et du bon fonctionnement de la machine des différentes consultations, notamment présidentielles, bien que la réélection de Mahmoud Ahmadinejad ait été contestée par les jeunes non sans courage avec leurs cris et leurs pancartes portant l'inscription : «Where is my vote ?» Encore une fois, quel intérêt peut-on avoir d'une élection, fût-elle transparente, si la Loi fondamentale est biscornue avec l'idée du mandat du jurisconsulte : un guide spirituel ayant main basse sur la police et la justice ! Un homme qui ne rend compte à personne !
Nous ne connaissons pas, en contextes islamiques, qu'est-ce la séparation des pouvoirs, ni l'alternance au pouvoir, ni l'équilibre des pouvoirs, ni ce que sont les contre-pouvoirs. Rien de tel n'est connu ni appliqué ni même voulu.
On se gargarise de belles paroles sur l'islam et on ajoute dans une escroquerie morale et intellectuelle que «ceux qui ne gouvernent pas selon ce que Dieu a prescrit, sont des mécréants», en ayant déjà tordu le sens de «juger» et «arbitrer» en «gouverner» et en affirmant avoir pénétré le désir politique de Dieu !
On s'offusque de voir l'épithète islamique accolée à Etat par la monstruosité dénommée Daech, mais on l'accepte lorsqu'elle qualifie la République en Mauritanie, en Iran et au Pakistan. Tout comme on s'accommode à l'idée bizarre qu'un Etat puisse avoir une confession ! A-t-on un jour pris le temps de déconstruire l'article des différentes Constitutions qui stipule que l'islam est la religion de l'Etat ?
Et, nous ne sommes pas à cette contradiction près ni à une hypocrisie de plus.
Actuellement, certains régimes participent à la coalition menée par des «mécréants» qui bombarde justement le prétendu Etat islamique alors que les criminels fous furieux du califat de la terreur appliquent leurs doctrines et soutiennent leurs thèses ! La dite monstruosité idéologique, c'est le wahhabisme en actes, rien d'autre. C'est le salafisme dans les faits, la cruauté en sus.
*Ecrivain, essayiste, animateur de l'émission «Islam» sur France 2


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