Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, tente de recadrer le débat sur plusieurs questions d'actualité nationale. Profitant de sa tournée, hier dans la capitale, il a distillé plusieurs messages visant à expliciter encore l'orientation de son gouvernement en cette période de flottement induit par la crise financière. Par de courtes déclarations, faites à chacune de ses haltes, Abdelmalek Sellal a tenté de cerner tous les volets : économique, social et politique. Le premier message concerne justement l'action et la réaction de l'Exécutif face à la chute des prix du pétrole et la baisse sensible des recettes. Dans ce sens, il nie toute volonté d'appeler les Algériens à serrer la ceinture. Selon lui, «le gouvernement compte seulement rationaliser les dépenses publiques». «Il n'a jamais été question d'austérité», estime-t-il. Pour lui, la baisse du prix du pétrole constitue «une occasion pour modifier la politique économique du pays dans le but de sortir de la dépendance envers les hydrocarbures et de créer de la richesse et de l'emploi». Ce faisant, le Premier ministre se veut rassurant concernant la sauvegarde des acquis sociaux des Algériens. Ces derniers, affirme-t-il, «ne seront pas remis en cause, malgré la baisse des recettes pétrolières». «Nous allons également maintenir nos programmes en faveur des jeunes : les dispositifs d'emploi des jeunes, tels que l'Ansej, la CNAC et l'Angem, seront maintenus», insiste-t-il. Les couches sociales défavorisées, ajoute-t-il, bénéficieront également d'une hausse des salaires à la faveur de la suppression, dès le début du mois d'août prochain, de l'article 87 bis relatif au SNMG. «La rentrée sociale devra se dérouler dans de bonnes conditions», assure-t-il. En faisant cette mise au point, Abdelmalek Sellal rappelle, toutefois, qu'il est «temps de changer radicalement notre orientation pour passer à une nouvelle économie basée sur la création de richesses». «Désormais, notre politique sera orientée vers la croissance.» Poursuivant, il confirme la décision du gouvernement de revoir les subventions des carburants dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC-2015). «Il y a beaucoup de gaspillage de carburant. Il y a même un marché de la contrebande de ce produit qui s'est développé au niveau des frontières. C'est pour cela que le gouvernement réfléchit à rationaliser la consommation. Nous appliquerons ces réformes progressivement», soutient-il. «Il faut réduire les dépenses publiques» Dans ce sens, le Premier ministre insiste sur la nécessité de «réduire les dépenses publiques», précisant que la LFC va introduire de «nouvelles mesures pour encourager l'investissement». Mais sans donner plus de détails. Abdelmalek Sellal a mis à profit aussi cette visite pour défendre certains de ses ministres malmenés ces derniers jours, notamment celui des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, pris à partie par des députés du FLN, en raison de l'application du paiement par chèque. «Les Algériens doivent utiliser tous les moyens modernes s'inscrivant dans la perspective d'amélioration de l'économie nationale. Les personnes qui détiennent des fonds hors circuit bancaire (dans l'informel) doivent les transférer vers les établissements financiers pour permettre aux investisseurs de financer leurs projets», plaide-t-il, désavouant ainsi le chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai, qui avait sollicité son intervention pour reporter l'application du paiement par chèque. Abordant la lutte antiterroriste, il réaffirme la détermination de l'Algérie à poursuivre sa politique de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. «Les forces de l'Armée nationale populaire (ANP) sont mobilisées pour lutter contre le terrorisme et tout extrémisme», dit-il. Selon lui, l'Algérie dispose «d'une armée forte et d'un Président qui veille». «Non et non à l'extrémisme notamment l'extrémisme religieux», dit-il.
